Ne dites surtout pas à Andrew Bogut qu’il est poissard au niveau des blessures

Lorsqu’en 2006 avec les Bucks, Andrew Bogut boucle son 82e match de la saison, le n°1 de la Draft 2005 ne pouvait pas s’en douter mais cette saison complète allait être la seule de la dizaine d’années à venir. Dès 2009, il connait une facture de fatigue qui l’éloigne des parquets pour une cinquantaine de matches. L’année suivante, alors que Milwaukee est en course pour les playoffs, il se disloque l’épaule après un dunk (des images pas jolies à regarder…). Le pivot va ainsi enchaîner les blessures, plus ou moins graves, jusqu’à l’année dernière et cette invraisemblable fracture du tibia avec les Cavs, 58 secondes après ses débuts avec sa nouvelle équipe…

Alors forcément, il débarque aujourd’hui aux Lakers avec l’étiquette du joueur fragile. Une description qui l’agace.

« Mes jambes sont parties sur un dunk, je suis tombé sur mon épaule et elle s’est cassée (en référence à cette fameuse action horrible). Comment je me prépare à ça ? Dans quelles conditions ? Lorsque Amar’e (Soudemire) me pousse légèrement, je dunke mais je ne parviens pas à m’accrocher au cercle. Alors je dois m’entraîner à me balancer sur le cercle ? Qu’est-ce que je fais durant l’intersaison ? Un joueur (Kyle Lowry) shoote un floater et me touche, je tombe sur son pied et me casse la cheville. Comment je m’entraîne face à ce genre de choses ? Comment je me prépare à être touché à la jambe ? Voilà pourquoi je suis frustré à chaque fois qu’on me colle cette étiquette. En même temps, je le comprends. J’ai été beaucoup blessé mais j’ai toujours rebondi et en général, je suis revenu et j’ai plutôt bien joué. »

Alors poissard, Andrew Bogut ? Lui préfère voir les choses sous un autre angle et relativiser.

« J’ai gagné plus de 100 millions de dollars, joué dans la meilleure ligue du monde, gagné un titre et participé à de nombreux Jeux olympiques. Si ça c’est de la malchance, alors beaucoup de gens sont vraiment, vraiment malchanceux. »

« J’ai tout vu »

Outre les galères liées aux blessures, le pivot a également connu des situations difficiles sur le plan collectif. Aux Bucks, il a par exemple connu plusieurs saisons à moins de 30 victoires. Une page qu’il a bien vite tourné avec son passage aux Warriors, où il a gagné le titre. À Los Angeles, où il a arrive avec le statut de joueur le plus âgé de l’équipe, il aura ainsi pour mission de faire profiter de ses expériences, bonnes ou mauvaises. À l’instar d’un Luol Deng.

« J’ai traversé pas mal de choses dans cette ligue, en particulier avec ces blessures. Mais j’ai également joué dans des équipes championnes, des équipes qui gagnent, les équipes les plus pourries, des équipes qui perdent beaucoup de ballons. J’ai tout vu. Mais je ne vais pas dérouler tout mon CV (aux jeunes Lakers). Quand je démarrais ici, tous ces jeunes devaient probablement être à l’école et avoir 9/10 ans. »

Andrew Bogut tentera justement d’accompagner ces jeunots, comme Ivica Zubac, tout en gardant un œil attentif sur un autre jeune phénomène, Ben Simmons. Le pivot observera ses compatriotes en général (Dante Exum, Joe Ingles, Patty Mills ou encore Matthew Dellavedova) car il estime que c’est la meilleure génération que l’Australien ait jamais connue.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.