La leçon de patience de Pat Riley à Magic Johnson

Si le jeune président des Lakers, Magic Johnson, se cherchait encore un mentor, il l’a trouvé en la personne de Pat Riley. Le président du Heat, et ex-entraîneur des Lakers durant les années 1980, a lâché quelques tuyaux à son ancien joueur, avec qui il a gagné quatre titres.

Présents à un événement commun à Los Angeles, Pat Riley a échangé avec Magic Johnson sur une première notion clé du travail de président : la patience.

« L’excuse parfaite pour tous les nouveaux présidents est de dire : ‘Soyez patients’ et ‘Cela va prendre beaucoup de temps’, » livre Pat Riley. C’est ce que je lui ai dit. »

Son autre ami Larry Bird lui avait récemment donné le même conseil. Au début de l’année, Magic assurait pourtant qu’en « tant que fan des Lakers, on essaie d’être patient mais c’est dur », surtout après quatre années de suite sans playoffs. Désormais à la tête de la franchise, il semble avoir retenu la leçon.

« Ce que nous devons faire, c’est de faire patienter les fans. Cela va prendre du temps pour construire. Mais nous voulons le faire correctement. »

Qui de mieux que Pat Riley, arrivé en 1995 en tant que président-coach à Miami, comme source d’inspiration ? L’homme aux cheveux gominés s’est offert trois nouveaux titres avec le Heat, en 2006, 2012 et 2013. Les deux derniers sont bien sûr liés à la signature de LeBron James, où Pat Riley a joué un rôle décisif.

Les mouvements de joueurs et recrutements vont faire le quotidien de Magic. Sur cette question, Pat Riley prône la fermeté.

« Si tu pars sur n’importe quel type de transaction avec une équipe, cela doit être juste. Tu ne peux pas avoir quelqu’un qui t’appelle et t’impose quelque chose. Je raccrocherais. Mais si c’est un échange juste et vraiment quelque chose qui peut aider les deux équipes, je mettrai même une pièce de plus. »

« Laisse le coach coacher »

Pat Riley, pour qui la sélection de Lonzo Ball par les Lakers ne semble faire aucun doute, souligne une autre subtilité importante du poste : savoir rester à sa place.

« Une chose que tu ne dois pas faire en tant que président est de remettre en cause ton coach, traîner dans le vestiaire et trop le questionner. »

Difficile ne pas tiquer ici. Car on se souvient que fin 2005, quelques mois après que le Heat a raté de peu la finale NBA malgré l’arrivée de Shaquille O’Neal, Miami avait connu un départ médiocre (11-10) avec Stan Van Gundy en tant que coach. Le moustachu avait fini par « démissionner » pour, officiellement, passer du temps avec sa famille, et ainsi laisser sa place à Pat Riley. Le retour du président sur le banc n’avait pas beaucoup surpris à l’époque, ce qui laissait peu de doute sur ce remplacement : Pat Riley aurait gentiment poussé vers la sortie Stan Van Gundy.

La grosse différence pour Magic Johnson, qui parle beaucoup avec Luke Walton, est que son expérience de coach n’a rien à voir avec celle de Riley. L’ancien meneur a brièvement coaché les Lakers pour finir la saison 1994 durant… 16 matches (bilan : 5-11). A priori, pas de risque pour Luke Walton de connaître un destin à la Stan Van Gundy.

« La chose la plus difficile est de faire ce dont Pat a parlé : laisser le coach coacher. Tu choisis les joueurs, tu deviens la face de l’organisation et tu assures que tout le monde fait son travail. Tu dois rester dans ton travail, je le comprends. C’est toujours dur car je suis un compétiteur, et je veux tellement gagner pour les joueurs, notre coach et nos fans. Ils méritent une équipe qui gagne. »