Quand Tim Duncan et Tony Parker n’étaient pas encore potes…

Dans le cadre de l’ouverture de la saison NBA, vous l’avez peut-être déjà visionné, un documentaire sur les champions de San Antonio a été diffusé sur NBA TV. Intitulé « Champions Revealed 2014 », ce documentaire revient avec Gregg Popovich, Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker sur la genèse du groupe des Spurs… et sur leur fantastique épopée depuis le premier titre en 1999 jusqu’au cinquième en juin dernier. 

Tim Duncan, le garde-fou des Spurs

Il y a foule d’anecdotes dans les débats entre les quatre cadres de la maison Spurs, et on retenu celle qui concerne Tony Parker et son arrivée chez les Spurs.

Débarqué à l’âge de 19 ans, le meneur français n’a pas mis longtemps à convaincre le staff de Popovich. En revanche, il a fallu plus de temps pour convaincre Duncan.

« J’avais peur parce que je savais que Timmy était très proche d’Antonio Daniels. Et au bout de cinq matchs, je le remplace [dans le cinq de départ] et je craignais que Tim me déteste à cause de ça. Je pensais qu’il n’allait plus vouloir me parler après ça. Moi, j’étais prêt à relever le défi mais j’appréhendais la réaction de Tim. »

Avec Antonio Daniels et Avery Johnson déjà bien installés devant TP dans la rotation des Spurs, Duncan a mis le temps avant de croire en son jeune coéquipier à l’accent franchouillard.

« Je ne savais pas ce qu’il allait pouvoir faire. C’était un gamin maigrichon qui courait vite et pouvait scorer oui, mais je ne savais pas du tout s’il allait pouvoir devenir un vrai meneur. Au bout de cinq matchs, [Pop] le met dans le cinq de départ et je me suis demandé s’il était devenu fou. Avery était un vrai meneur, il donnait des directives à tout le monde et organisait le jeu pour toute l’équipe. »

Au bout de la saison 2001-02, Duncan récoltait les premiers bénéfices de sa fructueuse collaboration avec le meneur tricolore en étant élu MVP de la saison régulière alors que le Frenchy terminait quant à lui dans le meilleur cinq des débutants (aux côtés de deux autres européens, Andreï Kirilenko et Pau Gasol).

Pop’ : « Tony était l’extrême opposé de John  Stockton »

Mais le parcours de combattant de Parker ne faisait que commencer… Sous les ordres de l’implacable général Popovich, Parker a souffert le martyr. Avec les références locales évidemment.

« Quand [Pop] m’a dit qu’il voulait que je sois comme Avery Johnson, je me disais dans ma tête que je voulais faire mieux tout de même. Ce n’est pas pour balancer sur Avery mais j’avais des ambitions plus grandes » se marre Tony.

Mais à l’époque, le discours de Pop est on-ne-peut-plus clair: il faut que Parker devienne plus « meneur » et moins « scoreur ». D’où la comparaison avec Avery Johnson, un joueur de l’ancienne école pas connu (du tout) pour ses qualités offensives.

« Je lui ai dit qu’au niveau des meneurs, il y avait John Stockton tout à gauche, le plus meneur des meneurs, et de l’autre côté, tout à droite, il y a toi Tony » raconte Popovich. « Je ne veux pas tellement que tu sois le nouveau Stockton, mais j’aimerais qu’on arrive à faire de toi un meneur. Et c’est le plus difficile dans le fond. De trouver le juste équilibre entre ton identité singulière et ton rôle dans l’équipe. »

A l’image de leur cinquième titre arraché après l’incommensurable déception de la défaite en finale NBA en 2013, les Spurs ont plutôt réussi à trouver la bonne alchimie entre des joueurs qui viennent des quatre coins de la planète et un coach, dur mais juste, qui est devenu le véritable patriarche d’une immense famille à dimension mondiale…