Timofey Mozgov – Andrew Bogut : le choc des bûcherons

Cavaliers et Warriors se préparent encore gentiment pour l’ouverture des hostilités ce soir dans la Baie. Et si le duel entre LeBron James et Stephen Curry va évidemment passionner les foules, un autre tête-à-tête nous a intéressés.

En l’occurrence, la danse à laquelle vont se prêter Andrew Bogut et Timofey Mozgov risque d’être virile, chaloupée et musclée ! Les deux pivots venus de l’autre côté du globe sont deux titans qui présentent un profil similaire. Deux « sept pieds » qui ont du basket plein les mains. Pas un duel de peintres !

Timofey Mozgov, le géant qui galope

La grande force du pivot russe, c’est sa mobilité pour sa taille. Formé à l’école russe, le grand Timo a mis le temps avant de percer au grand jour mais sa progression a été constante. Et son adaptation au niveau NBA, même si elle ne fut pas sans accident de parcours (remember Blake !), s’est déroulée sans grande anicroche. Au contraire, Mozgov est comme un poisson dans l’eau avec LeBron James et sa palanquée de snipers.

Dans le système David Blatt qu’il connaît bien pour l’avoir fréquenté en sélection nationale russe, médaillée de bronze aux JO de Londres, Mozgov fait valoir ses centimètres grâce à sa capacité à se déplacer rapidement pour sa taille. Dans le pick & roll de base avec LeBron, en tête de raquette, il a également démontré un très bon sens du panier. Avec King James à la manoeuvre, ça aide !

Certes pas encore le passeur référencé qu’est devenu Bogut, Mozgov a révélé de bonnes prédispositions durant ces playoffs. En tout état de cause, l’ancien du Khimki a les fondamentaux du pivot bien assimilés que ce soit en attaque et en défense.

Dans ce dernier domaine, le pivot des Cavs joue le rôle du gardien de but. Il reste assez longtemps dans la peinture pour faire la patrouille des airs. Sa mobilité lui sert là à ne pas se laisser désarçonner par les départs en dribble… Ceux de Draymond Green par exemple. Bon contreur, Mozgov va cependant devoir faire très attention aux feintes des Splah Brothers, pas les derniers pour aller chercher la faute.

Andrew Bogut à l’expérience ?

Comme son homologue russe, Andrew Bogut est avant tout un joueur de devoir. Ancien numéro un de la draft, le géant australien a construit sa carrière sur ses qualités défensives, aux contres notamment. Chez les Warriors, son rôle premier a été celui-là, mais avec l’arrivée de Steve Kerr, Bogut a élargi ses prérogatives en s’impliquant davantage en attaque, avec sa vista à la passe en particulier. Dans la pose d’écran, il est le parfait complément de Steph Curry et Klay Thompson.

Pour les Cavs, la difficulté va consister à venir s’inviter dans la peinture. Souvent regroupé à cinq dans la raquette, les Warriors font bloc autour de leur totem australien. Si la troupe de coach Blatt a souvent usé de l’arme à trois points, avec JR Smith et même Matthew Dellavedova, les Warriors ne pensent pas se faire battre à ce petit jeu du tir lointain. La bataille des forces intérieures en sera donc d’autant plus importante entre Bogut et Mozgov.

En fait, la bataille du rebond sera fondamentale à ce niveau. On a tous été témoins du formidable chantier ouvert par le bûcheron canadien, Tristan Thompson. Son abattage dans le domaine sera très compliqué à contenir pour Draymond Green, et il y a fort à parier que Bogut devra dès lors se démultiplier pour s’imposer aux rebonds. Avec sa plus grande expérience NBA, il pourrait effectivement prendre le dessus psychologiquement sur le jeune Mozgov, à l’instar de ce qu’il a fait contre Dwight Howard (qui a répondu d’un coup de coude !).

Conclusion: un duel bien indécis

Plus chevronné, avec l’expérience, pour ne pas dire au vice, Bogut a un bon coup à jouer. Mais en face, la jeunesse et le physique de Mozgov (un peu plus grand aussi) sont de solides arguments. Si le pivot de Cleveland garde son sang-froid et ne commet pas trop de fautes rapides, la victoire annoncée des Warriors ne serait plus si évidente.