Chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2016.
Il y a huit ans, jour pour jour, dans la nuit du 14 au 15 mars 2008, Kobe Bryant disputait un match essentiel dans la quête de son premier titre de MVP de la saison régulière.
Alors que les Lakers occupent la première place à l’Ouest avec 45 victoires pour 19 défaites, ils affrontent ce soir-là leurs principaux adversaires : les New Orleans Hornets d’un certain Chris Paul, alors âgé de 22 ans, deuxièmes à l’Ouest avec 43 victoires pour 20 défaites.
Avec ses 21.3 points, 11.1 passes et 2.7 interceptions de moyenne à ce stade la saison, CP3 est l’adversaire direct de Kobe Bryant (28.2 pts, 6.1 rbds, 5.3 pds au 14 mars). On le sait, le titre se jouera entre ces ceux-là (avec Kevin Garnett, leader à l’Est avec Boston, en 3e homme) et ce sont probablement les confrontations directes qui aideront à les départager.
Jusqu’ici, les deux équipes se sont affrontées deux fois et le score est de parité (1-1). À un mois de la fin de la saison, ce match est donc doublement important.
Malheureusement pour Kobe, ses 36 points et 9 rebonds seront insuffisants pour venir à bout d’un Chris Paul de gala (27 pts, 17 pds et 4 ints) et les Hornets s’imposent chez eux (108-98), revenant ainsi à une longueur des Lakers, avec un match de moins au compteur.
Le rendez-vous est pris pour le 11 avril, le 80e match de la saison des Lakers, pour un ultime duel au Staples Center.
Kobe a rendez-vous avec l’histoire
Avant cela, les Lakers vont remporter 9 de leurs 14 matches, portant leur bilan à 54v-25d. Problème, les Hornets sont à 11v-3d sur la même période et sont repassés devant à l’Ouest avec 55v-23d au moment de retrouver les Lakers. S’ils s’imposent, ils sont assurés de finir premiers. Kobe le sait et il ne peut pas laisser passer ça.
Quelques mois plutôt, il a failli quitter les Lakers. Fatigué d’être mal entouré, il était à deux doigts d’être transféré aux Bulls, mais ses dirigeants lui ont fait la promesse d’un avenir meilleur et quelques semaines plus tôt, début février, celle-ci s’est concrétisée avec l’arrivée de Pau Gasol.
Avant le transfert de l’Espagnol, Kobe avait pratiquement tenu seul la baraque (29v-16d). Ce match, c’est un peu la concrétisation de trois années de frustration matérialisées en victoires et celle-ci ne peut pas lui échapper.
Motivé comme jamais, il inscrit 10 points dans le premier quart-temps et les Lakers s’envolent (39-20). Dans le deuxième quart-temps, ils comptent même 27 pts d’avance, mais les Hornets n’abandonnent pas et recollent au score (75-71). Kobe prend alors le match en main et inscrit 10 pts en 6 minutes, permettant aux Lakers de passer un 17-6 conclu par un superbe dunk arrière du numéro 24. Les spectateurs ne s’y trompent pas et les « MVP » descendent des travées.
Les dernières tentatives des Hornets n’y changeront rien et les Lakers s’imposent 107-104. Malgré ses 17 passes, CP3 s’est montré maladroit (15 pts à 4/13) tandis que Kobe brille : 29 pts à 9 sur 17, 10 rebonds et 8 passes.
« Je n’aurais jamais pu gagner ce titre seul »
Il ne le sait pas encore mais cette performance va sans doute sceller son titre de MVP puisque derrière, les Lakers vont remporter leurs deux derniers matches, terminant ainsi à 57v-25d, une victoire de plus que les Hornets qui, battus encore deux fois, termineront à 56v-26d.
Au final, les Lakers ne sont que 3e de la ligue, derrière Boston (66v-16d) et Detroit (59v-23d), mais l’important est ailleurs. Ils ont la première place à l’Ouest et Kobe se dirige tout droit, à 29 ans, vers son premier et seul titre de MVP en carrière avec 1 105 points contre 889 pour Paul et 670 pout Garnett au vote final.
« Je ne m’attendais pas à ce que ce trophée me revienne un jour. Je suis surpris. Mais je n’aurais jamais pu gagner ce titre seul. Je peux remercier mes coéquipiers. Ce sont mes frères […] C’est un scénario hollywoodien, digne d’un film. La fin idéale serait que nous remportions le titre. »
Pour remercier ses coéquipiers, il offrira une montre à chacun d’eux et les mènera en finale NBA, où ils s’inclineront malheureusement contre Boston, avant de réaliser le doublé en 2009 et 2010.
