Serge Ibaka révèle les dessous de son retour improbable en playoffs

C’est peut-être le tournant des playoffs pour le Thunder cette année. La saison passée, Russell Westbrook prend un choc genou contre genou contre Patrick Beverley et OKC doit dire adieu à ses rêves de titre. Cette année, c’est Serge Ibaka qui est tombé les armes à la main, après une réception gênée par Chris Paul après une tentative de contre.

De la glace, Dieu, un canapé: le triangle des Bermudes de Serge

L’intérieur congolais naturalisé espagnol (et présent dans l’effectif de la prochaine Coupe du Monde en Espagne) est resté plutôt discret sur les implications réelles de sa blessure au mollet. La saison terminée, et alors que son pote francophone Thabo Sefolosha a quitté le Thunder, Serge a décidé de s’ouvrir sur ESPN.

« Les docteurs m’ont dit que j’allais être sur le flanc pour tout le reste des playoffs car l’IRM montrait que je saignais beaucoup du mollet. Mais mon coeur me disait que j’allais revenir. Pour cela, j’ai eu besoin de deux choses : Dieu et de la glace. C’est tout ce que je faisais à longueur de journée. Je me mettais de la glace sur le mollet 10 fois par jour. 30 minutes de glace, 30 minutes d’application et toute la journée comme ça, sur mon canapé. »

Croyant, Ibaka sait aussi que ce type de difficulté dans le moelleux de sa banquette n’était rien à côté des souffrances réelles que le jeune Serge a traversé durant son enfance au Congo.

« Quand je suis revenu, j’avais peur. Ma copine avait peur et elle croyait que j’allais jouer à cause de la pression médiatique. Puis ma soeur m’a dit qu’elle ne pouvait pas croire que j’allais jouer ce jour là alors que la veille je ne pouvais pas marcher. J’ai répondu que peu importe ce qui allait arriver, je devais être sur le terrain avec mes coéquipiers. Et puis, pour moi qui vient du Congo, ce n’était vraiment pas si difficile que ça. Vous savez, quand on était gosse, on ramassait les sacs en plastique pour en faire des ballons de basket en les enfilant les uns dans les autres. Un vrai ballon était trop cher. On se servait d’une roue de vélo comme panier. C’est de mon parcours que je tire ma motivation. »

Le titre de meilleur défenseur en ligne de mire

Tout est relatif effectivement. Bosseur infatigable, Serge Ibaka va participer à la Coupe du Monde dans son pays d’adoption en septembre prochain. Mais d’ici là, pas question de se laisser aller pour Iblocka qui vise encore son Graal : le titre de Meilleur Défenseur.

« J’y pense tout le temps. Dès que je sens que je veux m’arrêter, j’y repense. ‘Tu as perdu le titre de meilleur défenseur de la saison trois fois de suite.’ J’ai le talent et les qualités pour l’obtenir et si je continue à travailler, je suis persuadé que je l’obtiendrai. J’y crois, j’y crois dur comme fer. »

Avec une telle éthique de travail, et ses qualités athlétiques, Serge Ibaka ne devrait effectivement plus le manquer pour la saison prochaine après deux sélections (Marc Gasol, Joakim Noah) qui venaient surtout récompenser des défenses collectives. Si, en chemin, le Thunder arrive enfin à conserver toutes ses forces vives, Ibaka pourrait célébrer son titre individuel avec un titre collectif… On peut rêver !