Mike D’Antoni – James Harden : le duo de choc des Rockets

Jeudi soir à la télé française chez Mouloud Achour, James Harden est en fait, depuis plusieurs jours, au boulot à Houston avant la reprise et le début du camp d’entraînement des Rockets. Il faut dire que le leader de la franchise texane aura les coudées franches depuis le départ de Dwight Howard.

La relance et le jeu rapide, encore et toujours !

Surtout, avec l’arrivée aux manettes de Mike D’Antoni, l’arrière All Star va avoir les clés du camion, aussi bien pour aller scorer que pour créer pour ses coéquipiers. Après deux expériences ratées dans les deux plus gros marchés de la NBA, à New York et à Los Angeles, le coach à moustache (qu’il a rasée) sait qu’il n’aura plus tellement le droit à l’erreur.

Du coup, il prépare lui aussi le terrain pour s’assurer que les Rockets ne tapent pas le mur comme les Knicks et les Lakers dernièrement…

« Je n’ai jamais réussi à convaincre les gars de jouer comme je voulais qu’ils jouent », reconnaît D’Antoni pour le Bleacher Report. « On n’a jamais réussi à avoir tout le monde sur la même longueur d’ondes. Et c’était de ma faute. Ça s’est passé comme ça, et c’est maintenant dans le passé. C’est une nouvelle équipe. Et les gars veulent jouer comme on veut le faire. »

Dans son système de jeu qui promeut la relance, la course et le jeu direct, D’Antoni a effectivement besoin d’avoir un meneur, ou à tout le moins, un arrière de grand talent pour appliquer les directives. Et tout simplement gérer la gonfle tout en poussant le tempo à la moindre occasion.

« Tous les coachs savent que ça ne marche que si vous avez de très bons joueurs », reprend D’Antoni. « Et j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de bons meneurs. On a commencé à avoir du mal quand le meneur se blesse, ou à New York quand on a dû échanger Chauncey Billups pour avoir Tyson Chandler. On a bien joué à nouveau quand on a eu Jeremy Lin. Pour qu’on puisse développer notre jeu, il faut avoir quelqu’un qui est capable de créer du jeu et comprendre ce qu’on veut faire. Et globalement, j’ai eu de la chance. »

James Harden pour une saison MVP, à la Steve Nash ?

Steve Nash, double MVP sous sa tutelle, est effectivement LA référence pour ce qui est du jeu rapide prôné par D’Antoni, en « sept secondes ou moins ». Et Daryl Morey, tout comme l’intégralité de la franchise, croient que les Rockets peuvent être la réincarnation des Suns. Dix ans après.

« Les joueurs s’améliorent avec lui, ses équipes ont toujours progressé. Après son départ, ses équipes ont fait pire. On a déjà connu pas mal de succès en jouant rapide, et en écartant bien le jeu. Nos joueurs correspondent à ce style de jeu et son expérience et sa connaissance du jeu, ajouté à notre effectif, ont été des facteurs décisifs pour le recruter. »

Dans le rôle de Nash, le casting est plutôt évident : James Harden sera la pièce maîtresse du dispositif. Même s’il est d’abord un arrière, D’Antoni estime que le barbu pourra parfaitement assumer cette tâche.

« James sera notre créateur de jeu. On va beaucoup le faire jouer [en meneur] pour initier l’attaque. Je sais qu’il a une mentalité de scoreur, et je veux qu’il la garde. Mais on va essayer de mélanger les deux et lui donner aussi des responsabilités pour gérer l’équipe dès le début de la saison. Ça va être un changement pour lui mais ça devrait être plutôt spécial. »

Du côté du joueur, l’excitation est palpable. Arrivé hors de forme la saison passée, Harden a cet été passé le plus clair de son temps à l’ombre des gymnases, de Vegas à Los Angeles en passant par Houston. Avec des devoirs de vacances bien différents cette fois-ci.

« On a beaucoup discuté. On a regardé beaucoup de vidéos ensemble. J’adore sa vision des choses. Et je suis très excité de cette opportunité. Quand on faisait de la vidéo, il me montrait les différentes positions où il voulait me voir sur le terrain. C’est très excitant car ça me fait revenir à la salle pour essayer de nouvelles choses de sorte que je sois prêt pour ce qu’il va me demander de faire. »

« Je pense qu’on peut aller encore plus loin [qu’à Phoenix] »

Reconnaissant volontiers qu’il y a eu des problèmes internes au vestiaire l’an passé, Mike D’Antoni est convaincu que tout cela ne se reproduira pas cette saison. Avec les Ryan Anderson, Eric Gordon ou encore Trevor Ariza voire Sam Dekker, Houston dispose de pas mal d’outils dans le périmètre pour étirer les défenses et courir vite.

« Il y aura évidemment beaucoup de mouvement de ballon. On va même le faire encore plus. Quand j’étais à Phoenix, on y croyait mais on n’avait pas les stats analytiques qui prouvaient que c’était la meilleure façon de faire. On testait le terrain en quelque sorte. Mais maintenant, je pense qu’on peut aller encore plus loin. On va vraiment ouvrir la raquette et ça devrait nous aider énormément car on a des shooteurs. Je pense que nos joueurs vont être mis en lumière par ce qu’on fera offensivement. »

A l’instar de notre Boris Diaw national devenu « 3D » dans le désert d’Arizona, les joueurs des Rockets s’apprêtent à appliquer un style de jeu qui devrait leur permettre de se faire plaisir. Dans ce tout pour l’attaque, D’Antoni n’a cependant pas laissé tomber la défense en s’armant notamment de Jeff Bzdelik en tant qu’assistant dédié aux tâches défensives.

Mais comme pour tout le reste, l’investissement défensif des Rockets dépendra de la réussite du système de jeu dans son ensemble. La défense est bien souvent une question de volonté, et James Harden en est la preuve vivante, lui qui a toutes les qualités pour être un bon défenseur, mais qui s’est assez passablement laissé aller ces dernières années.

Avec Patrick Beverley, Ariza voire Brewer et Capela, les Rockets disposent de joueurs capables de bien défendre. Qualifiés in extremis en playoffs la saison passée, les coéquipiers de James Harden comptent bien reprendre le fil de leur saison 2015, terminée elle à quelques encablures de la finale NBA…