Stan Van Gundy fixe les axes de progression des Pistons pour l’an prochain

Sortis des playoffs dès le premier tour, les Pistons ne sont pourtant pas déprimés en cette période de finales de conférence. La troupe de Stan Van Gundy a en fait dépassé ses propres espérances. 

Pas d’objectif chiffrés

Dans une longue et intéressante interview avec son ancien joueur du Magic, JJ Redick, sur The Vertical, le président et entraîneur des Pistons a effectivement expliqué qu’il n’avait pas imposé un nombre de victoires à atteindre dès cette année. Son idée de la progression est plus complexe.

« Je ne suis pas du genre à établir des objectifs chiffrés. Je ne l’ai jamais fait car je trouve que c’est dangereux. D’une part, on peut se sous-estimer. Par exemple, à Orlando, je n’aurai jamais pensé qu’on allait arriver en finale aussi rapidement. Et puis d’autre part, je pense que c’est mieux de penser à s’améliorer chaque jour, à chaque entraînement. Du point de vue de la direction, ce n’était pas notre objectif d’atteindre les playoffs dès cette année. Le propriétaire aurait un avis différent, mais de notre point de vue, à Jeff [Bower] et moi, on voulait simplement faire évoluer l’effectif et trouver des joueurs qui partagent la balle et jouent au basket de la bonne façon. On a réussi ça assez rapidement, mais maintenant, on sait qu’on doit encore progresser dans beaucoup de domaines. »

Et particulièrement en défense. Sweepés par les Cavalier, les jeunes Pistons vont devoir bosser de ce côté du terrain.

Reconstruire le mur de Motown

SVG compte d’ailleurs bien passer à l’étape supérieure l’an prochain. Peut-être pas pour retrouver les cimes défensives côtoyées par les Pistons des « frères Wallace » dans l’immédiat, mais dans cette direction-là tout du moins.

Avec Andre Drummond au centre du dispositif.

« Pour avoir une bonne défense, il faut des gars qui sont vraiment impliqués, qui sont intelligents et qui savent comment fonctionne une défense NBA. Il faut voir par exemple ce qu’avait réussi à faire Steve Clifford à Charlotte l’année passée, avec Kemba Walker qui est tout petit, et un gars comme Josh McRoberts. Ils n’avaient aucun joueur de grand talent défensif, individuellement, mais leur défense collective était excellente. Parce qu’il a su le leur enseigner et que les gars étaient convaincus. »

Elevés au même grain, celui de Pat Riley, Stan Van Gundy et Steve Clifford ont pour religion commune de vouloir des joueurs qui savent jouer, c’est-à-dire qui aiment partager la gonfle et qui sont prêts à se sacrifier pour leurs coéquipiers. C’est que comme ça qu’on construit des grosses défenses… sans forcément avoir à bâtir un putain de mur !

L’amélioration en interne

Avec un peu de monnaie à utiliser pendant l’intersaison, les Pistons regarderont certainement ce qui va se tramer sur le marché des transferts, eux qui ont été plutôt actifs dans ce domaine depuis l’arrivée de Stan Van Gundy aux commandes. Mais l’ancien du Magic espère bien que son équipe, en l’état, va pouvoir encore progresser à l’Est.

« Notre progression va passer par trois aspects. D’abord, il y a l’amélioration en interne. On a un groupe de jeunes joueurs qui ont une belle marge de progression. Il y a l’implication en défense également. On doit encore s’améliorer à ce niveau-là. On a fait beaucoup de chemin mais ce n’est pas encore suffisant. Ensuite, on peut améliorer l’effectif. Jeff a fait du très bon boulot avec les échanges jusqu’à maintenant. Notre approche était un peu différente car on a accepté d’abandonner de la marge financière. On n’a pas le soleil de LA, ni un bon bilan sur ces cinq dernières années. On a cherché des joueurs qu’on aimait bien, et qui avaient déjà un contrat garanti. Et puis, la dernière chose, c’est qu’on doit s’améliorer dans le coaching staff aussi. On a eu beaucoup de changements de joueurs et on n’a donc pas réussi à mettre nos joueurs dans les meilleures conditions. En fin de saison, j’arrivais déjà mieux à sentir ce que je pouvais faire. L’idée, c’est de s’améliorer sur ces trois aspects, en espérant que ça se traduise par une bonne saison pour nous. »

Autour de Reggie Jackson et Andre Drummond, l’axe meneur – pivot qui a de l’avenir, les Pistons ont donc greffé pas mal de joueurs de talents, tels que Tobias Harris, Marcus Morris ou encore Kentavious Caldwell-Pope. Avec le jeune Stanley Johnson, le noyau dur de Motown prend lentement mais sûrement forme. De quoi voir l’avenir avec sérénité.