Aujourd’hui All-Star et considéré comme l’un des meilleurs joueurs actuels, Draymond Green est la preuve vivante que l’on peut s’imposer en NBA en étant sélectionné au second tour de la draft. Capable de réciter par coeur les noms des 34 joueurs qui l’ont précédé dans la draft 2012, l’ailier-fort des Warriors n’en veut pas aux scouts qui l’ont snobé ce jour-là.
« Je savais qu’il fallait que je sois patient » se souvient-il dans le Mercury News. « Je savais ce que les scouts disaient de moi : « Il joue sur deux postes ; Sur qui va-t-il défendre ? Il a déjà tiré le meilleur de son potentiel. » Mais je savais que ce n’était pas vrai. Ce qu’il m’est arrivé est normal pour des joueurs comme moi. Mais je savais que je n’étais pas un joueur normal. »
Le plus incroyable sans doute, c’est que les Warriors ont grillé deux choix de draft avant de le sélectionner. En 7e position, ils optent pour Harrison Barnes, et ils hésitent entre Festus Ezeli et Draymond Green pour la 30e place. Ils auront les deux…
« C’est dur de leur en vouloir puisque ce qu’ils ont réussi était parfaitement sensé » poursuit Green.
Atlanta et Indiana voulaient Draymond Green mais…
A l’époque, l’ailier de Michigan State intéresse aussi les Hawks et les Pacers, qui possèdent les 23e et 26e choix. Sauf qu’à Atlanta comme à Indiana, il y a du mouvement dans les bureaux, et Rick Sund, le GM des Hawks, et Larry Bird, président des Pacers, ne sont plus en fonction. Résultat, leurs remplaçants oublient Green et sélectionnent respectivement John Jenkins et Miles Plumlee.
Les Warriors respirent… mais ils hésitent toujours entre Festus Ezeli et Green.
« On était surpris que Green soit encore disponible » se souvient Bob Myers, le GM des Warriors. « On a longtemps débattu sur ce qu’il fallait faire » poursuit Larry Harris, le responsable du scouting. « On a étudié chaque choix, et leurs conséquences. C’est difficile d’avoir des joueurs de grande taille, et on s’est dit que si nous sélectionnions Draymond en 30e position, Festus ne serait plus disponible en 35e. En revanche, il y avait une chance que Draymond soit encore disponible en 35e si nous prenions Festus en 30e. »
Les Warriors optent pour Ezeli, et Green s’effondre dans les bras de sa mère. Il sait que les équipes qui sélectionneront après les Warriors ne l’ont pas supervisé. En revanche, le lot de consolation serait de jouer pour les Pistons, chez lui. Detroit possède le 38e choix…
« J’ai dit à mon agent que si Golden State ne me sélectionnait pas en 35e position, il pouvait dire aux autres équipes que je jouerais en Europe, et comme ça, Detroit pourrait me sélectionner. »
« Je n’oublierai jamais cette soirée »
Finalement, tout se passe comme l’avaient prévu les dirigeants des Warriors. Washington, Dallas ou encore Charlotte ne s’intéressent pas à Green, et ils peuvent tranquillement le sélectionner en 35e position. On connaît la suite…
« Je n’oublierai jamais cette soirée » conclut Green. « Il a fallu que j’attende tout ce temps-là… Je ne dis pas que je suis prétentieux ou quoi que ce soit, mais j’avais le sentiment d’attendre derrière des joueurs moins bons que moi. Et je pense l’avoir prouvé… »