Pour tenter de remonter la pente, les Bulls sont donc allés chercher Doug Collins, leur ancien coach au milieu des années 80. Il n’a pourtant jamais rien gagné avec Chicago, ni avec Detroit, Washington ou Philadelphie, mais les dirigeants ont estimé qu’il était l’homme de la situation pour être le conseiller de la direction, dans un rôle qui rappelle celui de Jerry West aux Warriors et désormais aux Clippers.
« Plus je vieillissais, et plus je voulais terminer ma carrière comme ça » déclare Doug Collins sur le site officiel des Bulls. « Etre dans une position où je peux me comporter en mentor, en une personne d’expérience qui a tout vu, les hauts et les bas. J’ai toujours dit que le basket m’a fait vivre les plus grands moments, mais il m’a aussi brisé le coeur. Mais aujourd’hui, à 66 ans, je suis encore là, et je ne l’ai jamais autant aimé. »
S’estimant « âgé » mais « jeune dans sa tête », Doug Collins prévient qu’il n’est pas là pour prendre la place de Fred Hoiberg. C’était d’ailleurs l’une des conditions liées à sa venue. Il ne veut pas retrouver le terrain, et veut continuer de profiter de son temps libre pour aller voir son beau-fils entraîner au lycée ou encourager la fac de Northwestern. En revanche, il est obligé de faire une croix sur son métier de consultant TV, et il n’aura plus le droit d’entrer en contact avec les joueurs de Northwestern.
« Je sais que des gens vont dire : « Combien de fois ce gars a-t-il pris sa retraite pour finalement revenir ? ». Mais je ne vais pas coacher. Je ne veux pas abandonner ma vie actuelle. Ce rôle colle parfaitement à mon agenda et c’est un rôle dans les coulisses, loin de ce que fait Fred Hoiberg. Je ne serai pas un porte-parole et je ne donnerai pas d’interviews. »
« À l’exception des Spurs, depuis 20 ans, toutes les grandes équipes ont traversé ces périodes »
Pour Doug Collins, il s’agit donc d’identifier les problèmes des Bulls, et de les ramener vers les sommets.
« Le début de la chute coïncide sans doute avec le jour où Derrick Rose s’est déchiré les ligaments du genou face à nous dans le Game 1 des playoffs » se souvient Doug Collins, alors coach des Sixers. « C’est le moment où Derrick n’a plus jamais été le même joueur. En NBA, on gagne avec des joueurs uniques, des joueurs qui font la différence. On met ensuite les joueurs qu’il faut autour, capables de jouer le basket actuel avec de l’espace en attaque, du shoot à 3-points et de la défense. Ce que je constate sur les dernières années, c’est que ça a ressemblé à une pinata pour les Bulls. Ils ont pris beaucoup de coups. »
Pour l’intéressé, il n’y a rien de catastrophique dans la situation des Bulls. Cela arrive à toute le monde, ou presque.
« Lorsque je suis arrivé aux Sixers, ils restaient sur une saison à 9 victoires et 73 défaites. Ils étaient la pire équipe de l’histoire du basket professionnel. Quatre ans plus tard, on jouait pour le titre. Vous avez vu comme les choses changent rapidement ? La NBA est une histoire de cycles. À l’exception des Spurs, depuis 20 ans, toutes les grandes équipes ont traversé ces périodes. »
Alors que l’équipe sort d’une saison en playoffs, Doug Collins estime que les Bulls sont au creux de la vague, et qu’il est l’homme de la situation pour les aider à se restructurer.
« Maintenant, il faut s’en sortir tout seul » prévient-il. « On doit commencer par faire tout ce qui est nécessaire pour se donner une chance. Si on récupère de meilleurs joueurs, et plus de talent, on va gagner plus de matches. Je serai assis dans les tribunes quelque part. C’est l’équipe de Fred, et je n’interviendrai pas. Mais je pense que je peux vraiment être utile. C’est difficile de définir mon travail car ce sera dans pleins de domaines différents. Mais je veux provoquer les choses et être un atout. Je suis un mentor, et c’est dans ce domaine que je suis le meilleur. »