Puisque l’essentiel du recrutement a été effectué par les franchises, et même s’il reste quelques bonnes affaires à signer, Basket USA vous propose en août de se pencher sur le visage de chaque équipe pour la saison 2015/2016, et plus particulièrement sur leur cinq de départ.
La saison qui arrive sera-t-elle marquée par le retour aux avant-postes du Jazz ? C’est tout à fait possible. Avec un groupe qui arrive doucement à maturité, la franchise de Salt Lake City peut légitimement envisager un retour en playoffs pour la première fois depuis 2012, et ce malgré une intersaison d’un calme plat et aucune arrivée ou départ d’envergure… Si l’on excepte la terrible blessure au genou dont a été victime le jeune meneur Dante Exum avec l’équipe d’Australie. Il pourrait bien manquer la totalité de la saison.
Le cinq 2014/15
Dante Exum, Alec Burks, Gordon Hayward, Derrick Favors, Rudy Gobert
Les principales recrues
Trey Lyles (Draft), Tibor Pleiss (Barcelone), Raul Neto (Murcie)
Le cinq 2015/16
Trey Burke, Alec Burks, Gordon Hayward, Derrick Favors, Rudy Gobert
Un modèle de reconstruction. Si l’on oublie la saison de rookie jouée par Derrick Favors avec les Nets, tous les membres du cinq de départ n’ont porté qu’un seul maillot : celui du Jazz. Et cela se vérifie également pour la plupart des cadres du banc. Plutôt que de passer par la free agency ou des transferts risqués, les dirigeants du Jazz ont patiemment attendu la Draft pour se renforcer et ont sélectionné chaque année une nouvelle pièce de leur effectif. Fidèle à cette philosophie, le GM Dennis Lindsey n’a apporté aucun élément extérieur à son groupe hormis la sélection du rookie Trey Lyles et celle du géant allemand Tibor Pleiss, qui n’a jamais encore joué en NBA.
Avec un effectif similaire à celui de 2014/2015, c’est donc en interne qu’il faut progresser pour pouvoir espérer terminer dans le Top 8 de la Conférence Ouest, l’objectif affiché par la franchise cette saison.
Une équipe qui progresse ensemble
La raquette reposera sur les épaules de Rudy Gobert et de Derrick Favors. Le pivot français, l’une des grandes révélations de la saison passée, n’a cessé de progresser et est devenu l’un des défenseurs les plus craints de toute la ligue (8.4 points, 9.5 rebonds, 2.3 contres). Avec ses bras tentaculaires et son potentiel sans limite, il a poussé Enes Kanter vers la sortie et les résultats de l’équipe ont grimpé en flèche une fois qu’il a pris la place du Turc dans le cinq de départ en février dernier.
À ses côtés, Derrick Favors semble être son parfait complément. Opportuniste en attaque, il est la principale menace offensive de l’équipe sous les panneaux (16.0 points, 8.2 rebonds) alors que sa vitesse et ses qualités athlétiques lui permettent de se fondre dans le moule sans aucun problème. Derrière ce duo qui fonctionne à merveille, le Jazz peut compter sur ses deux recrues de choix, Lyles et Pleiss. Le premier, formé à Kentucky, n’a pas encore 20 ans mais devrait pouvoir apporter de solides minutes à l’intérieur. Rapide, bon rebondeur, il a montré de très bonnes choses avec les Wildcats. Quant à Pleiss, 2m18 sous la toise, il permettre à Gobert de souffler quand il en aura besoin. Enfin, n’oublions pas Trevor Booker, rapidement devenu l’un des chouchous du public malgré les limites de son jeu.
Sur l’aile, Gordon Hayward sera encore et toujours le « go-to-guy » de l’équipe. Avec 19.3 points de moyenne, il est l’option offensive numéro 1 du Jazz mais doit maintenant prouver qu’il peut devenir un vrai patron et montrer la voie à ses coéquipiers. Avec ses 16 millions de dollars annuels, Hayward est le joueur le mieux payé de l’équipe et il va encore devoir franchir un nouveau cap si le Jazz veut réellement peser au sein de la Conférence Ouest. En cas de pépin, Joe Ingles sera présent sur le banc comme doublure. Auteur d’une première campagne correcte en NBA, l’Australien de 27 ans a rempilé jusqu’en 2018 et son expérience internationale sera très utile au sein d’un groupe encore très jeune.
Quel meneur remplaçant ?
À l’arrière, Alec Burks devrait faire son grand retour après avoir été limité à 27 matchs la saison passée suite à une blessure à l’épaule. Il partagera le « backcourt » avec Trey Burke. Utilisé en alternance comme titulaire ou sixième homme l’an dernier, l’ancien joueur de Michigan n’aura pas ce stress cette année et sera le seul et unique titulaire à la mène suite à la blessure de Dante Exum. La franchise espérait le même déclic que pour Rudy Gobert avec la France un an plus tôt mais le rêve s’est transformé en cauchemar… Un coup dur pour le Jazz qui perd donc l’un de ses joueurs les plus prometteurs. S’il est vrai qu’Exum n’a pas franchement explosé les compteurs lors de son année de rookie (4.8 points, 34.9% aux tirs), il aurait pu former avec Burke l’une des doublettes les plus fraîches de la ligue sur ce poste. Il faudra donc s’armer de patience avant de le revoir sur un terrain de basket.
C’est surtout une rotation en moins pour le Jazz et c’est là que le bat blesse. En effet, le banc reste très mince avec les seuls Bryce Cotton, Elijah Millsap ou encore Raul Neto comme rotation, hormis Rodney Hood. On peut s’attendre à l’arrivée d’un meneur supplémentaire. Quelqu’un dans le profil de Mario Chalmers, dont le Heat cherche à se séparer.
C’est donc avec un effectif quasi identique à celui de la saison passée que le Jazz ambitionne de faire son retour au premier plan. Le groupe a grandi ensemble et semble enfin enfin arriver à maturité. La blessure d’Exum risque de coûter cher mais si Gobert, Favors et Hayward continuent de se rapprocher du statut de All-Star, le Jazz peut voir l’avenir avec confiance.
Demain : Washington Wizards