À l’image de la Californie les Warriors ont un environnement et une façon de voir les choses très « cool », dont Steve Kerr est le porte-étendard. À l’inverse, Mike Brown a lui, de son propre aveu, une vision très « old school » du basket. Inutile de dire que le technicien était quelques peu déboussolé à son arrivée à Oakland.
« Steve n’est pas un grand fan des réunions. On se voit. Ce n’est pas un grand fan des plans d’entraînement. On a des plans d’entraînement. Mais habituellement on fait ça en début d’année. Puis au fur et à mesure, on ne fait plus grand chose pour les entraînements » confie-t-il dans les colonnes du Mercury News.
L’ancien entraîneur des Cavs et des Lakers s’en amuse car il fait entièrement confiance à son patron, et qu’il assume une part de psychorigidité. Il raconte d’ailleurs être tombé des nues il y a quelques années lors d’un rassemblement de Team USA, où l’entraîneur historique de Gonzaga, Mark Few, ne comprenait pas pourquoi son homologue voulait à tout prix fixer une réunion entre coachs pour organiser un simple entraînement…
« On s’entend super bien, on fait des trucs ensemble et on prend des décisions à la volée parce Steve donne toujours l’impression que la folie dans sa tête est méthodique », poursuit Mike Brown. « En arrivant dans cet environnement, c’était un petit choc. Mais sans cet entraînement avec Mark Few cet été-là, je pense que ça aurait été un énorme choc. »
Une divergence qui ne l’a pas empêché de tirer des leçons de sa rencontre avec Steve Kerr.
« Steve a un don pour prendre le pouls non seulement de l’équipe en tant que telle, mais des individus » reconnait-il. « Les vétérans de L.A. [qu’il a entraîné en 2011 et 2012] n’avaient probablement pas besoin de tout ce que je leur apportais, surtout de tout ce travail pour comprendre la dimension d’équipe. Donc une des choses que j’ai apprise est de gérer une équipe un peu mieux, surtout une équipe de vétérans qui a déjà connu le succès. Pour moi c’est vraiment le truc que j’ai compris en regardant Steve s’occuper de ce groupe. »
Et l’ancien besogneux se régale.
« On a gagné un titre mais je ne prends même pas ça en compte » assure-t-il. « C’est probablement l’année de coaching que j’ai le plus aimé de toute ma carrière dans cette ligue. C’est un hommage aux gens autour de moi, à l’envrionnement, à la culture et à la manière dont les choses sont faites. Pour que je parte d’ici, il faudrait que ce soit une sacrée opportunité de bien des manières. Mais en réalité, j’ai prévu de rester là jusqu’à ce qu’ils me virent. »