Equipe de France : le problème Noah ?

L’an passé, au terme d’un superbe championnat d’Europe où elle n’aura trébuché que face à l’Espagne, l’équipe de France pouvait envisager un avenir radieux. Des cadres habitués aux joutes internationales (Parker, Diaw…), des jeunes pousses prometteuses (De Colo, Batum, Diot…) et d’autres qui devaient s’inscrire dans le futur direct de la sélection.

En clef de voûte de cette équipe de France en construction, on trouvait Joakim Noah, le pivot que la France du basket attendait depuis tellement de temps. Un joueur capable d’apporter un impact défensif direct mais aussi une énergie offensive. Un joueur capable de nettoyer le cercle et d’intimider l’adversaire.

Vincent Collet et Tony Parker, entre autres, l’affirmaient : Noah était la pièce manquante, la solution aux problèmes encore visibles de l’équipe de France. Mais, un an après, il n’est toujours pas une solution. Pire, il est même devenu un problème.

Car le pivot des Bulls ne rejoindra sans doute pas l’équipe de France, bloqué par les négociations de son contrat. Patrick Beesley, directeur de l’équipe de France, tente de le convaincre de rejoindre les Bleus mais Noah hésite, repousse son choix et reste flou. Il se dit prêt à sauter dans l’avion… dès que les négociations avec son club seront terminées.

On peut le comprendre. Le français négocie là le premier gros contrat de sa carrière, un contrat qui pourrait monter jusqu’à 50 millions de dollars sur 5 ans. Une blessure pourrait alors tout compromettre.

Excepté que ses doutes jettent un voile sur l’équipe de France qui doit faire sans lui tout en espérant une éventuelle arrivée. Qui se prépare sans savoir qui sera son pivot titulaire. Qui doit être prête à l’intégrer à ses systèmes tout en ignorant s’il sera là un jour.

L’équipe de France est une activité épuisante, chronophage. Elle empiète sur des vacances bien méritées et requiert une surdose de motivation. Surtout, elle se présente irrémédiablement chaque été et ne laisse guère de temps au repos.

Après les atermoiements concernant ses papiers et une apparition minimale l’an passé avant de rentrer prendre du muscle aux Etats-Unis, Joakim Noah a-t-il cette motivation supplémentaire pour l’équipe de France ? Pas sûr.

On peut penser qu’une fois son contrat négocié, il sera plus libre et subira moins de pression de la part des Bulls. On l’espère. Mais, chaque été, les départs en sélection donnent lieu à des négociations, des jeux de pouvoir et de contre-pouvoir, des pressions et des conseils plus ou moins fermes. Il est facile de partir lorsque la franchise NBA y trouve son compte (développement du joueur, travail sur un poste…). Lorsque les intérêts du club se heurtent à ceux de la sélection, il faut un attachement réel à la sélection et une volonté forte pour imposer son point de vue. Espérons que les signes soient trompeurs et que Joakim Noah possède cette envie de jouer pour les Bleus dans le futur. La France pourrait alors avoir trouvé le chainon manquant.