Gros plan sur les nouveaux systèmes offensifs des Bulls

Si les problèmes relationnels entre Tom Thibodeau et les dirigeants des Bulls ont forcément joué dans son licenciement, le fait est également que Chicago avait besoin d’un second souffle offensif. Portés par leur défense depuis l’arrivée de leur ancien coach en 2010, les joueurs de l’Illinois veulent désormais retrouver de l’allant en attaque, eux qui semblaient souvent prisonniers de leur système. Notamment lors des playoffs.

Face à Washington, lors du premier tour des playoffs 2014, ce fut marquant. L’an passé, les arrivées de Nikola Mirotic et Pau Gasol ont permis de booster l’attaque mais Chicago avait sans doute besoin de sortir de son carcan offensif.

Un jeu plus fluide et plus surprenant

C’est pour cela que le club a recruté Fred Hoiberg, adepte d’un style de jeu misant sur la contre-attaque et la lecture de jeu. L’inverse de son prédécesseur…

Zak Boisvert, assistant coach en NCAA, a ainsi décrypté quelques systèmes que l’ancien coach d’Iowa State a emportés avec lui en NBA. Assez proches de ceux mis en place par Brad Stevens du côté de Boston, ils partent d’une situation initiale commune et peuvent évoluer en fonction des réactions de la défense.

Sur le « Pitch », un croisement sur le côté entre le porteur du ballon et un coéquipier, différentes options se présentent :

– après avoir donné la balle à son camarade, le premier porteur du ballon peut venir lui poser un écran pour lui permettre d’attaquer l’axe du cercle
– après avoir donné la balle, le premier porteur du ballon peut « glisser » vers le cercle sans poser d’écran et être servi
– après avoir donné la balle, le premier porteur peut glisser tandis que l’intérieur vient poser un écran pour permettre au joueur ayant ensuite le ballon d’attaquer l’axe

L’intérêt, c’est évidemment que la défense adverse ne peut pas systématiser ses réponses à l’attaque. Sur ce schéma de jeu, le défenseur sur le côté peut être puni s’il est piégé par l’écran et que son adversaire prend suffisamment d’espace pour attaquer l’axe. Néanmoins, son coéquipier ne peut pas trop anticiper sur une situation suivante car s’il devance trop la remontée du joueur, son propre adversaire peut alors glisser et obtenir un panier facile…

D’ailleurs, l’une des options est carrément de ne pas faire la passe sur le côté, si le défenseur anticipe trop la remontée du joueur. On peut ainsi voir Doug McDermott profiter de l’anticipation de son défenseur pour être servi ligne de fond.

« J’adore les systèmes mis en place par le coach. Ils me permettent d’aller à fond dès que je touche la balle. Avec ces systèmes, il y a beaucoup d’ouvertures et de failles et on a une grande liberté pour shooter. C’est juste une question de lecture du jeu car il y a tellement d’opportunités de pénétrer, shooter à mi-distance, même en transition ».

Derrick Rose a bien résumé la philosophie de son coach, qui offre un jeu beaucoup plus libre que celui de Tom Thibodeau. Dans la NBA actuelle, il est en effet important de ne pas être prévisible et de pouvoir jouer des anticipations et des craintes de la défense adverse. Reste désormais à voir si ces principes marcheront dès cette saison du côté des Bulls, et surtout si leur application ne fera pas oublier l’équilibre défensif.