Free agency : quelle marge de manoeuvre pour les Cavaliers ?

Pourtant champions en titre, ils étaient les outsiders en début de saison, et il n’y a pas eu de miracle. Malgré une belle résistance, les Cavaliers ont rendu leur couronne aux Warriors, déjà titrés en 2015. Même si Boston va encore progresser et que Washington aura son mot à dire, les coéquipiers de LeBron James semblent avoir une bonne longueur d’avance sur leurs concurrents à l’Est. Rappelons ainsi qu’ils ont atteint la finale avec un bilan de 12 victoires pour une seule défaite…

En revanche, ils savent déjà qu’avec l’effectif actuel, ce sera compliqué de battre la « Super Team » de Golden State.

Dan Gilbert

« Je me sens bien vu notre talent, notre coaching staff. Notre franchise est forte, surtout en playoffs. On a une vraie bonne équipe. On n’est pas dans une situation où on estime être incapable d’affronter ces gars. On a un excellent noyau dur et un superbe futur. »

Aucun choix

À force de réaliser des échanges en février pour renforcer leur effectif, les Cavaliers n’ont plus de choix de draft cette saison. Leur premier tour a été cédé aux Blazers, tandis que leur second tour appartient à Boston.

125 millions de dollars

Avec un salary cap fixé à 101 millions de dollars et une « luxury tax » à 124 millions de dollars, les Cavaliers sont déjà dans le rouge foncé. Ils ne peuvent donc pas recruter de free agent à moins de leur proposer de modiques exceptions… Ce qui signifie clairement qu’ils ne peuvent pas se positionner sur les meilleurs joueurs disponibles de la free agency. Concrètement, impossible de voir débarquer l’équivalent d’un Kevin Durant dans l’Ohio.

LeBron James, Kyrie Irving, Kevin Love, Tristan Thompson, JR Smith, Iman Shumpert, Channing Frye, Richard Jefferson

Le cinq majeur est sous contrat, et sur cette finale, il n’y a pas grand chose à redire. Même J.R. Smith, qui a vécu une saison compliquée en raison de soucis de santé de sa fille, a prouvé en finale qu’il pouvait être ce joker capable d’apporter beaucoup par son adresse extérieure. Même constat pour Richard Jefferson, meilleur remplaçant des Cavaliers alors même qu’il a dépassé les 37 ans…

En revanche, Iman Shumpert et Channing Frye, qui pèsent 18 millions de dollars dans la masse salariale, ont été inutiles ou inutilisés en finale. Le cas Frye pose question car il avait été intéressant face aux Pacers et aux Raptors. Quant à Shumpert, il a disparu de la circulation dans ses playoffs. Même dans un rôle de « chien de garde », il n’a pas été très utile.

Globalement, pour espérer reprendre son titre, Cleveland devra se doter d’un meilleur banc, et l’idéal serait de trouver de jeunes talents et pas forcément des vétérans en quête de bague.

Kay Felder

Les Cavaliers ont la possibilité de s’en séparer. S’ils le conservent, le meneur remplaçant touchera 900 000 dollars en 2017/18.

Deron Williams, Kyle Korver, Derrick Williams, Dahntay Jones, James Jones

Même si James Jones est précieux dans le vestiaire, on ne voit que Kyle Korver rempiler. Et encore, à quel tarif puisque les Cavaliers sont déjà dans le rouge. Les deux Williams ont montré leurs limites en playoffs. Quant à l’autre Jones, c’est tout juste si sa colonne « Faute technique » n’est pas plus remplie que celle des tirs réussis.

On le répète, pour retourner en Finals, l’effectif actuel suffit. Mais si l’objectif est de dominer la « super team » des Warriors, l’effectif a besoin de sang neuf, et à tous les postes. D’abord, au poste de meneur avec un vrai meneur gestionnaire en complément de Kyrie Irving. Il faut un créateur lorsque LeBron est sur le banc, et il est impératif que la star des Cavaliers se repose davantage. Ce qui permettrait du même coup de décaler plus souvent Irving en 2 pour lui enlever une partie des responsabilités de la mène.

Meneurs libres et accessibles : Brandon Jennings, Michael Carter-Williams, Ty Lawson, Darren Collison, Ray Felton, Norris Cole, Ramon Sessions, Sergio Rodriguez…

À l’aile, un Kyle Korver en confiance a le profil idéal. Son adresse à 3-points a manqué en finale pour écarter le jeu et varier l’attaque des Cavaliers. Il a raté des shoots ouverts, même dans le corner. Le problème, c’est qu’il ne semble pas à l’aise en sortie de banc. Il a besoin de jouer pour trouver son rythme dans les courses et le tir. Pas sûr que Cleveland lui propose plus de 20 minutes par match. Comme pour le poste de meneur de jeu, les Cavs n’ont qu’une chose à proposer : la possibilité de jouer le titre. Ça pourrait convaincre certains joueurs qui ne sont pas forcément au bord de la retraite, ou des jeunes joueurs qui ont loupé leur début de carrière.

Extérieurs libres et accessibles : CJ Miles, Jeff Green, Rodney Stuckey, Luke Babbitt, Ben McLemore, Tyreke Evans, Nick Young…

Sous les panneaux, la paire Thompson-Love fait le boulot, et il manque une vraie rotation. Andrew Bogut aurait pu être ce joueur là, et peut-être qu’il acceptera de jouer pour le minimum… Pour contrer les Warriors, les Cavaliers ont besoin d’intérieurs mobiles et qui défendent bien sur le pick-and-roll. C’est aussi valable pour défendre sur Al Horford chez les Celtics. Là encore, il y a des intérieurs expérimentés qui pourraient faire l’affaire, ou des jeunes qui ont besoin de se montrer et/ou de se relancer.

Intérieurs libres et accessibles : Thomas Robinson, Brandon Bass, Joffrey Lauvergne, Jared Sullinger, Terrence Jones, JaVale McGee, Roy Hibbert…

Depuis quelques heures, voire quelques jours, des bruits de couloir évoquent un transfert de Kevin Love, considéré comme le « maillon faible » du « Big Three » des Cavaliers. C’était aussi le cas de Chris Bosh au Heat d’ailleurs, mais au final, Bosh comme Love ont cette capacité à mettre leur ego de côté pour laisser la vedette à LeBron James, Kyrie Irving et Dwyane Wade à l’époque du Heat. La piste Carmelo Anthony, explorée en février, pourrait être de nouveau sur le tapis. Mais elle modifierait complètement le visage de l’équipe avec un troisième joueur qui a besoin du ballon pour exister, tout en affaiblissant le secteur intérieur.

Bien sûr, la cote de Love reste élevée puisque les intérieurs capables d’enchaîner les 20 pts/10 rbds ne courent pas les rues, mais quelle formation sera prête à lâcher un ou deux bons joueurs pour le récupérer ? La piste Indiana, contre Paul George, nous semble à oublier. Idem celle d’un éventuel « sign-and-trade » avec Blake Griffin.

Autre échange possible : transférer le duo Frye-Shumpert. Mais ils coûtent cher, et leur cote n’est pas très élevée après cette saison.

Comme sur le marché de la « free agency », les Cavaliers ne sont pas maîtres du jeu, et comme chaque saison, ils pourraient attendre février pour récupérer des vétérans coupés…