Tête brûlée, voire cas désespéré pour certains, JR Smith est un sacré olibrius. Mais l’ancien patrouilleur des airs lors des années à la Nouvelle-Orléans ou à Denver (voire à New York) a désormais du plomb dans la tête.
Aux côtés de LeBron James, il s’est assagi. Rappelez-vous, quand les Cavaliers étaient en discussion pour faire venir le shooteur des Knicks, le doute avait été dissipé par King James en personne, qui avait alors déclaré : « Je m’en occuperai. »
J.R s’est mué défenseur
Et de fait, depuis son arrivée dans l’Ohio, J.R Smith est un autre joueur. Alors, certes, il aime encore prendre des tirs compliqués en périphérie, voire plus loin derrière l’arc. Mais JR a aussi hérité d’un nouveau costume. Pas forcément sur-mesure a priori.
« Je lui ai dit qu’il devait devenir un grand défenseur chaque soir, même s’il peut encore prendre les tirs qu’il veut, » se souvient Tyronn Lue pour Cleveland.com. « Je sais qu’il peut prendre feu à n’importe quel moment. Il rentre des tirs difficiles et on l’appelle 911 dans l’équipe [le numéro des urgences aux Etats-Unis]. Il rentre les tirs d’urgence. Mais il a aussi accepté ce défi défensif. Je suis content et fier de lui. »
Désormais, J.R Smith est donc le spécialiste défensif des Cavs. Et coach Lue n’est pas peu fier de le clamer à qui veut l’entendre. Collé aux basques de DeMar DeRozan sur la série actuelle, mais avant à Kyle Korver (dans un tout autre style de coureur de fond), ou encore à Reggie Jackson ou Kentavious Caldwell-Pope au premier tour, J.R Smith a convaincu toute la ligue qu’il n’était plus qu’un spécialiste du tir.
« Ce n’était pas facile de venir ici sachant que je n’allais pas avoir autant de shoots parce qu’ils ont déjà trois ou quatre gars devant moi, » souffle JR. « Mais j’ai pris ça comme une opportunité de grandir et d’évoluer. Pour gagner, il faut défendre. Peu importe que ce soit des meneurs, des petits, des shooteurs, des dribbleurs, je sais que je peux défendre sur n’importe qui. Parfois ce n’est pas facile car, pendant cinq minutes, je cours sans toucher le ballon mais je sais que mon impact défensif aide l’équipe. »
La saison de la maturité
Hier soir en l’occurrence, J.R Smith a fini à 12 points, dont un 3/5 à trois points. Et puis, en face, il a tenu DeMar DeRozan à 22 points, à 8/18 aux tirs. L’arrière des Raptors a été le meilleur scoreur de son équipe, mais il a été bien coupé de ses partenaires. Le cinq majeur de Toronto, hors DeRozan, a ainsi cumulé un bien tristounet 8/28 aux tirs…
Celui qui ne manquait pas une occasion d’allumer la mèche aux côtés de Carmelo Anthony, à Denver puis à New York, est devenu un autre homme de l’ombre pour King James.
« Quand j’étais à Denver, à New York, je n’étais pas le gars qui devaient défendre sur les Kobe, les McGrady, DeRozan… J’étais plus concerné par le shoot. Maintenant, je considère que ce sont des défis personnels. Heureusement, dans la majorité des cas, on a la meilleure équipe. Mais c’est toujours un bon challenge. »
À 30 ans, et pour sa première saison complète à Cleveland, J.R Smith s’est promis de faire tout ce qui est en son possible pour faire gagner son équipe. Son nouvel investissement défensif vient confirmer que le foufou, natif de FreeHold (ça ne s’invente pas) dans le New Jersey, est devenu un coéquipier responsable. Presque exemplaire…
Un sacré revirement pour le lycéen drafté en 2004 par les Hornets !