Interview Jimmy Butler : « On a déjà gagné en inscrivant un seul tir à 3-points...

Que ceux qui se souviennent du nom du 30e et dernier pick du premier tour de la draft 2011 lèvent le doigt ! C’est peu dire qu’en le sélectionnant si loin, les Bulls ne voyaient pas en Jimmy Butler une superstar capable d’épauler D-Rose, à l’époque. Six ans plus tard, l’arrière/ailier est All-Star, champion olympique et l’un des meilleurs joueurs à son poste. Et il est devenu, pas à pas, le leader des Bulls. Cette saison est l’année de l’affirmation de ce leadership.

Sa saison actuelle, la meilleure de sa carrière (près de 25 points à 46%, 7 rebonds, 4 passes et 2 interceptions), tient en plusieurs explications. Outre le travail bien sûr, sur « tous les aspects » de son jeu, elle est le fruit d’une expérience estivale ô combien enrichissante : les Jeux olympiques.

« Les Jeux ont été une super expérience pour moi », confie-t-il depuis Chicago, à l’occasion d’une conférence avec la presse internationale. « J’ai pu observer les routines de tellement de bons joueurs. J’ai beaucoup appris. »

De bons « profs » au quotidien

Cet apprentissage ne s’est pas terminé en quittant Rio pour autant. Car tandis que Rose, Noah et Gasol partaient sous d’autres cieux, Chicago récupérait deux joueurs sacrément capés, tous deux titrés : Rajon Rondo et surtout Dwyane Wade, un ancien de Marquette comme Jimmy Butler.

« Chaque jour est un apprentissage pour moi », assure ce dernier. « Rondo et D-Wade m’enseignent tellement. Dans le même temps, c’est mon job d’être présent pour les autres car il y a aussi beaucoup de jeunes dans l’équipe. »

Jimmy Butler est ainsi bluffé par l’attitude du triple champion avec le Heat, de huit ans son aîné, qui le prend sous son aile.

« En le voyant travailler, on ne se pose la question de savoir comment il a autant de titres, de sélections All-Star ou All-NBA team. Il sait comment gagner. Mais tout le monde connaît le joueur sur le terrain. Mais c’est aussi une superbe personne. Il fait beaucoup en dehors du parquet, donne beaucoup d’amour. »

Malgré son arrivée, la saison des Bulls est jusqu’ici faite de hauts et de bas. Capables de gagner face à Cleveland ou San Antonio, Chicago peut perdre le lendemain à Dallas ou face à Minnesota. Des montagnes russes que l’ailier n’explique pas vraiment : « Parfois vous ne mettez pas les shoots… »

Impasse sur le tir à trois points

En parlant de shoots, quid du tir de loin ? Comme on pouvait le craindre, Chicago est la plus mauvaise équipe en la matière : en nombre (seulement 6 par match) et en pourcentage (31%). Pour Jimmy Butler, ce n’est pas un facteur.

« Je ne fais pas attention aux statistiques. L’important est de mettre le ballon dans le panier. Que ce soit à deux ou trois, peu importe, vous gagnez le match. Nous avons prouvé qu’on pouvait gagner un match en ne mettant qu’un tir à trois points [c’était le 10 décembre face au Heat]. Pour nous, ce qui compte c’est la défense. Si nous défendons comme nous le faisons face aux grosses équipes, on peut battre n’importe qui. »

La pression d’être un Bull ?

Gagner pour tenter d’imiter au mieux d’illustres aînés, Michael Jordan et les autres, qui ont forgé le passé glorieux de la franchise. Une pression supplémentaire ?

« Non, c’est pas du tout une pression », rétorque-t-il du tac au tac. « Je n’oserai jamais me comparer à Jordan. Bien sûr que je veux un titre pour cette ville de Chicago, mais il faut avancer jour après jour. Je veux laisser mon propre héritage, je ne suis pas dans la « fenêtre » de MJ. Je veux être connu comme quelqu’un qui a gagné des matches. Pas seulement pour avoir été dans la même franchise que Scottie Pippen, Jordan ou Rodman. »

Le 30e choix de la draft 2011 a déjà parcouru du chemin. Pourquoi s’arrêter en si bonne route ?

Jimmy Butler				Pourcentage			Rebonds
Saison	Equipe	MJ	Min	Tirs	3pts	LF	Off	Def	Tot	Pd	Fte	Int	Bp	Ct	Pts
2011-12	CHI	42	9	40.5	18.2	76.8	0.5	0.8	1.3	0.3	0.5	0.3	0.3	0.1	2.6
2012-13	CHI	82	26	46.7	38.1	80.3	1.7	2.3	4.0	1.4	1.2	1.0	0.8	0.4	8.6
2013-14	CHI	67	39	39.7	28.3	76.9	1.3	3.6	4.9	2.6	1.6	1.9	1.5	0.5	13.1
2014-15	CHI	65	39	46.2	37.8	83.4	1.8	4.1	5.8	3.3	1.7	1.8	1.4	0.6	20.0
2015-16	CHI	67	37	45.5	31.1	83.2	1.2	4.2	5.3	4.8	1.9	1.6	2.0	0.6	20.9
2016-17	CHI	76	37	45.5	36.7	86.5	1.7	4.5	6.2	5.5	1.5	1.9	2.1	0.4	23.9
2017-18	MIN	59	37	47.4	35.0	85.4	1.3	4.0	5.3	4.9	1.3	2.0	1.8	0.4	22.2
2018-19 *	All Teams	65	34	46.2	34.7	85.5	1.9	3.4	5.3	4.0	1.7	1.9	1.5	0.6	18.7
2018-19 *	PHL	55	33	46.1	33.8	86.8	1.9	3.4	5.3	4.0	1.7	1.8	1.5	0.5	18.2
2018-19 *	MIN	10	36	47.1	37.8	78.7	1.6	3.6	5.2	4.3	1.8	2.4	1.4	1.0	21.3
2019-20	MIA	58	34	45.5	24.4	83.4	1.8	4.8	6.7	6.0	1.4	1.8	2.2	0.6	19.9
2020-21	MIA	52	34	49.7	24.5	86.3	1.8	5.1	6.9	7.1	1.4	2.1	2.1	0.3	21.5
2021-22	MIA	57	34	48.0	23.3	87.0	1.8	4.1	5.9	5.5	1.5	1.6	2.1	0.5	21.4
2022-23	MIA	64	33	53.9	35.0	85.0	2.2	3.7	5.9	5.3	1.2	1.8	1.6	0.3	22.9
2023-24	MIA	60	34	49.9	41.4	85.8	1.8	3.5	5.3	5.0	1.1	1.3	1.7	0.3	20.8
2024-25 *	All Teams	26	31	54.2	35.1	80.5	2.2	3.0	5.1	4.8	0.9	1.1	1.2	0.4	17.3
2024-25 *	MIA	25	31	54.0	36.1	80.1	2.2	3.0	5.2	4.8	0.9	1.1	1.2	0.4	17.0
2024-25 *	GOS	1	29	58.3	0.0	84.6	1.0	1.0	2.0	4.0	1.0	1.0	1.0	1.0	25.0
Total		840	33	47.2	33.0	84.2	1.6	3.7	5.3	4.3	1.4	1.6	1.6	0.4	18.3

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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