La course au MVP : la nouvelle garde sort les griffes

Chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2016.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que l’on se retrouve avec les cinq mêmes joueurs, un phénomène inhabituel pour les trois premiers mois de compétition ou les choses mettent généralement plus de temps à s’installer.

Du coup, on a peu eu l’occasion de vous parler des autres et pourtant, il y aurait des choses à dire car, à une ou deux exceptions près (James Harden, Chris Paul, Dwayne Wade…), la plupart d’entre eux sont des « petits nouveaux » qui vont maintenant devoir prouver dans le temps qu’ils ne sont pas qu’un « one shot ».

Ceux qui commençaient déjà à pointer le bout de leur nez

Si on devait élire un MIP parmi les candidats au titre de MVP, alors Kawhi Leonard (24 ans) serait un concurrent très sérieux puisqu’il figure actuellement dans notre Top 5. Une première pour lui, qui n’avait reçu qu’un point pour le titre de MVP 2015 et qui pourrait bien faire partie du podium lors du vote final.

À côté de lui, il y a Jimmy Butler (26 ans). Arrivé en NBA après 4 années d’université, il est moins « new generation », mais l’arrière des Bulls ne cesse de monter en régime depuis plusieurs années et vu ce qu’on commençait à entrevoir l’an dernier, ce n’est pas étonnant de le retrouver ici. Son association avec Derrick Rose n’est pas si négative que certains le craignaient et malgré le retour en forme du meneur, Jimmy Butler continue de s’imposer comme le leader de sa franchise. Malheureusement, à l’inverse de Kawhi Leonard, il pèse moins en défense que par le passé.

Les petits nouveaux

Parmi les MIP, il y a aussi ceux qu’on n’avait pas vu venir et à ce jeu-là, Draymond Green s’impose comme le grand vainqueur. Certes important dans la quête du titre de son équipe l’an dernier, qui aurait cru qu’il serait perçu comme un MVP potentiel ? Pour un joueur qui n’a ni changé de franchise ni de statut, c’est tout de même assez remarquable.

Lui a changé de statut, forcément, tous les autres joueurs qui l’accompagnaient dans le cinq majeur l’an dernier sont partis. Vous l’aurez reconnu, il s’agit de Damian Lillard ! Certes, il râle de temps en temps pour Team USA ou le All-Star, mais à 25 ans, il fait preuve d’une superbe maturité et d’un vrai leadership. Son équipe, il la porte, mais il accepte aussi ses erreurs liées à la jeunesse sans jamais faire de vague. Huitième alors qu’on leur prévoyait l’enfer, l’évolution de « Dam » sera intéressante à suivre.

Dans un autre style, on peut aussi parler de DeMar DeRozan. À 26 ans, il partage certes l’affiche avec Kyle Lowry mais leur association fait des ravages, à tel point que les Raptors possèdent le 5e bilan de la ligue. Plus mature mentalement et dans ses attitudes, plus juste dans son jeu, il fait sa meilleure saison et on dirait bien qu’il n’est plus aussi sujet aux trous d’air.

Ceux qui vont devoir gagner plus

Cette catégorie a-t-elle vraiment une raison d’être dans le sens où cela s’appliquerait à tous les joueurs régulièrement absents des mentions malgré leur performance (John Wall, Anthony Davis…) ? Ce n’est pas nouveau, les résultats ont un impact sur le vote, mais si on ne devait retenir qu’un joueur, ce serait DeMarcus Cousins.

De l’avis général, il est sans doute le meilleur pivot de toute la NBA désormais et on aimerait bien le voir se mêler à la lutte plutôt que de toujours se demander « et si ».

Les vétérans

Preuve qu’il n’est jamais trop tard, certains joueurs sont comme le vin et se bonifient avec l’âge. La cuvée 2016 retiendra deux cépages en particulier : Paul Millsap (31 ans le 10 février) et Kyle Lowry (30 ans le 25 mars).

Transformé morphologiquement après un été à surveiller son régime, Kyle Lowry a gagné en efficacité ce qu’il a perdu en poids. Actuellement, il réalise tout simplement la meilleure saison de sa carrière et si ça continue comme ça, avec son compère DeRozan, il pourrait bien aider les Raptors à passer la barre des 50 victoires pour la première fois de leur histoire.

En parlant d’histoire, celle de Paul Millsap n’en est pas moins atypique. Alors que son équipe des Hawks avait dominé la conférence Est en saison régulière l’an passé, ni lui ni aucun de ses coéquipiers n’avaient reçu le moindre vote pour le MVP ! Ce serait donc une grande première pour l’ancien sixième homme du Jazz qui réalise aussi clairement l’une de ses meilleures saisons en carrière.

