Gros plan sur les jolis systèmes de Boston dans le « money time »

Les Celtics étaient très mal embarqués face aux Knicks, hier soir. Mais même menés de sept points (100-93) à trois minutes de la fin, les hommes de Brad Stevens ont suffisamment confiance en eux pour renverser une situation largement compromise. Depuis qu’il est en place, l’homme que toute la NBA envie a ainsi développé des schémas de jeu que les joueurs ont petit à petit appris à maîtriser et dans lesquels ils ont confiance.

Pour arracher la victoire, Brad Stevens avait ainsi ressorti le système « AI Brush », que Fast Model Sports a détaillé parmi différents schémas utilisés par les Celtics lors des fins de match compliquées et tendues.

Le but du schéma est d’offrir un couloir de pénétration à un joueur capable de prendre le dessus sur son défenseur. La nuit dernière, c’est Avery Bradley qui a été choisi. Et le plan est très simple : sur la remise en jeu, Evan Turner donne la ballon à son camarade, ressorti après un écran de Jae Crowder. Isaiah Thomas et Jared Sullinger s’écartent dans les corners tandis que l’ailier reste poste haut. On le voit, les Celtics vident la raquette.

Là où ça devient très intéressant, c’est quand Evan Turner coupe derrière Langston Galloway. Est-ce un simple déplacement ? Non, en fait, c’est le « brush » qui permet à Avery Bradley de commencer sa pénétration en lui offrant un temps d’avance.

Gêné par le passage de l’ancien Sixer et sans doute aussi surpris que les Celtics attaquent le cercle si vite alors qu’ils avaient l’occasion de faire dérouler le chrono pour ne pas offrir un ultime tir aux Knicks, le défenseur prend du retard et même si Lance Thomas change derrière, Avery Bradley est bien placé pour mettre l’épaule et glisser le ballon dans le cercle.

Des systèmes qui jouent avec les habitudes adverses

On vous invite à découvrir les différents systèmes mis en lumière par Fast Model Sports car ils montrent bien à quel point Brad Stevens est un coach innovant dans sa façon d’utiliser l’attention et les réflexes adverses.

Comme sur ce système « Invert » où l’intérieur fait mine de poser un écran pour l’extérieur… alors que c’est en fait l’extérieur qui pose un écran pour que son intérieur se décale derrière la ligne à trois points.

Mais notre préféré, c’est sans doute le « Winner », qui illustre tout ce qui fait du coach des Celtics un entraîneur à part.

D’abord, il commence par un écran dans le dos du meneur pour le pivot, qui se retrouve à l’opposé du ballon. Ce qui est surprenant, c’est que ce block est fait pour libérer l’intérieur de l’autre côté du terrain. C’est inhabituel et ça le devient encore plus quand celui qui fait la remise en jeu transmet le cuir par-dessus toute la défense.

C’est une passe que la majorité des coachs n’encouragera jamais, surtout dans un moment aussi important. À ce point, la défense est surprise mais ce qui est essentiel, c’est que le défenseur en tête de raquette est attiré par le ballon.

En effet, en voyant que la passe est transmise derrière lui, il se demande forcément s’il n’y a pas un espace à combler. Ou il sent la passe et tente d’intercepter (Tim Duncan), ou il vient aider (Mason Plumlee, Jason Smith), ou son regard est au moins attiré vers cette position (Shabazz Muhammad, Wesley Johnson, Hassan Whiteside). Dans tous les cas, il voit très rarement que le système est en fait destiné à libérer un shooteur à trois points. Car son joueur a en fait pour but de poser un écran à l’extérieur pour Avery Bradley.

Si l’écran est bien posé, l’arrière a tout l’espace pour dégainer puisque l’intérieur censé changer est soit allé aider sur le joueur qui sert de relais, soit a perdu de vue son joueur et se retrouve totalement à la rue.

Les seules équipes qui s’en sortent sont celles dont les arrières (Norris Cole, Evan Fournier) ont pu éviter l’écran.