Equipe de France : Vincent Collet justifie ses choix

Après avoir annoncé sa liste élargie de 17 joueurs qui seront appelés sous les drapeaux pour qualifier la France du Basket aux prochains Jeux Olympiques de Rio, via ce fameux TQO de Manille, Vincent Collet a justifié ses choix.

La bonne nouvelle De Colo

Sachant que la préparation des Bleus commencera le 9 juin prochain (au soir) à Pau, le sélectionneur tricolore a tenu, premièrement, à remettre les choses en contexte.

« On a gardé notre noyau dur en espérant qu’il compensera une préparation relativement courte, eu égard aux calendriers des uns et des autres. Il faut savoir que pas mal de joueurs risquent d’être encore engagés en compétition quand on va commencer notre préparation. On va s’appuyer sur ce qu’on a fait les années précédentes pour essayer de compenser. »

Avec une préparation limitée en temps, et en hommes aussi, les Bleus n’auront pas une seconde à perdre pour atteindre leur objectif olympique. Pour cela, Collet s’est montré satisfait de pouvoir compter sur le meilleur joueur d’Europe cette saison, un certain Nando De Colo !

« Je voudrais souligner sa saison exceptionnelle. Comme tout le monde je pense, j’ai regardé le Final Four mais déjà avant, toute l’année, il a, dans la continuité de son Euro, fait une année remarquable. Dans les circonstances actuelles, avec les absences dont on vient de parler, il faut se réjouir de voir des bonnes nouvelles. Et clairement la saison de Nando en est une ! »

Diaw et Batum, les dossiers chauds

A ses côtés, De Colo pourra compter sur d’autres tauliers du groupe France, à savoir Mickaël Gelabale, Tony Parker, Boris Diaw… encore que ! Le cas de Boris, comme on vous en parlait récemment, n’est pas encore complètement élucidé.

« La situation de Boris n’a rien à voir avec 2007 [quand Diaw avait payé son assurance, ndlr]. » précise d’emblée le DTN, Patrick Beesley. « Les Spurs ont une option au 30 juin. Ça veut dire qu’en milieu de parcours, entre la préparation et le tournoi de qualification, le statut du joueur changerait. Il se retrouverait en situation de recherche d’un contrat, sans couverture NBA. C’est un nouveau dossier qui se présente à nous. Il faudra le régler au plus vite. Il n’aurait pas forcément besoin de retourner aux Etats-Unis. Un simple accord verbal pourrait suffire dans l’attente de la signature du contrat. Mais tout ça reste encore à mettre en place. »

De la même manière, le dossier Batum est encore entre deux eaux. L’ailier des Hornets a été sélectionné dans l’espoir qu’il signe rapidement avec Charlotte, et qu’il puisse donc être autorisé à jouer (car à nouveau couvert par son contrat NBA) pour la demi puis la finale du TQO. Il sera avec le groupe à partir du 13 juin, à Pau.

« J’ai vu Nicolas hier soir et on a arrêté une procédure. » ajoute Beesley. « Il sera bien en effet sur la préparation de l’Equipe de France, mais avec une particularité qu’on a déjà vécue et qu’on connaît bien, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas jouer en opposition. Donc, il fera tout le travail d’organisation collective à vide. Il fera tout le travail de préparation physique puisqu’il lui faut revenir à niveau après sa blessure à le cheville. Il sera à Pau dès le 13 juin. »

Beaubois et Ouattara, les « petits nouveaux »

Aux rayons des nouveautés, ce sont deux pensionnaires de Pro A qui pourraient connaître leurs grands débuts en Bleu : Rodrigue Beaubois (28 ans) et Yakuba Ouattara (24 ans). Pour l’ancien des Mavs, et actuel joueur de Collet en club, à Strasbourg, c’est une opportunité en or de prouver sa valeur, sur la scène internationale. Probablement dans un rôle de scoreur pur aux côtés de son ancien acolyte choletais, De Colo, par exemple…

« En championnat de France, en 34 matchs de saison régulière, il a shooté à 52% à trois points, en en tentant cinq par match, ce qui n’est pas négligeable. » avance Collet. « Il était à 34% l’an passé, donc il y a une vraie progression. Le plus important, c’est qu’il vient de boucler deux saisons pleines. Il avait besoin de ça. On sait que par le passé, il a été fragile. Il a pu montrer que c’était un vrai scoreur. La découverte de l’Euroligue lui a permis de gagner en dureté, en rigueur. »

Plus étonnante est la sélection de Yakuba Ouattara, notamment aux dépens d’un Axel Toupane que Collet connaît bien également. Mais l’arrière explosif de Monaco a créé la sensation cette saison

« Ce qui m’a incité à le sélectionner, c’est la qualité de ses prestations, sa progression étonnante, j’ai parlé tout à l’heure d’explosion. Surtout, j’ai trouvé une régularité dans son niveau de performances. Mais c’est quelque chose qu’on a fait régulièrement, à savoir injecter du sang neuf sachant que l’Equipe de France, il y a toujours une échéance immédiate mais il y a aussi la suite. Et clairement, c’est un potentiel d’avenir pour cette Equipe de France. Vues les circonstances, pour atteindre notre objectif, on va devoir y aller en commando. Je crois que l’énergie et l’enthousiasme qu’il affiche en toutes circonstances nous feront du bien, tout au moins dans cette période de préparation, voire plus. Il sera sur la même ligne que les autres. »

Une belle opportunité pour Moerman ?

Adrien Moerman pourrait également faire figure de nouveaux leaders dans cette Equipe de France en mission commando. Brillant tout au long de la saison (regardez notre rubrique « Bleus d’Europe » si vous n’en êtes pas encore convaincus), l’intérieur de Banvit pourra apporter son talent offensif, notamment dans son rôle de « stretch 4 » très important dans le basket moderne.

Avec une raquette composée d’Ajinça, Lauvergne, Tillie, Moerman, Diaw, Pietrus et Mam Jaiteh, les Bleus ont tout de même de quoi faire. De manière générale, cette sélection pour le TQO prouve une richesse quasiment inédite pour le basket français. Et pour les questions sur les JO (et une nouvelle sélection renforcée de joueurs NBA), il faudra repasser…

« La question ne se pose pas uniquement par rapport aux joueurs absents, elle se pose déjà par rapport aux joueurs présents. La compétition sur laquelle on doit se concentrer, c’est le tournoi pré-olympique. On ne doit pas du tout sous-estimer cette compétition. » martèle avec justesse Collet. « Déjà pour le résultat mais aussi ce qui va s’y passer. Il faudra le réussir pleinement. On ne peut pas se positionner totalement par rapport à une [nouvelle sélection] avant même d’avoir joué ce tournoi pré-olympique qui va nous donner des enseignements. Au-delà des joueurs absents. Je comprends la question mais je veux d’abord me positionner par rapport aux joueurs présents. »