Le revenant

Il est avec Kawhi Leonard (1 petit point en 2015), le seul joueur à avoir déjà reçu des votes pour le titre de MVP (33 pts en 2014) et même si son nom vous est familier, on ne pouvait pas ne pas parler de Paul George dans cette rubrique.

Gravement blessé, il est revenu au premier plan, à tel point qu’il a même figuré dans notre Top 5 en début de saison. Malgré un récent coup de mou, il est lui aussi sur les bases de sa meilleure saison en carrière. Quelques victoires de plus et il refera son apparition dans nos mentions, mais surtout, on aspire à le voir plus haut dès qu’il aura retrouvé entièrement son rythme. Un exploit quand on sait ce qu’il a traversé et combien avant lui ne sont pas parvenus à remonter la pente.

1. Stephen Curry

Bilan : Warriors – 44v-4d – 1er à l’Ouest
Stats : 33.7min, 29.4pts, 5.2rbds, 6.5pds, 2.2ints, 0.2ct, 3.3bps, 50.6% tirs, 45.1% 3pts, 91.4% LF

Petit coup de moins bien pour Stephen Curry avec 16.7 points et 38.3% au shoot depuis trois matches, mais pas de quoi se sentir vraiment menacé.

Ses coéquipiers et lui ont évité la catastrophe de justesse l’autre jour à Philadelphie et les voici désormais avec une victoire d’avance sur les Bulls de 1995-96. Désormais, tous les regards sont tournés vers le duel de samedi qui opposera les Warriors au Thunder et donc Stephen Curry à Russell Westbrook.

2 . Kevin Durant

Bilan : Thunder – 37v-13d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.0min, 27.2pts, 8.0rbds, 4.5pds, 1.0int, 1.1ct, 3.1bps, 50.8% tirs, 38.4% 3pts, 88.9% LF

On pensait le MVP 2014 de retour à son meilleur niveau, mais la vérité, c’est que Kevin Durant est encore en pleine ascension.

En janvier, l’ailier du Thunder affiche quasiment 30 points et 10 rebonds de moyenne et son équipe n’a perdu qu’un seul de ses 12 derniers matches. Derrière les deux mastodontes que sont les Warriors et les Spurs, ça se voit moins, mais le Thunder est sur les bases d’une saison à 60 victoires.

3. Kawhi Leonard

Bilan : Spurs – 40v-8d – 2e à l’Ouest
Stats : 32.4min, 19.8pts, 6.6rbds, 2.5pds, 1.8int, 0.9ct, 1.4bp, 50.2% tirs, 47.8% 3pts, 88.8% LF

Les deux défaites face aux Warriors et aux Cavs n’ont pas semé la panique aux Spurs, loin de là, mais elles font un peu plus mal à Leonard sur le plan individuel.

Son équipe n’a pas tenu le coup face à deux adversaires directs pour le titre et Kawhi Leonard n’a malheureusement pas pu profiter de l’absence de Tim Duncan pour solidifier un peu plus son nouveau statut. Une leçon de plus pour le jeune Kawhi qui découvre à ses dépends que le titre de MVP peut aussi se jouer lors de ces « matches dans le match ».

4. LeBron James

Bilan : Cavs – 35v-12d – 1er à l’Est
Stats : 35.8min, 24.9pts, 7.2rbds, 6.4pds, 1.4int, 0.7ct, 3.1bps, 50.5% tirs, 27.6% 3pts, 72.0% LF

Critiqué pour le renvoi de David Blatt, LeBron James a répondu de la meilleure des façons : sur le terrain (et un peu dans la presse aussi quand même).

Qu’il ait joué un rôle ou pas dans le départ de son coach, il sait qu’il sera encore plus tenu pour responsable en cas d’échec des Cavs cette saison. Lui et Cleveland ont donc tout intérêt à profiter d’un calendrier relativement calme d’ici au All-Star Game (Hornets, Celtics, Pelicans, Kings, Lakers) pour définitivement lancer la machine.

5. Russell Westbrook

Bilan : Thunder – 37v-13d – 3e à l’Ouest
Stats : 34.3min, 24.0pts, 7.4rbds, 9.9pds, 2.4ints, 0.3ct, 4.3bps, 45.7% tirs, 28.9% 3pts, 81.2% LF

Parallèlement à Kevin Durant qui monte en régime, Russell Westbrook s’épanouit de plus en plus dans un rôle, qu’on ne peut pas qualifier de lieutenant pour autant, mais qui semble plus défini (merci Billy Donovan ?).

En janvier, il a réalisé 10 double-doubles et 2 triple-doubles (3 si on compte celui de cette nuit). Il a aussi atteint les 15 passes à 5 reprises et tourne à quasiment 12 offrandes par rencontre depuis 9 matches.

Mentions spéciales

Jimmy Butler, DeMar DeRozan, Draymond Green, James Harden, Kyle Lowry, Chris Paul et Dwyane Wade.