Désormais septièmes de la conférence Est, les Bobcats ont déjà gagné plus de matchs que la saison passée. Une progression que l’équipe de Steve Clifford doit notamment à un homme : Al Jefferson, sans aucun doute la meilleure recrue de toute la carrière de Michael Jordan en tant que dirigeant.
Parmi les injustices de cette saison, la non-sélection de Al Jefferson au All-Star Game est l’une des plus criantes. Sans lui, les Bobcats navigueraient probablement encore dans les abysses de la ligue.
Une machine à stats dans des équipes faibles
Avec 21,2 pts à 50%, 10,4 rbds et 1 contre par match dans une équipe en nette progression depuis son arrivée, « Big Al » n’a toujours pas la reconnaissance qu’il mérite.
« Je ne pense même plus à ça. J’ai été déçu tellement de fois que je ne pense plus du tout au All-Star Game. Je dois juste aller sur le terrain pour faire mon boulot et si ça doit arriver, ça arrivera » déclarait-il sobrement à Hoopsworld avant l’annonce des sélections.
Il faut dire que cette sous-médiatisation, l’ailier-fort la connait par cœur depuis son arrivée dans la ligue. Drafté par Boston à sa sortie de « high school » en 2004, le protégé de Doc Rivers explose dès sa troisième saison en cumulant 16 points à 51% et 11 rebonds par match. Légitime prétendant au titre de MIP, il souffre des mauvais résultats de Boston et voit le trophée lui échapper au profit de Monta Ellis.
Avec seulement deux playoffs à son actif en neuf saisons, Big Al a toujours payé ses mauvais résultats collectifs. Machine à stats (19,6 pts à 50%, 10,6 rbds de moyenne en carrière), l’intérieur n’a pas non plus toujours été exempt de tous défauts. Vrai bijou offensif, son manque d’investissement de l’autre côté du terrain a nui à sa réputation à juste titre, au point d’être souvent raillé par les fans de Jazz.
Aujourd’hui, meilleur joueur de la cinquième meilleure défense de la ligue, Al Jefferson surprend par sa nouvelle détermination défensive.
« Je n’aurais jamais pensé que mon nom serait cité parmi les piliers d’une des meilleurs défenses de la ligue » a-t-il d’ailleurs déclaré au Deseret News.
Enfin la reconnaissance ?
À n’en pas douter, « Big Al » a passé un cap. Plus vocal, plus leader, il assume désormais les responsabilités liées à son contrat (41 millions de dollars sur 3 ans).
« Je l’ai dit à Kemba Walker lors de ma signature. Je ne suis pas venu ici pour perdre, ni pour être le meilleur joueur de la pire équipe de la ligue. Je suis venu pour faire changer les choses. Jusque là, tout le monde est sur la même longueur d’ondes, » s’est-il enthousiasmé auprès de NBA.com.
Auteur de dix pointes à 30 points et plus depuis le mois de janvier, Al Jefferson applique à la lettre ses bonnes résolutions. Dans une équipe encore fébrile, il maintient le navire à flots.
Parmi les meilleurs intérieurs de la ligue, Al Jefferson peut légitimement prétendre à une place au sein de l’une des All-NBA Teams. Jamais honoré, ce ne serait qu’une juste récompense pour le go-to-guy d’une équipe que peu voyait à ce niveau avant le début d’une saison. Si cela n’arrivait pas, le natif du Mississipi n’en fera pas un drame, il est habitué.