Le grand retour du « cinq de la mort »

Quatre petites minutes… Alors qu’on s’apprête à attaquer le dernier quart-temps de ce Game 3, Steve Kerr et Mike Brown n’ont utilisé leur « cinq de la mort » que quatre minutes dans cette finale. Quatre minutes en deux matches et trois quart-temps, soit 84 minutes ! Les fautes rapides de Draymond Green, l’absence de Tristan Thompson ou encore les bons passages de JaVale McGee avaient contraint les coaches des Warriors à ne pas utiliser ce fameux « cinq de la mort » composé de Stephen Curry, Klay Thompson, Andre Iguodala, Kevin Durant et Draymond Green.

Reposer les stars avant le money time du money time…

En fait, Steve Kerr attendait le bon moment pour le sortir, et ce fut donc dans le 4e quart-temps. Avant cela, sur les conseils de Mike Brown, il avait pris soin de reposer ses stars. Stephen Curry et Kevin Durant ne sont pas sur le terrain à l’attaque du money time, et c’est Brown, redevenu assistant, qui a soufflé l’idée à son coach.

« Je crois en nos gars, et j’ai confiance dans le fait de faire jouer beaucoup de joueurs » expliquera Kerr au San Jose Mercury News. « J’avais le sentiment que le fait de les reposer en début de 4e quart-temps serait payant par la suite. »

En face, Tyronn Lue préfère conserver LeBron James et Kyrie Irving sur le terrain, et il le paiera dans les derniers instants…

Steve Kerr va d’abord faire revenir Kevin Durant. Le score a peu évolué et les Cavs mènent de quatre points lorsqu’il revient sur le terrain pour remplacer Draymond Green. Une minute plus tard, après un 3-points de Kyle Korver qui donne 7 points d’avance, c’est Curry qui entre, en lieu et place de Ian Clark. Le « cinq de la mort » n’est pas encore au complet puisque David West est resté sur la parquet. Il faut aussi gérer les fautes de Green et le conserver pour la toute fin de match.

« Pas notre match le plus intelligent de l’année »

Finalement, Steve Kerr le rappelle au milieu du money time. Il reste 6min30 à jouer, et le « cinq de la mort » apparaît enfin dans la rencontre. Au tableau d’affichage, les Cavaliers mènent 104-99. On connaît la suite, les coéquipiers de LeBron James vont mener de six points à trois minutes de la fin après un 3-points de JR Smith, puis plus rien…

Le travail de sape du « cinq de la mort » va payer, et les Warriors vont terminer sur un 11-0. Un « run » dont ils ont le secret, et qui arrive au plus mauvais moment pour les Cavaliers. Le 3-points de Kevin Durant restera dans les mémoires, mais les défenses de Klay Thompson sur Kyrie Irving ou encore d’Andre Iguodala sur LeBron James sont aussi les symboles de la mobilité et la puissance de ce faux cinq « small ball ».

« Evidemment, Kevin a réalisé des actions énormes en toute fin de match, mais je pense que la défense de Klay sur Kyrie a été épatante. Dans l’ensemble, ce fut une incroyable et compliquée performance en termes de résilience. Ce n’était pas notre match le plus intelligent de l’année, mais c’est sans doute le plus compliqué dans notre capacité à nous accrocher. Rien n’allait dans notre sens, mais on était encore là. On avait juste à rester dans nos systèmes, et je pense que nos joueurs ont fait un super boulot de ce côté là. »

À jouer le un-contre-un tout le temps, on se fatigue…

Un journaliste demande à Steve Kerr si, défensivement, son « cinq de la mort » a changé des choses, notamment dans la défense sur LeBron James et Kyrie Irving, dans cette fin de match.

« On n’a rien changé » assure-t-il. « On en a discuté pendants les temps-morts, mais on ne voulait rien changer. On avait juste envie qu’ils jouent comme ça, comme Kyrie et LeBron ont joué tout le match. C’est très difficile de jouer le un-contre-un pendant tout le match, mais ces gars sont incroyables : 38 et 39 points… Mais c’est très exigeant, et on répétait à nos joueurs qu’ils allaient se fatiguer. Restez face à eux. Forcez les à prendre des tirs de loin. Si vous le pouvez. La fatigue aura un rôle à jouer. »

Mais LeBron et Irving sont aussi dans la résilience, et ils trouvent des ressources insoupçonnées…

« Lorsqu’on a des gars qui joue 44, 45 minutes, et qui attaquent en un-contre-un tout le temps, on espère éventuellement qu’ils en paieront le prix » poursuit Steve Kerr. « Pendant un moment, je n’en étais plus certain car ils étaient fous. Mais je pensais qu’on devait rester dans notre plan, et notre défense a finalement eu un impact. »

Les Warriors n’ont pas encaissé le moindre point dans les trois dernières minutes. Un exploit face à une équipe comme Cleveland, et un duo LeBron-Irving à 77 points sur la rencontre !