« Flip et le staff étaient si excités qu’ils auraient pu jouer à notre place« . La blague est signée Rasheed Wallace et en dit long sur la motivation du coach des Pistons et de ses assistants à l’heure d’affronter les Wolves dans leur antre du Target Center. Une salle où Saunders et ses acolytes ont officié pendant près de dix ans avant de se voir remercier au terme d’une moitié de saison catastrophique l’an passé. Eux qui venaient de mener Minnesota en finale de conférence, après sept participations en playoffs moins fructueuses.
Ovationné par la foule à son entrée dans l’arène avant le match, Saunders savourait comme il se devait la démonstration de ses troupes en seconde période : 62-37. « Les coaches aiment ce genre de match. Ce fut une très belle soirée« , se délectait Saunders en conférence de presse avant d’avoir une pensée pour son successeur et son ancienne équipe : « J’ai beaucoup de respect pour Dwayne (Casey), ce n’est pas facile en ce moment pour lui. Cela va prendre du temps mais tout va rentrer dans l’ordre. Une équipe qui a Kevin Garnett ne peut qu’être compétitive à chaque match« .
On serait même tenté d’ajouter en écho qu’une équipe qui a dans ses rangs Chauncey Billups jouit d’heureuses garanties également. Revanchard après avoir été jugé indésirable à Minneapolis par Kevin McHale et le propriétaire Glen Taylor, le meneur des Pistons a été royal avec 27 pts (6/11 à 3-pts), 8 passes et 7 rbds. Dans le troisième quart-temps, là où Detroit a construit sa victoire, il a scoré à lui seul 5 pts de plus que tous les Wolves réunis : 18 contre 13. « Il joue comme un MVP en ce moment » se réjouissait Saunders, dithyrambique à l’égard de son leader. Le toujours chambreur Rasheed Wallace se permettait même de lancer une pique au banc des Wolves en seconde période. Après un « move » réussi de Billups, il se tournait vers Dwayne Casey et lui lançait : « tu sais très bien qu’il ne peut pas défendre sur Chauncey, qu’est-ce que tu fiches« , en parlant de Marko Jaric, chargé de garder Billups.
Inutile de dire que Garnett (21 pts, 10 rbds) n’a que très peu goûté aux arabesques de Billups et aux boutades de Wallace. Très proche de Saunders, « KG » avait mal digéré son éviction. Le voir revenir humilier ses « Loups » dans leur niche l’a encore un peu plus accablé, lui qui commence à rêver d’ailleurs. Le MVP 2004 n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer après la rencontre.