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Kareem Abdul-Jabbar : « Je n’en veux pas à LeBron, mais il devrait faire ses devoirs »

NBA: Phoenix Suns at Los Angeles LakersPrésent à la Nouvelle-Orléans pour présenter la Jabbar Hi « The Blueprint », Kareem Abdul-Jabbar avait pris rendez-vous avec la presse nord-américaine et internationale. Le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA se fait rare en interview et il y avait donc du monde dans la suite de l’hôtel W, en plein cœur du French Quarter, vendredi après-midi. Pendant dix minutes, le pivot aux six titres de MVP et de champion a évoqué le basket actuel, sans cacher ses réprobations.

Kareem, que pensez-vous du niveau actuel des joueurs européens et internationaux ?

Il a extrêmement progressé. Quand je jouais encore, il y avait seulement quelques joueurs européens et Olajuwon, c’est tout. Maintenant, la NBA accueille des Australiens, des Chinois, des Sud-Américains et des Africains. Le niveau de tous ces joueurs s’est tellement amélioré depuis mon époque. La ligue et le basket se sont étendus sur la scène mondiale. Je n’aurais jamais pensé que le basket puisse rivaliser avec le football pour attirer le talent de jeunes athlètes. Pour beaucoup de jeunes à travers la planète, jouer en NBA est un rêve.

Dans les joueurs non-américains, quels sont ceux qui vous impressionnent le plus ?

Le premier est Tim Duncan, des Iles Vierges. C’est un super joueur, pas foncièrement très flashy mais qui comprend le jeu et fait son boulot à tous les matches. Il ne reçoit pas toute l’attention populaire qu’il mérite. Après, je ne suis pas objectif en citant Pau Gasol, car il joue aux Lakers. Il a fait un super travail pour la franchise et toutes ses apparitions au All Star Game sont entièrement méritées. J’aime aussi beaucoup Tony Parker, Manu Ginobili et Marc Gasol, qui a énormément progressé.

Pourquoi ne voit-on plus beaucoup de pivots dominants comme avant ?

Parce qu’au lieu de rester dans la peinture, ils préfèrent shooter derrière la ligne à trois points. C’est de la perte de temps. Ils devraient rester à 2 mètres du panier, shooter avec un haut pourcentage, prendre des rebonds offensifs et aider leur équipe à gagner. Si j’étais coach, j’aimerais avoir un joueur comme Marc Gasol dans mon équipe car il est intelligent des deux côtés du terrain. C’est un bon défenseur, il prend des rebonds, il sait passer la balle et punit l’adversaire aux lancers. Il est complet et surtout, il comprend le basket. Un pivot est plus efficace près du panier, c’est là qu’il peut changer le cours d’un match, pas en shootant à trois points.

Dans une récente interview, LeBron James ne vous a pas mis dans son Top 4 des meilleurs joueurs de l’histoire. Vous êtes vexé ?

Non car il ne m’a pas vu jouer, tout simplement (rire). À moins qu’à l’âge de 3 ans il était déjà capable de comprendre le basket… Il n’a pas non plus vu jouer Wilt Chamberlain, Elgin Baylor, Oscar Robertson, Jerry West, Earl Monroe. Je pourrais encore continuer. Cette génération a été oubliée par l’actuelle car les All Stars d’aujourd’hui ne les ont jamais vus jouer. Je n’en veux pas à LeBron, il parle en fonction de son expérience, de ce qu’il a vu. Mais bon, il faudrait qu’il révise un peu et qu’il fasse ses devoirs (rire).

Vous avez joué avec le meilleur meneur de l’histoire, Magic Johnson. Comment jugez-vous l’évolution du jeu à ce poste ?

La principale différence aujourd’hui, et ce quelle que soit la position, c’est qu’à mon époque il y avait le hand-checking et qu’il était beaucoup plus difficile de scorer. Les gens ont du mal à le comprendre mais ça change beaucoup de choses. Avec le hand-checking, le jeu était plus physique et les défenses plus rudes. Selon moi, ça rendait le jeu plus intéressant car il fallait savoir comment bouger la balle. Aujourd’hui ils filent le ballon à deux gars et ce sont des deux contre deux. C’est ennuyeux car c’est répétitif et ça se termine souvent par un tir longue distance qui sera décisif.

Vous pensez donc que les meneurs de votre époque distribuaient mieux la balle ?

Ils comprenaient mieux comment amener la balle à l’intérieur pour des tirs à fort pourcentage. À mon époque on ne considérait pas le tir à trois points comme une arme très utile. Lors de notre finale de 1985 contre Boston, je crois me souvenir que le maximum de tirs primés tentés par une des deux équipes n’excédait pas neuf tentatives. OK ? De nos jours, la majorité des équipes tentent au moins 20 tirs à trois points, certaines 30 mais aucune n’en tire vraiment profit car les pourcentages de réussite ne sont pas bons. Pour moi c’est un problème.

Vous avez inventé un tir, le « sky hook ». Est-ce qu’un joueur pourrait aujourd’hui faire la même chose ou est-ce que tout est déjà dans les livres ?

Déjà primo, je n’ai pas inventé ce shoot, disons que je l’ai fait évoluer en mettant ma patte (rire). J’ai repris le hook shoot et j’y ajouté mon flair, rien de plus. Mon jeu intérieur a été modelé sur ce que j’avais appris de George Mikan. Dès que j’ai été en âge de copier son shoot, je l’ai fait. Aujourd’hui, il n’y a pas grand-chose de neuf sous le soleil. Tout a déjà été découvert, à chaque joueur désormais de savoir utiliser les différents outils à sa disposition pour aider son équipe à gagner.

Est-il plus difficile de bosser avec les jeunes joueurs aujourd’hui ?

Oui car ils pensent que tu ne sais pas de quoi tu parles. Ils te regardent d’un air « qu’est-ce que tu connais toi, tu as joué il y a 30 ans. »

Pourquoi n’avez-vous jamais coaché et pensez-vous pouvoir encore en être capable ?

Je n’ai pas d’explication. Mais j’ai toujours fait en sorte de garder mon indépendance et je pense que cela a mal été compris par les gens. Beaucoup ont pu penser que j’étais difficile, qu’il serait compliqué de travailler avec moi.

Vous avez joué très longtemps, jusqu’à plus de 40 ans. Quand avez-vous commencé à penser à votre héritage sur ce sport ?

Je n’y jamais vraiment pensé, honnêtement. J’étais heureux de réussir ma carrière et de progresser chaque année, sans vraiment me demander ce que j’allais laisser à ce sport. J’ai commencé à y réfléchir après ma retraite, pas avant. Et j’avais 42 ans, ce qui n’est pas habituel.

Pour terminer, que dirait coach Wooden du basket actuel ?

Il n’aimerait pas ce qu’est devenue la NCAA, j’en suis certain. Les joueurs n’y restent plus quatre ans pour obtenir leur diplôme et apprendre vraiment le basket, comme il le faudrait. L’idée que la NCAA ne serve plus qu’à faire 6 ou 8 mois pour aller en NBA dans la foulée, ce n’est bon pour personne. Ni pour les joueurs, ni pour le basket universitaire, qui est moins bon. Les stars ne restent plus car l’argent de la NBA aimante les talents très tôt. C’est le business, c’est comme ça qu’évoluent les choses.

Propos recueillis à la Nouvelle-Orléans

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