1. Stephen Curry
Bilan : Warriors – 60v-6d – 1er à l’Ouest
Stats : 33.9min, 30.4pts, 5.3rbds, 6.5pds, 2.1ints, 0.2ct, 3.3bps, 51.2% tirs, 45.9% 3pts, 90.4% LF
Tout juste élu joueur de la semaine pour la cinquième fois cette saison, Stephen Curry continue tranquillement sa route vers son second titre de MVP consécutif.
Prochaine étape sur son parcours, le match de samedi à San Antonio, où Golden State tentera de devenir la première équipe de la saison à battre les Spurs sur leurs terres. Une performance qu’il faudra réaliser en back-to-back et sans Andre Iguodala.
2 . Kawhi Leonard
Bilan : Spurs – 56v-10d – 2e à l’Ouest
Stats : 32.9min, 21.0pts, 6.8rbds, 2.5pds, 1.8int, 0.9ct, 1.4bp, 50.7% tirs, 46.5% 3pts, 88.2% LF
Tout simplement monstrueux depuis le All-Star break, Kawhi Leonard n’est passé qu’une seule fois sous la barre des 23 points depuis 9 matches. Malgré un LaMarcus Aldridge de plus en plus à l’aise dans le système des Spurs, l’ailier continue de poser son empreinte sur la ligue, notamment dans le 4e quart-temps où il inscrit quasiment le tiers de ses points depuis 3 semaines.
Avec maintenant 41 victoires consécutives à domicile, les Spurs possèdent la troisième plus longue série de l’histoire derrière les Bulls (44)… et les Warriors (49).
3. LeBron James
Bilan : Cavs – 47v-19d – 1er à l’Est
Stats : 35.8min, 24.9pts, 7.4rbds, 6.5pds, 1.4int, 0.6ct, 3.2bps, 50.5% tirs, 29.3% 3pts, 71.8% LF
À un mois de la fin de la saison régulière, les Cavs sont-ils lancés ? Avec six victoires en sept matches, on le croyait et puis l’équipe est de nouveau retombée dans ses travers cette nuit à Utah.
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaitre que Cleveland est en train, petit à petit, de monter en régime et de trouver son identité, ce à quoi le quadruple MVP n’est pas étranger. Il s’y est même employé depuis le premier jour de la saison. Comme le disait récemment Kobe Bryant, LeBron est un « rassembleur » et alors qu’on en doutait à un moment, les Cavs semblent désormais tous regarder dans la même direction que lui.
4. Kevin Durant
Bilan : Thunder – 45v-22d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.1min, 28.0pts, 8.2rbds, 4.8pds, 0.9int, 1.3ct, 3.5bps, 50.5% tirs, 38.9% 3pts, 89.8% LF
Cinq victoires en treize matches… le Thunder ne sort pas de la crise. Sur les trois dernières semaines, ils se sont inclinés contre les Warriors (deux fois), mais aussi face aux Cavs et aux Spurs, preuve qu’ils ne sont pas au niveau des plus grosses écuries de la ligue. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de réaction et même si Kevin Durant est impeccable dans les chiffres, le Thunder a besoin de lui comme leader pour être sur le devant de la scène.
À voir si le regain de forme de cette nuit contre Portland se confirme dans les jours à venir.
5. Chris Paul
Bilan : Clippers – 42v-23d – 4e à l’Ouest
Stats : 33.3min, 19.9pts, 4.1rbds, 9.8pds, 2.2ints, 0.2ct, 2.7bps, 46.7% tirs, 38.1% 3pts, 89.4% LF
Même si on ne peut pas lui mettre tout sur le dos, les Clippers de Chris Paul on raté de belles occasions de passer devant le Thunder au classement.
Finalement, la saison 2007-08 pourrait bien rester sa référence puisque celui qu’on a considéré comme un futur MVP en puissance à l’époque, n’a plus jamais fait aussi bien que sa seconde place. Il pourrait cependant s’agir de sa cinquième apparition en carrière dans le Top 5 final des votes, ce qui n’est pas donné à tous.
Mentions spéciales
Damian Lillard, Kyle Lowry, Isaiah Thomas, Dwyane Wade, Kemba Walker et Russell Westbrook.