Comme Boris Diaw, il est arrivé à Utah sur la pointe des pieds. On le pensait en pré-retraite après des saisons décevantes à Brooklyn à toucher plus de 20 millions de dollars par an. Mais Joe Johnson n’est pas le roi des buzzer beater de la gagne pour rien. Son truc, ce sont les playoffs, et cette nuit, il a confirmé qu’il était encore capable, à bientôt 36 ans, de prendre un match à son compte et de tuer une rencontre.
« On a de la chance de l’avoir » reconnaît Quin Snyder dans le Deseret News. « On savait qui il était. C’est la période des playoffs. Il sait ce que c’est, et c’est sa période. »
Auteur du shoot de la gagne dans le Game 1, l’ancien All-Star a donc récidivé en plantant 11 points de suite dans le money time pour permettre au Jazz de renverser le cours du match. Mené 87-80, le Jazz a pris les commandes (91-90) pour ne plus les lâcher, et égaliser dans sa série.
« Je savais qu’il fallait trouver un moyen. On était dans le match, mais on ne parvenait pas à passer devant, à prendre les commandes du match » raconte le héros de la soirée. « Je me suis souvenu que Chris Paul avait posé son empreinte sur la fin du Game 3, et je voulais lui rendre la monnaie de sa pièce. »
« Il est sécurisant avec le ballon en main »
Sur le plan technique, Joe Johnson profite de son physique pour punir les Clippers par sa mobilité. On l’a connu deuxième arrière, ailier, et là, il fait mal dos au cercle. Sa technique est remarquable. À la Paul Pierce, il s’appuie sur ses fondamentaux pour faire la différence. Epaule en avant, il a martyrisé Luc Richard Mbah A Moute. Et lorsque les Clippers se sont enfin décidés à lui coller un défenseur de plus, il les a punis en trouvant Joe Ingles puis Rodney Hood à 3-points.
« Par son discours, il a un impact et il convainc tout le monde » ajoute Quin Snyder. « Il est sécurisant avec le ballon en main. Ce n’est pas si fréquent de trouver quelqu’un qui combine des qualités de dribble, de création et cette puissance pour trouver ses spots sur le terrain. »
À l’arrivée, la perf’ d’Iso Joe est quasi parfaite : 28 pts à 12/17 aux tirs avec 5 passes et 5 rebonds. Pas mal pour un joueur qui aura 36 ans dans deux mois, et Jamal Crawford, qui vient de fêter ses 37 ans, est le premier à le féliciter.
« Je ne suis absolument pas surpris » conclut l’arrière des Clippers. « Joe sait comment jouer, surtout que son jeu n’a jamais été basé sur les qualités athlétiques. Il est patient, et il est très intelligent. Les gens oublient qu’à Phoenix, ils le faisaient jouer meneur, et il sait lire la défense et il a fait du super boulot ce soir. »
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