Interview Nicolas Batum : « San Antonio reste l’équipe la plus dangereuse »

Après un début de saison compliqué, Nicolas Batum (9,7 points, 5,7 rebonds, 4,9 passes décisives) semble retrouver la forme depuis le break du All-Star Weekend et se prépare pour la fin de la saison régulière et les playoffs avec les Portland Trail Blazers. Pour Basket USA, il revient sur la saison des Blazers, sa situation personnelle, les playoffs qui arrivent et nous livre son pronostic pour la March Madness.

Nicolas, comment voyez-vous cette fin de saison avec les Blazers ?

Notre équipe a été chamboulée par la blessure de Wesley Matthews qui est un peu l’âme de cette équipe et qui avait un rôle très important au sein du groupe. On a eu la chance d’avoir Arron Afflalo et Alonzo Gee à la « trade deadline », des joueurs qui peuvent compenser l’absence de Wes poste pour poste. Nos objectifs n’ont pas forcément changé, il nous reste un mois pour bien préparer les playoffs. En ce moment on est bien, on a trouvé le rythme et nous sommes confiants avant d’aborder cette fin de saison.

Les années passées, on a souvent critiqué la profondeur de banc des Blazers. Avec Arron Afflalo maintenant dans le cinq à la place de Matthews, êtes-vous dans la même situation cette saison ?

Je ne crois pas. On a bien renforcé le banc avec des joueurs d’expérience comme Steve Blake ou Chris Kaman et on a des jeunes qui montent comme C.J. McCollum ou Meyers Leonard. Sans oublier Alonzo Gee qui a déjà joué de gros matchs dans sa carrière. Donc on a un banc qui peut marcher et beaucoup nous apporter.

Y’a-t-il un adversaire que vous préféreriez éviter au 1er tour des playoffs ?

Il n’y a aucune équipe cette année qui est au-dessus du lot dans la Conférence Ouest. Même si Golden State termine premier et affronte Oklahoma City, huitième, il n’y aura pas de favori. Toutes les équipes sont très fortes. J’ai même l’impression que l’avantage du terrain sera un énorme avantage dans la configuration actuelle. Bien malin qui pourra prédire la finale de conférence parce que chaque équipe aura une carte à jouer. C’est une situation assez excitante et intéressante.

Il y a quand même une équipe qui vous semble plus dangereuse que les autres ?

San Antonio. Ils restent San Antonio. A partir du 15 avril, les Spurs seront les Spurs, comme tous les ans quand arrivent les playoffs. C’est une équipe redoutable. Je pense que personne ne veut les affronter. Cela fait six ans qu’on dit qu’ils sont vieux et usés mais ils sont toujours là année après année et reviennent très fort en ce moment. Il faudra se méfier d’eux, comme c’est le cas tous les ans.

Comment évaluez-vous votre saison à titre individuel ?

Sur le début de saison (jusqu’au All-Star Game), ce n’était pas trop ça. Je dirais même que c’était mon plus mauvais départ depuis le début de ma carrière, surtout au niveau de mon adresse aux tirs. Pour le reste, je pense que j’étais dans mon registre habituel au niveau des passes, de la défense… Ce qu’il me fallait, c’était une semaine de vacances que j’ai eu pendant le All-Star Break et maintenant tout est rentré dans l’ordre.

Le long break du All-Star Game a donc été salvateur.

Tout à fait. Pendant une semaine, j’ai totalement coupé du basket. J’ai juste regardé le concours à 3-points avec Wes mais c’est tout.

Et comment expliquez-vous votre adresse retrouvée ?

La fraîcheur mentale et puis mon poignet qui va beaucoup mieux. Il m’a beaucoup gêné avec ma blessure au ligament. Le fait de jouer sans strap, sans protection m’aide beaucoup et ça se voit dans les chiffres (37,4% avant le All-Star Weekend, 51,0% après, ndlr).

Pensez-vous déjà à l’Eurobasket qui se profile dans quelques mois ?

Bien sûr, on y pense toujours. Je ne me focalise pas encore dessus parce qu’on a d’abord les playoffs NBA à jouer, mais on y pense, c’est certain.

Avez-vous suivi les performances de Rudy Gobert cette saison ?

Oui. C’est assez impressionnant ce qu’il fait avec le Jazz. Son équipe lui a fait confiance en transférant Enes Kanter et en le mettant dans le cinq de départ, et il répond présent. Non seulement il fait de gros matches mais il aide son équipe à gagner. J’espère que ça va continuer comme ça pour lui.

La March Madness démarre cette semaine : quel est votre favori ?

Le grand favori est bien évidemment Kentucky. Ce qu’ils ont fait cette saison est vraiment extraordinaire. Un bilan de 34-0… S’ils ne font pas d’erreur, il sera très difficile de les faire tomber. Je ne sais pas si une équipe pourra les battre. Et ils sont bien coachés par John Calipari. Mais après, ça reste la March Madness et tout reste possible mais ce serait une énorme surprise de les voir chuter. Si quelqu’un peut le faire, ce sera peut-être Wisconsin. Ils ont un coup à jouer.

Des joueurs vous ont-ils impressionné cette année ?

Jahlil Okafor, qui a été énorme avec Duke. Il a tout d’un grand. Et les deux intérieurs de Kentucky, Karl Towns et Willie Cauley-Stein. Je pense qu’on aura une très bonne cuvée de « big men » cette année.

Propos recueillis à Washington.