Avec pas moins de 41 cinq majeurs différents cette saison, les Pelicans ont connu une campagne pourrie par les blessures et les pépins physiques en tout genre. Frêle de nature, ainsi que son animal totem, la franchise de la Nouvelle-Orléans a été frappée par le mauvais oeil, par une véritable malédiction de sorte que leur coach, Alvin Gentry, a récemment plaisanté (en riant jaune) qu’il allait devoir aller se rendre chez un vaudou pour remédier à cette série noire.
Un constat inquiétant sur plusieurs saisons
Ça a commencé dès la présaison avec des blessures à gérer pour Norris Cole, Alexis Ajinca, Omer Asik, et Luke Babbitt. Sans parler des opérations lourdes (au genou, voir plus bas, pour Tyreke Evans et Quincy Pondexter). Clairement pas les débuts rêvés pour Alvin Gentry, rapidement retombé de son petit nuage san franciscain à son arrivée dans le bayou…
Et puis, comme un signe avant-coureur de la saison poissarde à venir, le rookie Bryce Dejean-Jones s’est cassé le poignet droit quelques jours seulement après avoir signé son premier contrat de trois ans en NBA. S’en est suivie une incroyable cascade de blessures plus inévitables que malchanceuses, telles celles de Norris Cole à la cheville, survenue lors d’un entraînement. Récemment on apprenait également que leur superstar, Anthony Davis, opéré du genou, joue depuis trois ans avec une épaule gauche blessée (déchirement du labrum).
Bref, la coupe a rapidement été pleine à l’embouchure du Mississippi. De quoi se poser des questions… Et ce d’autant plus que ce n’est pas la première saison que ça arrive (voir infographie plus bas).
« À un moment donné, on va finir sous le feu des critiques, » prévoyait avec justesse Duane Brooks, le responsable de la préparation physique des Pelicans.
De fait, rien qu’en constatant la trajectoire d’Anthony Davis, privé de 21 matchs cette saison (un record en carrière) et 68 matchs en tout et pour tout sur ses quatre premières saisons NBA, les préparateurs physiques et les médecins se retrouvent dans le collimateur.
À la croisée des chemins
Premier constat, révélé par ESPN, le staff chargé de la préparation physique a connu énormément de turnover, avec pas moins de cinq membres qui ont changé ces deux dernières années. Et si la patte des Spurs, via Jason Sumerlin, le responsable musculation, s’impose de plus en plus chez les Pels, la logique de reproduction du modèle estampillé San Antonio reste incomplète.
Quant à Brooks, qui travaillait auparavant à Florida State, il vient de la franchise voisine des Saints, en NFL. Si ce dernier se défend de différences entre les deux ligues (« une rupture les ligaments croisés reste une rupture des ligaments croisés, au foot ou au basket », affirme-t-il), il avoue tout de même qu’il reste un soigneur « old school » préférant l’usage de ses mains aux technologies modernes comme la cryothérapie.
Positiver pour la suite et espérer des jours meilleurs
Si l’on regarde l’autre face de la médaille louisianaise, on peut néanmoins trouver quelques motifs de satisfaction. Le premier, c’est que les Pelicans se sont dotés des toutes dernières technologies ces dernières années, et notamment d’une chambre de cryothérapie, indispensable pour la récupération.
Cette saison, ils ont également mis la main au porte-monnaie pour installer le système de tracking qui permet de mesurer la charge de travail, la force et le repos nécessaire à chaque joueur. Un système popularisé en NBA par les inévitables Spurs, ou encore les Mavs et les Warriors.
« J’essaye d’amener ce qu’on faisait avec les Spurs, en insistant sur les détails. Des choses simples, comme les rouleaux de mousse, prendre la bonne boisson riche en protéines, bien manger, bien dormir. Il faut éduquer les joueurs parce que la plupart sont jeunes ici » ajoute Sumerlin. « On y arrive. On avance dans la bonne direction. On est sur les traces de ce qu’ont fait les Spurs. Une fois qu’on gagnera des matchs de playoffs, qu’on aura un plus gros budget, on va pouvoir grandir encore. »
Malheureusement, il faudra repasser pour les victoires en playoffs mais, à l’avenir, les Pelicans auraient tout à gagner à éclaircir leur organigramme pour ce qui est du médical et du physique. Plus attaquée que jamais par des pépins physiques, qui sont certes aléatoires pour certains (Dejean-Jones, Cole, Gordon), mais aussi prévisibles et évitables pour d’autres (Davis, Holiday, Evans, Pondexter), les Pelicans doivent encore se professionnaliser davantage.
Avec Anthony Davis en leader, Holiday voire Pondexter, Evans, Gordon ou Anderson (bien que certains risquent d’être convoités pendant l’intersaison) en bons lieutenants, NOLA dispose d’un noyau intéressant. Après ce qu’il compare au « livre de Job » dans la Bible, coach Gentry est déjà prêt à tourner la page.
« J’y pense déjà. » assure Gentry. « On a encore un match, à Minnesota, et je pense déjà à ce qu’on va pouvoir faire pour préparer l’avenir après ça. »
Ça ne pourra pas être pire que cette année en tout cas…
Le bilan bobos des Pelicans
Quincy Pondexter – genou gauche – deux opérations – 82 matchs ratés
Bryce Dejean-Jones – poignet droit – une opération – 68 matchs ratés
Tyreke Evans – genou droit – trois opérations – 57 matchs ratés
Kendrick Perkins – pectoral – 45 matchs ratés
Eric Gordon – fracture de l’annulaire de la main droite (deux fois) – une opération – 37 matchs ratés
Norris Cole – cheville gauche, dos – 37 matchs ratés
Luke Babbitt – ischio-jambiers de la jambe gauche – 34 matchs ratés
Alexis Ajinça – sternum, épaule, ischio-jambiers – 22 matchs ratés
Anthony Davis – épaule gauche, genou gauche, hanche – une opération – 21 matchs ratés
Jrue Holiday – fracture du mur orbital – une opération – 17 matchs ratés (dont 6 pour reposer son genou opéré)
Ryan Anderson – dos (hernie discale) – 16 matchs ratés
Omer Asik – mollet droit, cheville droite – 14 matchs ratés
Alonzo Gee – quadriceps droit – 9 matchs ratés
Total pour l’équipe : 459 matchs ratés, record de NBA cette saison