Cinq jours. C’est ce qu’il reste de Kobe Bryant en NBA. Après vingt ans de carrière, couronnée par cinq titres NBA, un titre de MVP, maintes sélections dans les prestigieuses All-NBA Teams mais aussi ternie par des blessures d’ego et de corps, des campagnes sans playoffs, dont celle-ci, la dernière, celle qu’il ne voulait pourtant pas rater.
L’arrière des Lakers s’est fait une raison, il quittera la ligue sans fard ni gloire mais qu’importe les circonstances, le principal est fait. Désormais, l’objectif est de ne pas manquer sa sortie face à Utah, le 13 avril prochain, et pour cela, Kobe Bryant compte bien ne rien changer.
« J’essaye de ne pas trop en faire, de ne pas me laisser submerger par l’émotion. » confie t-il à ESPN. « Je vais juste jouer. Me montrer sur le terrain, jouer et espérer que mon corps se sente sacrément bien afin que je puisse courir librement et jouer ce jeu au plus haut niveau possible une fois de plus. Je vais faire en sorte que ce soit comme d’habitude : la même routine, une fois de plus. Les mêmes personnes autour de moi. Une fois de plus. »
« Je doute que je vais pleurer »
Interrogé au sujet de sa fin de carrière idéale, Kobe Bryant ne fait pas dans la demi-mesure. Évidemment qu’il aurait voulu terminer sur la meilleure note possible, un titre NBA… Au lieu de ça, il quittera la scène avec record de défaites, et l’arrière fera en sorte de profiter de ce dernier match.
« Oui, j’aimerais partir sur un titre mais cette merde n’arrivera pas, voilà. » répond l’arrière. « C’est fini. Le rêve est terminé. Désormais, il s’agit pour moi de jouer devant les fans aussi dur que possible contre Utah et ne pas leur faciliter la tâche. Ils nous ont battus de 40 points les dernières fois et je m’attends à ce qu’ils essayent de faire la même chose. »
À propos de ce match, peut-être à enjeu pour le Jazz, une partie de son scénario est prévisible : à quelques minutes du coup de sifflet final, Byron Scott rappellera une dernière fois sa star sur le banc pour lui offrir une sortie célébrée par le Staples Center entier.
La clameur devrait se prolonger au-delà du terme du match, sous les applaudissements de Jack Nicholson jusqu’à l’anonyme du dernier étage. Et après, l’arrière des Lakers devra, comme tous les autres, rejoindre le vestiaire et plier pour de bon ses affaires. Dans les larmes ?
« Quand le moment sera venu, on ne sait jamais. Je pourrais bien être assis, les larmes aux yeux. J’en doute, mais ça pourrait arriver. Je ne sais pas. Nous verrons. »
S’il joue le stoïque, conformément au storytelling de « dur à cuire » savamment composé ces dernières années, Kobe Bryant a déjà pleuré en public : dans la victoire pour ses titres ou dans la défaite, comme en 2003, après l’élimination des Lakers par les Spurs ou lors de sa discussion avec la presse après sa rupture du tendon d’Achille, celle-là même qui signa le début de sa fin de carrière.
Alors âgé de 34 ans, Kobe Bryant savait sans doute ce qu’elle signifiait. Trois ans plus tard, l’échéance arrive et cette fois, elle ne peut plus être repoussée.