Chuck le Condor vient de voir le jour à Clipperland. Le nouveau propriétaire, Steve Ballmer, avait repoussé la décision, pour se donner le temps de la réflexion. Et après des débats, que l’on ne peut qu’imaginer, houleux en interne, sur l’identité de la future mascotte, c’est donc le condor qui a été choisi. Et Chuck est son petit nom.
Des quolibets inévitables
Rapidement moqué de partout sur les réseaux sociaux, le pauvre oiseau n’a pas convaincu son public. Mais les Clippers s’y attendaient. C’est la loi du genre.
« Les gens voient une mascotte et ils se disent que l’équipe ne pense pas à gagner le titre, qu’ils s’occupent de frivolités et ne sont pas sérieux. Mais c’est tout le contraire en fait. » explique un spécialiste du genre, David Raymond sur ESPN. « C’est une stratégie très importante pour développer notre fanbase chez les plus jeunes. On ne peut pas faire marcher sa marque en s’occupant uniquement des gens qui ne voient que par les résultats sportifs. Le business du sport est plus large que ça. C’est de l’entertainment. J’ai quatre enfants et tous les quatre sont devenus fans des Phillies à cause de Phanatic [la mascotte, ndlr]. »
Et Raymond sait de quoi il parle… puisque c’est lui qui a inventé Phanatic, dans les années 1970 !
Dans le cas des Clippers, l’histoire avec leurs mascottes a toujours été compliquée. A leur arrivée à Los Angeles, pour la saison 1984-85, les Clippers se dotent d’une mascotte pour le moins anonyme. Il s’agit en fait d’un capitaine de navire, qui n’a précisément pas de nom.
La saison suivante, la jeune franchise de LA passe à la vitesse supérieure et invente le méconnu Sam Dunk. Mark Monninger, alors étudiant à la fac de Cal State Fullerton, où il exerçait également en tant que Tuffy le titan, est le premier à porter ce costume représentant une espèce de marin musculeux, façon Popeye aux couleurs locales.
L’histoire méconnue de Sam Dunk
Malheureusement, tout (ou presque) lui est interdit. Sous ses traits d’humain, Sam Dunk ne fait pas vraiment rire les enfants. Et puis, bien que les Clippers aient acheté le trampoline adéquat, les dirigeants de l’ère Donald Sterling sont trop frileux. Pour faire des économies…
« Ils avaient peur, pour des questions d’assurance ou quelque chose comme ça. » explique Monninger dans le LA Times.
Sam Dunk doit donc improviser pour essayer de conquérir son public. Il invite les jeunes filles du premier rang à danser sur le parquet. Même Shelly Sterling, la femme de Donald !
« Ils m’ont dit que c’était bon. Ne t’inquiète pas, elle a trouvé ça marrant et ça ira pour cette fois. Mais fais attention à qui tu choisis. »
Bref, l’ambiance n’est pas des plus favorables à l’apparition d’une mascotte. Et il faut bien les mots sympas de Marques Johnson, l’un des joueurs stars des Clippers, pour tenir le coup moralement.
« Tu as un costume bien pourri… Mais tu fais du bon boulot. »
Mascotte chez les Clippers, ce n’est décidément pas une sinécure. Et Chuck le Condor en fait actuellement les frais. A sa décharge, il devient la première mascotte en activité dans les gros marchés de New York et Los Angeles. Sachez de fait que les Nets, les Knicks, les Lakers, et les Warriors sont les quatre dernières équipes sans mascotte.