Rencontre avec Pat McCaw et Kay Felder, les rookies des Finals NBA

Alors que la majorité des protagonistes de la trilogie Warriors – Cavs ont participé à deux ou trois finales,  les rookies draftés par les deux équipes l’été dernier découvrent eux la folie de la finale NBA pour la première fois. Entre rêve d’enfant et espoir de titre, nous avons demandé à Patrick McCaw, côté Warriors, et Kay Felder, côté Cavs, de nous décrire comment ils abordent le plus beau moment de leur jeune carrière.

« Ma vie a fait un 360 »

Après avoir passé trois saisons à Oakland University, dans le Michigan, Felder a été choisi par Cleveland avec le 54e choix de la dernière draft. Son éthique de travail lui a permis de faire sa place dans l’effectif et de passer sa première année à apprendre de LeBron James, Kyrie Irving et consort.

Avant même de penser à la finale, le rookie de Cleveland se demande encore aujourd’hui comment il en est arrivé là.

« Ma vie a fait un 360° en moins d’un an et pour être franc je ne sais pas comment c’est arrivé, » nous avoue-t-il à la veille du Game 2. « Cette saison a été un cirque, mais dans le bon sens du terme. On a des superstars, on a des vétérans géniaux, des coaches qui ont joué dans la ligue. Je suis entouré de mecs qui ont une connaissance basket de folie mais qui peuvent aussi m’aider à grandir en tant que personne. »

Lui aussi drafté au deuxième tour, en 38e position, Patrick McCaw a connu une trajectoire différente. Avec la purge nécessaire à l’acquisition de Kevin Durant, sa place dans l’effectif a rapidement été garantie. Partie intégrale de la rotation de Steve Kerr, le produit de UNLV a même débuté plusieurs matchs en fin de saison régulière suite à la blessure de Durant.

Contrairement à Felder qui n’est pas sur la feuille de match, McCaw a eu du temps de jeu pendant tous les playoffs, et même lors des deux premiers matchs de la finale. Une chance inouïe pour un rookie.

« Je suis rookie et j’ai déjà la chance d’être en finale, » dit-t-il avec un grand sourire. « Et j’ai aussi l’opportunité de jouer et pas seulement d’être sur le banc. C’est dingue. »

« Rien ne peut vous préparer à la finale NBA »

Si Kay Felder n’a pas la même opportunité, il n’échangerait sa place pour rien au monde.

« Je suis en contact avec certains rookies, on compare nos anecdotes, et c’est là où je me rends compte que j’ai touché le jackpot, » s’exclame-t-il en secouant la tête. « Même si je n’ai pas eu le même temps de jeu que d’autres rookies de ma classe, j’adore la situation dans laquelle je suis. »

À 21 et 22 ans, les deux rookies vivent un rêve éveillé. Si être drafté était un objectif, l’être par les deux franchises les plus dominantes de la ligue est une aubaine qu’ils ont encore du mal à réaliser. Ajoutez à cela une apparition en finale NBA, et garder les pieds sur terre devient de plus en plus compliqué.

Malgré toute la préparation que les deux équipes ont enduré pour en arriver là, est-il possible pour deux jeunes joueurs de ne pas crouler sous les émotions et l’enjeu d’un tel évènement ?

« J’ai bossé dur pour atteindre la NBA mais rien ne peut vous préparer à l’environnement autour de la finale, » explique Patrick McCaw. « Entre les médias, les stars, les fans, tout est magnifié. C’est la plus grosse scène possible pour un joueur NBA, et même si j’essaie d’absorber tout ça et d’apprécier le moment, je sais que je dois aussi être capable de gérer mes émotions sinon je ne serais pas prêt à jouer si le coach fait appel à moi. »

Pour Kay Felder, il lui a fallu voir le fameux logo des Finals pour vraiment comprendre où il mettait les pieds.

« Quand nous sommes descendus de l’avion, nous avons pris une photo d’équipe pour immortaliser le moment, » nous raconte-t-il. « Mais quand on est arrivé à la salle pour le media day et j’ai vu le logo des Finals partout, là ça m’a fait tilt ! » s’exclame-t-il avant de terminer. « Je ne sais pas comment vous dire mais à ce moment… c’est comme si mon rêve était devenu réalité ! »

Propos recueillis à Oakland.