Rudy Fernandez : le point sur la situation

Tout s’enchaine très vite en NBA. Quelques heures après les déclarations de son agent, Rudy Fernandez est mis à l’amende pour avoir demandé un trade. Nate McMillan, son coach, affirme qu’il ne répond plus à ses appels depuis la fin de la saison. Le joueur menace de boycotter la reprise des entrainements s’il n’est pas échangé et ne veut pas revenir à Portland.

Situation délicate pour Rich Cho, le nouveau General Manager du club, qui doit gérer un conflit larvé que Kevin Pritchard n’a pas eu le temps de régler. Car, fin juin, les Blazers ont reçu pas mal d’offres pour Fernandez. L’arrière espagnol avait déjà fait connaitre ses envies d’ailleurs et la période pré-draft était donc propice à un échange.

La situation précaire de la direction a retardé l’échéance. Et a peut-être fait passer la chance de Portland. Plusieurs équipes avaient ainsi proposé leur premier tour de draft aux Blazers pour récupérer Fernandez. Mais toutes les offres ont été repoussées.

Depuis, les Bulls et les Celtics sont revenus à la charge, proposant leur tour de draft 2011. Mais, au vu de l’effectif de ces deux formations, les Blazers risqueraient de se retrouver avec un choix tardif. Et Rudy Fernandez vaut plus que ça. Rich Cho tenterait donc d’obtenir un joueur en plus. Les Knicks auraient proposé Wilson Chandler en échange, mais le club n’a pas, et ne veut de toute façon pas, se séparer de tours de draft.

Cho se retrouve donc dans une situation d’attente, obligé d’espérer qu’une meilleure offre arrive. Mais plus la situation s’envenime, et plus sa marge de manoeuvre se réduit. Les Blazers ne veulent pas d’un buy-out et, si Fernandez est vraiment décidé à faire une croix sur les deux prochaines saisons pour partir, Portland devra sans doute se séparer de son arrière, quitte à accepter une offre moins intéressante.

Ce matin, Rudy Fernandez a essayé de calmer les choses en expliquant qu’il avait eu une conversation « cordiale » avec McMillan, les deux hommes étant tous deux avec leur sélection respective en Espagne, sélections qui vont d’ailleurs s’affronter ce week-end.

Car, au final, le bras de fer pourrait être perdant-perdant si les Blazers doivent se séparer de Fernandez à la dernière minute. La contrepartie pourrait être dérisoire par rapport au talent de l’espagnol. Et Fernandez pourrait atterrir dans un club dont il ne veut pas si les offres plongent.

Tout s’enchaine très vite en NBA. Et le jeune européen sympathique et plein de promesses qui réalisa une superbe saison rookie dans l’Oregon est désormais capricieux, effronté, prêt à faire une croix sur deux saisons de sa carrière pour retrouver le statut qu’il estime mériter. Mais qu’il a en fait laissé en Espagne.

Fernandez est-il dégouté de la NBA, comme le laisse entendre son agent ? Peut-être. Peut-être aussi que les systèmes de Nate McMillan ne lui correspondent pas. Mais un retour en Europe parait très compliqué car Portland n’entend pas céder. S’adapter en NBA n’est pas toujours simple, surtout quand on a déjà connu la reconnaissance. Il faut savoir se remettre en question. Et c’est souvent compliqué.