Carmelo Anthony privé de money time

Serviette sur la tête, survet’ sur le dos, Carmelo Anthony tout sourire applaudit. Il vient féliciter son coéquipier Willy Hernangómez qui, d’une petite claquette décisive après deux rebonds offensifs, vient sans doute d’offrir la victoire des Knicks sur les Nets. Puis Melo… retourne s’asseoir sur le banc. L’image est rare : le leader new-yorkais est privé de money time. Non pas pour avoir récolté une sixième faute, comme lors du match de folie l’autre soir à Atlanta. Non, Jeff Hornacek a simplement décidé de s’en passer pour cette fois.

L’ailier est en effet passé complètement à côté de ce derby. Auteur de 15 points, il a arrosé toute la soirée : 6/22 aux tirs. Maladroit dans ses spots habituels, toujours en isolation, l’ailier a préféré insister dans son tir plutôt que de tenter de distribuer. Il termine d’ailleurs son match sans aucune passe décisive, la troisième fois sur ses quatre derniers matches. Autre stat éloquente, son ratio +/- : il est à moins 15. Tout le contraire de son coéquipier Kristaps Porzingis (+15).

Un soir sans

Lorsque Carmelo Anthony sort, à trois minutes de la fin du troisième quart-temps, les Knicks sont menés 64-53. New York va renverser la vapeur en s’appuyant sur son banc, Willy Hernangomez (16 points et 16 rebonds !), Mindaugas Kuzminskas, Jrue Holiday ou encore Sasha « The Machine » Vujacic.

Voyant son équipe revenir, Jeff Hornacek s’est retrouvé confronté à un dilemme classique : maintenir son cinq en pleine bourre ou remettre les titulaires ? Le coach a privilégié la première option, en faisant malgré tout appel à Kristaps Porzingis. L’intérieur a fini le match avec trois remplaçants, et l’autre titulaire Jennings, pas beaucoup plus inspiré niveau adresse (1/11… mais 10 passes).

« Forcément, avec le nombre des minutes que nous avons jouées, c’était notre troisième déplacement en quatre nuits, dont celui en quatre prolongations… », justifie le technicien qui s’est également passé de Courtney Lee et Joakim Noah. Carmelo paraissait un peu fatigué. Ces gars, KP (Kristaps Porzingis), Billy (Willy Hernangomez), Brandon (Jennings), Kuz (Mindaugas Kuzminskas), jouaient bien ensemble. Ils ont déjà réalisé de bonnes séquences par le passé. »

« Aucune raison de casser ce que les gars avaient fait »

Jeff Hornacek a bien été tenté de relancer Melo, avant de se raviser.

« En temps normal, autour de la sixième minute, vous vous dites: ‘Ok, si je laisse Carmelo sur le banc plus longtemps, il sera probablement froid’. Mais comme ces gars jouaient bien, autant les laisser. »

Vu l’attitude de Carmelo Anthony observée en fin de match, positive et dans l’encouragement, l’intéressé n’avait pas de problème avec ce coaching, surtout qu’il s’est avéré payant.

« Je n’y ai pas pensé. Je suivais simplement le cours du match. J’ai regardé une fois le panneau d’affichage à cinq minutes et je me suis dit qu’il n’y avait pas moyen que je revienne dedans. Les gars étaient dedans. Il n’y avait aucune raison pour nous titulaires de revenir et casser ce qu’ils avaient fait. »

Coaching payant, puisque la victoire est au bout face, on le rappelle, à la pire équipe de toute la ligue.