C’est l’éternelle histoire du lycéen jugé trop tendre pour intégrer l’équipe première. C’est aussi celle de Doug McDermott, considéré trop petit par son coach, Vance Downs.
« Son père m’avait dit qu’il faisait la même taille au même âge mais je me suis dit que c’était du baratin de père, » se souvient le coach, auprès du Chicago Tribune. « J’ai souri et je suis passé à autre chose. »
Dans l’ombre de Harrison Barnes
Alors qu’Harrison Barnes martèle déjà les cercles au sein de l’équipe première, Doug McDermott prend son mal en patience et continue de répéter ses gammes en poussant de la fonte dans son coin. Mais Greg McDermott, son père, avait raison : Doug connait une poussée de croissance et intègre finalement l’équipe en junior, c’est le début d’une série de 53 victoires consécutives pour Ames High School, soit deux saisons invaincues portées par le néo-Bull et l’actuel ailier des Warriors.
« À ce moment-là, je lui ai dit que s’il continuait de travailler dur, il pourrait peut-être en vivre, notamment en jouant à l’étranger, » ajoute Downs. « Je me rappelle très bien de lui me coupant la parole, complètement choqué par mes propos. C’est vrai qu’aujourd’hui, mes propos semblent stupides, n’est-ce pas ? »
Évidemment, le lycéen ne voit que la NBA et croit en ses chances. Il n’est pas le seul. Fred Hoiberg, ancien joueur NBA, l’a vu jouer contre le lycée dont il est lui-même issu. L’ancien joueur des Wolves se souvient combien ce jeune joueur l’avait surpris alors que toute la lumière était sur Harrison Barnes.
« Harrison Barnes a fait d’excellentes choses ce soir-là. Mais je me demandais pourquoi personne ne s’intéressait à ce McDermott ! »
Meilleur scoreur de l’histoire des Bluejays devant Kyle Korver
Alors que le joueur s’apprêtait à rejoindre Northern Iowa en NCAA, il finit par aller dans l’équipe coachée par son père, Creighton. Également issu de l’université et toujours très lié à elle, Kyle Korver se rappelle à quel point, dans l’esprit des gens, ce recrutement n’avait rien à voir avec l’aspect sportif.
« Je ne pense pas que quiconque, à l’époque, se soit imaginé que Doug deviendrait une star. » explique Korver. « Je crois que tout le monde s’était simplement fait à l’idée que Coach McDermott voulait son fils avec lui et en soi, cela suffisait à faire une belle histoire. Et finalement, Dougie a fini par faire ses chiffres. C’est un excellent choix pour les Bulls. Il est très intelligent, beaucoup plus athlétique qu’on ne le pense, il travaille très dur. »
Fred Hoiberg, successeur du père à la tête d’Iowa State, ne dit pas autre chose. Il est convaincu de la future réussite de McDermott fils.
« C’est un joueur d’enfer. Je pense tout le bien du monde de lui, » confie t-il. « Il va devenir un grand professionnel. «
Si Doug McDermott confirme tous les éloges à son égard, alors les Bulls auront fait une sacrée affaire. Attendu par toute une ville, le joueur a l’opportunité de faire oublier l’ancien chouchou de Chicago… son mentor, Kyle Korver.