Gregg Popovich – Tim Duncan : profitons encore quelque temps de ce duo d’exception

Alors qu’il va boucler la boucle avec sa 15e cape All Star qui l’emmène à New York, où il avait reçu sa toute première en 1998, Tim Duncan approche irrémédiablement de sa fin de carrière. Quintuple champion NBA, triple MVP des Finales et double MVP de la saison régulière, Duncan a tout gagné. Le tout aux côtés d’un seul coach : Gregg Popovich.

La dernière danse ? Vraiment ?

A 38 ans, ce qu’il réalise cette saison est tout bonnement incroyable. Et c’est même du jamais vu ! Malgré les années qui passent, le natif des Iles Vierges continue de produire des chiffres impressionnants (15 points, 10 rebonds et 2 contres de moyenne) et il permet surtout à ses Spurs de rester dans le haut du panier dans la redoutable conférence Ouest.

Lié à jamais au destin de son intérieur, Gregg Popovich s’est confié à notre confrère Sam Amick à propos de son Timmy. Une interview pleine de nostalgie, mais également forte en émotions…

« Je pense à [la retraite de Duncan] chaque semaine ou presque, simplement parce que j’essaye d’imaginer un entraînement sans Timmy. On a cette relation proche du mariage, où l’on n’a plus besoin de parler. Ou parfois, je vais lui sortir un vieux dossier et puis lui, il va me le renvoyer aussi sec dans la tête. Personne d’autre dans l’équipe ne comprend ce qui se passe et ils sont là : ces gars-là sont bizarres, c’était quoi ce délire ? Mais nous nous comprenons, et c’est ce qui va me manquer. Tim est un jeune homme très, très intelligent. Et puis, c’est un monsieur je-sais-tout, ce que peu de gens savent. Il a un bon sens de l’humour. Il va beaucoup me manquer quand il arrêtera… à moins que je n’arrête avant lui… Cette saison, j’y ai pensé assez souvent. »

« On a cette relation proche du mariage, où l’on n’a plus besoin de parler. »

Si la saison des Spurs est effectivement décevante, notamment (par contraste) après leur fantastique épopée des derniers playoffs, elle l’est d’abord à cause des blessures de plusieurs acteurs majeurs (Patty Mills, Tony Parker, Kawhi Leonard…). Mais elle l’est peut-être aussi car Duncan et Popovich ont décrété qu’ils allaient profiter au maximum de leur aventure commune.

« Il y a eu quelques matchs où je lui ai dit: hey Timmy, regarde autour de toi. Et si c’était la dernière fois que tu venais dans cette salle ? Et lui me répond: je suis là, je profite, j’essaye d’en profiter au maximum. Mais quand vous êtes lancés dans une saison, c’est un grand huit. On y va et on ne peut plus s’arrêter. Maintenant, on est à un stade où je peux lui dire: tu te souviens de ce qu’on a fait ici, dans cette salle… On apprécie chacun de ces matchs. Qu’on gagne de 20 ou qu’on en prenne 20, peu importe ! Je lui dis de profiter du fait d’avoir été là et capable de jouer dur, parce que tout ça lui manquera quand il aura pris sa retraite. »

Epicurien de nature, Gregg Popovich est l’un des rares entraîneurs NBA qui peut faire la part des choses entre le basket qui est son boulot, et ses autres passions nombreuses et toutes plus prenantes les unes (la lecture) que les autres (la vigne et le vin)… En conséquence, le gourou des Spurs compte bien profiter de chaque minute qu’il pourra partager avec Tim Duncan, son protégé.