Que devient Dwight Buycks, dernier MVP de notre Pro A ?

Huit points (3/7 aux tirs), 3 rebonds, 2 passes, 1 interception en 29 minutes de jeu. Voilà pour le moment le bilan comptable de Dwight Buycks chez les Raptors. La réalité chiffrée est cependant un peu trompeuse car l’ancien meneur de Gravelines-Dunkerque est encore en pleine phase d’adaptation.

Un rookie en phase d’apprentissage

Joueur fluet de 86kg pour 1m91, Dwight Buycks (24 ans) n’est pas nécessairement taillé pour le jeu NBA. A l’instar d’un Kevin Martin ou d’un Rip Hamilton, il fait figure de menu fretin quand il s’agit d’aller se frotter aux mastodontes sous les panneaux. Ce qui pouvait passer en Pro A ne passe plus en NBA. Surtout, le produit de Marquette n’a pas encore complètement fait le pont (transatlantique) entre le jeu à l’européenne et le jeu NBA.

« Il a beaucoup de vitesse, de rapidité, mais il est encore en apprentissage en NBA. Défensivement, il utilise bien sa vitesse mais offensivement, il doit encore apprendre les nuances du jeu NBA, le jeu en pick & roll, les lectures en sortie d’écran. Des trucs de rookie typiques. Mais c’est un scoreur, il sait comment aller au cercle et se faufiler dans la peinture. » explique son coach Dwyane Casey au Toronto Star.

Le comparant notamment à un ancien de la maison Raptor, Leandro Barbosa, le feu follet brésilien, coach Casey aime cependant l’opiniâtreté et le caractère trempé de son jeune meneur qui avait ainsi choisi de rester en France pendant toute la saison, se privant des fêtes de fin d’année en famille.

Un caractère bien trempé pour durer en NBA

« Il ne recule devant rien. S’il fait une erreur, ce n’est pas de l’appréhension, c’est simplement parce que c’est l’inconnu. Il n’a jamais vu cette situation. Mais avec une telle vitesse, il peut casser les défenses sur son dribble. Je ne pense pas qu’il y avait un arrière aussi talentueux que lui en fin de premier tour. Pour nous, c’est une bonne pioche. » enchaîne Casey au National Post.

Dans la facile victoire des Raptors contre le Jazz samedi soir, Buycks a eu droit à 21 minutes de temps de jeu. Avec 2 points, 2 rebonds, 2 passes et 1 interception, la doublure de Kyle Lowry a relégué DJ Augustin tout au bout du banc (7 minutes). Le match entre les deux n’a pas fini de se jouer pendant la saison régulière. Mais Buycks n’est pas passé par la D-League, la Belgique, la France et maintenant le Canada pour être scotché sur un banc NBA.

« Ce n’était clairement pas une route facile, mais il faut savoir s’adapter. J’ai pris ce qu’on m’a donné et je n’ai jamais arrête de travailler. J’ai continué à y passer beaucoup de temps, à bosser dur et maintenant, ça paye : j’ai réalisé mon rêve, je suis en NBA. »