Avec sa « Mamba Mentality », Kristaps Porzingis est en pleine ascension

Avec cinq matches à plus de 30 points – en six rencontres – depuis le début de saison, Kristaps Porzingis affole les compteurs. Ou plutôt ses propres compteurs puisqu’il n’avait auparavant dépassé cette barre que… trois fois en deux saisons !

Libéré de Phil Jackson et Carmelo Anthony, point central de l’attaque de New York, le Letton est en pleine ascension.

Enes Kanter en fait un candidat pour le trophée de MVP

Au point, selon son coéquipier Enes Kanter, qui s’y connaît dans ce domaine avec un compagnonnage avec Kevin Durant et Russell Westbrook, d’imposer son nom pour le MVP.

« Il devrait être dans le débat sur le MVP, clairement », estime le pivot. « Vu ce qu’il apporte chaque soir, même défensivement. Il ne prend pas de soirées off sur le terrain, mais aussi en dehors, en essayant d’aider tout le monde. Avec ce qu’il fait, offensivement et défensivement, il nous étonne. »

Il est clairement tôt pour parler de MVP, mais avec 29.3 points, 8.3 rebonds et 1.7 contre de moyenne, Kristaps Porzingis en a le profil. Mais, avant le MVP, il doit déjà porter les Knicks vers un bilan positif et continuer comme ça sur le plan personnel. À 22 ans et pour sa première saison en tant que franchise player, il n’est qu’au début du chemin.

« Il était prêt pour ça », réagit Courtney Lee. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit capable de claquer 30 points comme ça, mais il le fait. Il continue d’apprendre et deviendra encore meilleur. En tant qu’équipe, on doit s’assurer de lui donner la balle dans de bonnes positions, de lui retirer un peu de pression. Que ce soit en faisant des écrans ou en attaquant pour ne plus focaliser la défense sur lui. »

Parmi les joueurs qui le mettent en valeur, on peut penser à Jarrett Jack, auteur de 12 passes décisives en 28 minutes pour son intérieur depuis trois matches.

Kobe Bryant en exemple de mentalité

Cette prise de pouvoir et ces performances de très haut niveau s’expliquent de deux façons. La première est mentale.

« Je ne me concentre pas sur le nombre de points que j’inscris », se justifie Kristaps Porzingis. « Je joue mon jeu. J’ai vu une interview de Kobe Bryant qui expliquait, dans son match à 81 points, qu’il n’a jamais arrêté de jouer pour se dire qu’il avait inscrit 50 points, puis 60 points. Il a continué. C’est ma mentalité. Peu importe ce qu’il se passe, je continue d’être agressif. Ensuite, quand le match est terminé, je regarderai mes statistiques. »

La seconde est technique. Kristaps Porzingis est d’une redoutable efficacité quand il vient jouer à mi-distance. Sa taille, son shoot, sa fluidité demeurent des problèmes insolubles pour des défenseurs, trop lents pour contenir sa mobilité ou trop petits pour l’empêcher de shooter.

« J’ai fait ça toute ma vie », explique-t-il, quand il évoque les fadeways qu’il shoote sur des défenseurs plus petits que lui. « Je peux encore apprendre beaucoup au poste – des shoots sur un pied par exemple. J’essaie de faire simple. Mais je suis très à l’aise au poste, je prends de l’expérience. Je m’habitue aux petits qui viennent se mettre dans mes jambes. En utilisant bien mes appuis, je peux tirer au-dessus de mon défenseur 90% du temps. »

On serait même tenter de dire 100% tellement il semble compliqué de contrer Kristaps Porzingis quand il se retourne pour shooter à mi-distance, après avoir commencé son action dos au cercle. Denver, victime de son record en carrière avec 38 points, et toutes les autres équipes de la ligue qui ont affronté le Porzingis version 2017-2018 peuvent en témoigner.