Kawhi Leonard s’épanouit dans son nouveau costume de patron

Si LaMarcus Aldridge gagne en assurance jour après jour dans sa nouvelle équipe, Kawhi Leonard est lui toujours aussi imperturbable dans sa progression. L’ailier des Spurs, meilleur défenseur l’an passé, et MVP des finales il y a deux ans, n’a toujours pas connu de cape All Star… mais ça ne devrait plus tarder !

De fait, avec ses 21 points, 7 rebonds, 3 passes, 2 interceptions et 1 contre en moyenne par match, Leonard est devenu le patron des Spurs. Comme à son habitude, sans mot dire…

« Je pense qu’il est très à l’aise avec son rôle actuel. Il fait ce qu’il a à faire, et il ne demande plus la permission de le faire. Il le fait sans demander son compte. » commente un Duncan sous le charme.

Même discours chez Doc Rivers, témoin de cette progression la nuit dernière.

« Il est devenu leur go-to-guy » estime le coach des Clippers sur ESPN. « C’est amusant car il y a eu David Robinson, puis ce fut Tim Duncan, puis Tony Parker, puis Manu Ginobili. Je ne sais plus très bien l’ordre, mais aujourd’hui, c’est Kawhi. »

Une éthique de travail exceptionnelle

Le garçon taiseux passé par San Diego State est en fait en route pour une saison record avec sa polyvalence défensive et offensive. En effet, il pourrait devenir le premier joueur depuis Larry Bird, en 1984-85, à présenter plus de 40% de réussite à trois points tout en cumulant plus d’un contre et une interception par match. En fait, Leonard est même « largement » au-dessus avec ses 2 interceptions et ses 50% à trois points pour le moment.

En tout état de cause, sa progression constante n’est pas à mettre sur un autre compte que sur celui de son travail et de son abnégation. Ainsi que l’explique Gregg Popovich, Kawhi Leonard est un sacré client…

« Il est là 45 minutes avec l’entraînement. Il fait des petits tirs avec la planche, des tirs en suspension à l’aile. C’est comme Larry Bird qui venait tirer 200 shoots avant les matchs. Et puis, après l’entraînement, il bosse son tir à trois points. Il passe du temps, il bosse dur. Parfois, je m’énerve contre les assistants en leur disant qu’ils doivent le dégager. Surtout quand on a un match le soir même. Il faut vraiment lui botter le cul pour qu’il parte. Ça, c’est de l’éthique de travail. »

Plus confiant en ses capacités de tirs, notamment de loin, Leonard a également planché sur sa qualité de dribble. Il est désormais capable de partir en pénétration avec aisance de sorte qu’il attire la défense adverse pour libérer un coéquipier. Et vice versa, il peut également bénéficier des fixations – passes de ses coéquipiers, ainsi que le prouve sa place de n°1 en termes de points marqués en « spot up« , c’est-à-dire soit en réception tir, soit en tir après un ou deux dribbles.

« J’ai travaillé dur. C’est ma cinquième année. » justifie Leonard sur ESPN. « Ce n’est pas seulement ce que j’ai fait cet été, c’est toute l’expérience que j’ai acquise ces quatre dernières saisons. Ça vient avec l’état d’esprit. Il y a beaucoup de gars qui passent beaucoup de temps à la salle mais ils ne s’améliorent pas. Il faut être intelligent, connaître ses faiblesses et ne pas avoir peur de tenter des choses en match. »

Le nouveau patron des Spurs… et pour un moment !

Bête de travail, Leonard a certainement pris le taureau par les cornes depuis ses années lycée. Son ancien coéquipier à la Martin Luther King High School de Riverside, Tony Snell, l’actuel ailier des Bulls, peut attester de cette mentalité déjà inscrite profondément dans la personnalité discrète de Kawhi.

« Son éthique de travail est exceptionnelle parce qu’il a cette mentalité. Il travaille sur les gestes qu’il doit travailler et s’améliore sur ceux qu’ils arrivent déjà à maîtriser. »

Et c’est bien là le secret de sa réussite. Sa formule magique est bel et bien de renforcer sa confiance au fur et à mesure de ses longues heures passées à répéter ses gammes, dans le centre d’entraînement des Spurs à San Antonio.

« Tout ce que je veux, c’est jouer le plus dur possible pendant toute ma carrière et constater que j’ai accompli de grandes choses avec mon équipe. »

Avec un titre et déjà pas mal de récompenses individuelles, Kawhi Leonard a bien saisi tout les enjeux, et pour Doc Rivers, il peut prétendre à tous les trophées en fin de saison.

« Ce qu’il fait à 3-points est remarquable, et on peut avancer que Stephen Curry et lui sont les joueurs ayant le plus progressé, mais aussi All-Stars et des candidats au titre de MVP. Et ça en dit long. »

La progression constante de Kawhi Leonard

*PER : équivalent de l’évaluation mis en place par ESPN