« Je n’ai jamais été dans une équipe comme ça, et je peux dire que je n’ai sans doute jamais pris autant de plaisir dans le basket. »
Passé par Orlando et New Orleans en carrière dans un rôle le plus souvent de 6e homme, Ryan Anderson s’épanouit aux Rockets comme titulaire. À ses côtés, Eric Gordon, arrivé comme lui des Pelicans. Initialement pour être titulaire, et c’est finalement comme 6e homme que le champion du monde 2010 s’éclate.
« Ce n’est pas le rôle que j’avais initialement envisagé en début de saison, mais je constate que c’est celui dans lequel je peux être le plus utile » reconnaît Gordon sur NBA.com.
Dans les faits, Houston reste sur 11 victoires en 13 matches depuis que Gordon a quitté le cinq de départ de départ. Les Rockets possèdent le 4e bilan de la NBA, et restent sur six victoires de rang. La meilleure série en cours avec Memphis, classé juste derrière eux.
Sur le plan individuel, Gordon s’impose déjà comme l’un des favoris pour le titre de meilleur 6e homme. Il tourne ainsi à 17 pts de moyenne avec un très propre 43% à 3-points. Au nombre de 3-points inscrits par match, il est numéro 2 de la ligue avec 3.5 tirs primés par match, seulement devancé par Stephen Curry (3.8).
Quatre joueurs à plus de 6 tirs à 3-points par match
À ses côtés, Anderson est plus maladroit (39%) mais il a retrouvé ses réflexes : plus de six tirs à 3-points par match. Pas mal pour un ailier-fort de formation. Dans le classement des shooteurs les plus prolifiques à 3-points, on ne trouve que des extérieurs devant lui.
À eux deux, ils pèsent 14 tirs à 3-points par match. C’est énorme, mais ils ne forment même pas le tandem le plus prolifique de l’équipe. Car à Houston, tout le monde dégaine de loin, et James Harden et Trevor Ariza shoote plus de 15 fois par match à 3-points ! Et quand tout le monde s’y met vraiment, ça donne un record NBA avec 50 tirs pris à 7m25 face aux Kings.
« C’est le style de jeu construit autour de James, et nous avons des shooteurs » rappelait Anderson après la victoire face aux Kings. « Le plus important dans tout ça, c’est que ça ne donne pas l’impression qu’on en a pris 50. Ils étaient en rythme, c’était de bonnes positions, et ce sont des tirs qu’on prend normalement. »
Croire au système à 100%
Surtout, Gordon, Anderson et les autres sont encouragés par leur coach à prendre ces tirs.
« Je ne suis pas attaché aux records, mais j’aimerais avoir celui du plus grand nombre de tirs réussis et pas uniquement celui du plus grand nombre tentés » avait expliqué Mike D’Antoni après le record face à Sacramento. « Si c’est ce qu’on nous donne, c’est ce qu’on prendra. On a de bonnes positions, et si un gars a une bonne position alors il est libre de shooter. »
Un gimmick que D’Antoni avait tenté d’imposer aux Knicks ou aux Lakers. Sauf qu’il ne faisait pas l’unanimité à l’époque…
« On ne peut pas faire un système à moitié » expliquait-il cette semaine dans le Washington Post. « C’est ce qu’on a essayé à New York et Los Angeles. On a essayé de le modifier, ici ou là, mais au final, ce n’est pas assez bien. »
Pour appliquer son système de A à Z, Mike D’Antoni a trouvé son nouveau « Steve Nash ». Il s’agit de James Harden, un deuxième arrière transformé en meneur de jeu. Il est le meilleur passeur de la NBA, mais aussi le numéro 1 des Rockets aux nombre de 3-points pris ! Mais Harden rappelle tout de même que la force des Rockets, c’est de pouvoir compter sur plusieurs shooteurs différents. Mais aussi des gars capables d’apporter autres choses.
« On joue chacun pour les autres » insiste Harden, qui prend exemple sur la victoire à OKC « Chaque soir, ce sont des joueurs différents qui mettent dedans. Certains soirs, ce sera Trevor. Eric joue bien. Si Ryan n’est pas dans un grand soir au shoot, il apporte d’autres petites choses. Patrick ne score pas beaucoup mais il prend des rebonds et crée. On a des gars qui font tout le reste pour qu’on gagne des matches, et c’est important. »
Après 24 matches, les Rockets dominent la NBA aux nombre de tirs pris et inscrits à 3-points (14 sur 37). Mais ils ne sont que 5e au pourcentage (38%). Ça leur laisse une belle marge de progression.