Que de chemin parcouru par Al Jefferson (21,3 points, 10,3 rebonds cette saison) depuis son arrivée en NBA. Longtemps considéré comme un perdant, « Big Al » est depuis des années une machine à enchaîner les 20-10 mais il est aujourd’hui le leader d’une équipe en pleine reconquête et bien placée pour se qualifier en playoffs. Nous l’avons rencontré avant le match entre les Bobcats et les Wizards au Verizon Center.
Al, vous n’avez joué les playoffs qu’une seule fois au cours de votre carrière. Comment vous sentez-vous alors que les Bobcats ont de grandes chances de se qualifier pour les phases finales ?
Je me sens très bien forcément, mais les playoffs ne sont pas un fin en soi. Nous voulons nous mettre dans les conditions de pouvoir passer un tour, voir plus. Nous qualifier pour les playoffs n’est qu’une étape. Il n’y a pas de raison de ne pas être ambitieux et de ne se contenter que qu’un simple passage au premier tour.
Vous jouez en ce moment le meilleur basket de votre carrière. Votre non-sélection au All-Star Game est-elle une motivation supplémentaire ?
Je ne pense pas à ça. J’ai joué assez longtemps pour savoir que ce qui compte vraiment, c’est de gagner avec mon équipe, pas de jouer le All-Star Game. Je suis concentré sur ma saison avec les Bobcats, et c’est ma seule préoccupation sur le plan du basket.
Vous aviez choisi de rejoindre l’université d’Arkansas avant de finalement faire marche arrière et de vous présenter à la Draft dès la fin de votre cursus au lycée. Que pensez-vous du débat sur l’âge minimum en NBA ?
Je ne sais pas trop… Certains joueurs sont prêts pour dominer en NBA dès le lycée. On peut remonter jusqu’à Shawn Kemp par exemple, LeBron… Sur le plan personnel, je pense que de jouer deux fois par semaine, rester sur le campus, progresser à l’abri des caméras, aurait pu m’être bénéfique. Au lieu de cela, à dix-huit ans je jouais cinq fois par semaine tous les jours dans une autre ville. C’est un rythme de vie totalement différent. Si on demande aux jeunes de passer deux ans en NCAA, ils le feront.
Comment vous êtes vous adapté aux systèmes de Steve Clifford, votre coach à Charlotte.
Vous savez, les systèmes ne sont pas si différents d’une équipe à l’autre. Dès que vous parvenez à me donner la balle sous le panneau ou ligne de fond après un écran, vous pouvez être à peu près sûr que la balle ira dans le panier.
« Le plus important n’est pas d’être All-Star, mais de gagner »
A votre arrivée à Charlotte, des critiques avaient pointé du doigt le fait que vous ayez encore choisi une franchise en bas de tableau. Que répondez-vous à ces gens aujourd’hui ?
Je m’en moque totalement. J’ai voulu jouer pour Charlotte parce que j’ai eu un excellent contact avec Steve Clifford et il m’a vendu le projet de l’équipe. J’ai adhéré avec l’idée d’être le vétéran au sein d’un groupe de jeunes joueurs de talent. Et nous voila sur la bonne voie pour atteindre les playoffs. Et ce n’est que le début, je le répète.
Vous aviez rencontré Michael Jordan alors que vous étiez adolescent dans un camp à Los Angeles et vous aviez joué quelques minutes avec lui. Avez-vous reparlé de ce moment avec lui ?
C’est l’un des moments les plus mémorables de ma jeunesse. Mais nous n’en avons jamais vraiment parlé ensemble, je veux que nous construisions de nouveaux souvenirs, une qualification en playoffs, des victoires face aux meilleures équipes de la ligue…
Vient-il souvent aux entraînements ?
On l’a vu cinq ou six fois cette saison, pas plus tard qu’il y a quelques jours. Il nous a rappelé que la saison ne faisait que commencer et que nous avions encore beaucoup à faire pour bien figurer en playoffs. Mais il nous soutient beaucoup et je crois qu’il est content de voir que nous nous améliorons match après match.
Avez-vous joué en un-contre-un avec lui ?
Jamais… A tout vous dire, je ne préfère pas essayer. Je suis certain qu’il a encore quelques « moves » dans les jambes.
Les joueurs NBA achètent souvent des objets insolites. Pour vous, c’est un lit à 23 000 dollars…
Tout d’abord, j’ai négocié le prix et je l’ai eu pour 15 000 dollars. Il fait 4 mètres sur 3. Quand vous allez au lit, il n’y a vraiment aucun souci qui peut vous laisser réveiller. J’adore pouvoir me rouler trois ou quatre fois et être toujours en plein milieu de mon lit.
Les draps sont faits sur-mesure je suppose ?
Oui. Et ça n’a pas été facile de trouver quelqu’un pour faire des draps de cette taille.
Propos recueillis à Washington.