Pour la quinzième fois en seize saisons, les Mavericks de Dirk Nowitzki ont réussi à atteindre les playoffs, mais sur leur passage se dresse un Thunder explosif, deuxième meilleure attaque de la NBA, emmené par les extra-terrestres Kevin Durant et Russell Westbrook. Tout l’inverse de Mavs vieillissants, qui ont du composer cette année avec les blessures et le transfert avorté de DeAndre Jordan l’été dernier. Son increvable leader, Maverick depuis 17 ans, est revenu pour nous sur cet effectif à la fois fragile et solide.
« On a eu des problèmes majeurs mais on a fait avec » confie l’Allemand. « Deron Williams est venu de Brooklyn après deux opérations sur chaque cheville, mais il a fait une bonne saison. Wes Matthews est revenu d’une grosse blessure et il a super bien joué. Et puis avec l’affaire DeAndre Jordan l’été dernier, on ne savait pas qui allait commencer au poste de pivot, mais on a réussi à récupérer Zaza Pachulia qui a lui aussi fait une saison solide. »
Des joueurs solidaires qui ont pris leurs responsabilités
Au plus mauvais moment de l’année, Dallas a perdu Chandler Parsons pour le reste de la saison, puis Deron Williams à une dizaine de matchs de la fin. Mais le rookie Justin Anderson et surtout J.J Barea sont sortis de leur boite pour les remplacer au pied levé et aider cet effectif soudé, emmené par un coach expérimenté, à accrocher les playoffs.
« À chaque fois que quelqu’un se blesse, il y a un autre coéquipier compétitif qui répond présent pour entrer sur le terrain et partager le ballon » précise Dirk Nowitzki.
Il y a encore trois semaines, après une série de dix défaites en douze matches, les Mavericks semblaient au bord du gouffre dans la course aux playoffs. Dirk Nowitzki raconte comment après une grosse défaite contre les Kings (133-111) le 27 mars, les joueurs ont décidé de se réunir pour trouver une solution.
« On a touché le fond, on avait honte, » se souvient-il. « On a organisé une réunion au cours de laquelle on s’est dit : maintenant, on doit se battre plus, on doit se battre ensemble. On a répondu de la bonne façon et on a réussi cette série incroyable, sans deux de nos titulaires. On a un groupe de gars qui a bien joué au bon moment pour faire ce run, emmené par un J.J Barea en feu. »
« De plus en plus difficile de gagner le titre »
Suite à cette mise au point, les Mavs remportent six matches de suite pour se faufiler à la sixième place de la conférence Ouest. Les Texans évitent ainsi les Spurs, mais aussi des Warriors forts de leur incroyable record de 73 victoires, une équipe dont l’Allemand admire l’homogénéité et le niveau de jeu.
« Aujourd’hui je regarde vers l’avant, vers les playoffs, le moment le plus excitant de la saison, les fans sont fous et ça devrait être vraiment sympa » poursuit-il. « Mais c’est devenu tellement difficile de gagner le titre. Quand je vois que les Spurs ont 67 victoires et qu’ils sont toujours derrière les Warriors… Cette équipe est incroyablement talentueuse : en général dans une équipe il y a un Steph (Curry) ou un Klay (Thompson), mais eux ont deux shooteurs incroyables avec autour une super équipe. J’étais content pour eux après ce record, qui pourrait ne jamais plus être approché. Les playoffs vont être excitants pour les fans, pour la ligue, pour ce sport. »
Personne ne le contredira sur ce dernier point.
Sixième meilleur scoreur de l’histoire de la NBA, Dirk Nowitzki a apprécié la dernière danse du numéro 3 sur la liste, Kobe Bryant. Pour autant, l’Allemand n’a pas le même rapport aux statistiques que son désormais ex-collègue, et acceptera le rôle que les Mavs lui donneront, qu’importe son importance.
« Je m’ajuste aux besoins de l’équipe » explique-t-il. « Même si j’ai toujours essayé d’être un leader, je peux laisser les jeunes jouer certains soirs. Parfois je score, parfois je prends des rebonds… Je n’ai jamais regardé ce que je faisais et je considère que, quand on gagne le match, j’ai fait mon job. Que j’ai mis 20 ou 5 points n’a pas d’importance. Peut-être que mon temps de jeu ou mon nombre de tirs va baisser avec le temps, mais du moment que je peux aider l’équipe, je suis heureux. Je n’ai jamais joué pour les records ou les chiffres, j’ai toujours joué pour gagner. »
Dallas ne devrait pas reposer le plus grand joueur de son histoire dans les jours à venir, car pour espérer accrocher le Thunder, les Mavs devront compter sur un Dirk Nowitzki à son meilleur niveau. À quelques semaines de fêter ses 38 ans, l’Allemand est une menace qui est, et restera encore quelques temps, redoutée.