Le championnat d’Europe slovène est fini… et bien fini avec la victoire des Bleus, pour leur seconde finale continentale consécutive. Il est donc temps de tirer un bilan par équipes en sorte de voir quelle est l’évolution des forces en présence sur les deux derniers Euros.
Les chiffres entre parenthèses indiquent donc la différence (positive ou négative) entre le classement de 2013 et le classement de 2011. On constate en premier lieu la relative stabilité d’une poignée de nations au sommet (France, Lituanie, Espagne, Slovénie, Serbie) mais surtout les entrées fracassantes de la Croatie et de la Slovénie. A l’inverse, la Russie connaît la plus grosse chute, tout comme la Macédoine qui n’a pu renouveler son exploit de 2011.
1. France (+1)
Chaque fan français pourra placer le curseur à partir du moment où il a commencé à suivre la sélection tricolore, mais le Graal est enfin atteint, la France n’est plus le Poulidor du basket, la bande à Parker est belle et bien la meilleure nation européenne ! Avec une seconde finale d’affilée, elle est même l’équipe la plus solide des 4 dernières années avec un socle de joueurs qui comptent (Parker, Diaw, Gélabale, Piétrus, Batum). La pérennité du projet est assuré avec la resignature de coach Collet jusqu’aux prochains Jeux Olympiques de 2016 à Rio. Le basket vit son rêve éveillé !
2. Lituanie (+3)
Quart de finaliste chez eux en 2011, les lituaniens ont cette fois réussi à passer le cap pour rallier la finale et obtenir la première médaille d’argent européen de leur histoire. Tout comme la France composée de plusieurs générations, l’équipe balte n’a pas encore réussi l’alchimie collective qui lui permettra d’aller au bout de son potentiel. La faute peut-être à un coaching trop étroit de la part de Kazlauskas qui a clairement limité l’apport des jeunes Valanciunas, Motiejunas et Kuzminskas. Mais comme toujours, la Lituanie fait partie du gratin continental.
3. Espagne (-2)
Pas de Pau, pas de titre ! Le dicton s’est encore vérifié pour la Roja qui est enfin tombée face à la France en demi-finale et a su corriger le tir pour gratter une nouvelle médaille… de bronze cette fois. Ça fait tout de même 7 podiums sur les 8 dernières compétitions continentales pour les espagnols qui sont clairement l’équipe la plus constante au plus haut niveau européen. Ne nous réjouissons donc pas trop vite, la Génération en Or des ibères devrait encore faire des siennes aux prochaines échéances internationales…
4. Croatie (+9)
Depuis 1995, la Croatie attendait que son équipe de basket revienne au sommet du basket européen. Malheureusement défaite lors des deux derniers matchs cruciaux (qui lui auraient donné une médaille), la Croatie a cependant retrouvé de sa superbe autour d’une équipe jeune qui promet de poser quelques problèmes pour les années à venir. Avec le jeunot Saric, le pivot Tomic, et le scoreur fou Bogdanovic, la Croatie a pris date avec l’Europe en Slovénie.
5. Slovénie (+2)
Pays hôte, la Slovénie avait une double pression : celle de réussir l’organisation d’un événement considérable, et celle de réussir en tant qu’équipe. Le premier objectif a été plutôt réussi avec une belle ambiance tout au long des phases finales (même si un manque de public pour de nombreux matchs). Le second est lui aussi à moitié accompli puisque l’équipe de Dragic Bros a réussi de beaux coups d’éclat (battre l’Espagne, la Grèce) mais n’a pas pu passer le cap des quarts face à la France.
6. Ukraine (+11)
C’est la grosse sensation du tournoi. A l’image de la Macédoine en 2011, l’Ukraine de Mike Fratello a réussi une compétition exceptionnelle en sortant du premier tour, puis du second tour… avant d’aller chercher, devant des nations historiques telles que la Grèce et l’Italie, la qualification pour le prochain Mondial. Porté par leur duo extérieur Jeter – Gladyr, les ukrainiens ont proposé un jeu tout en course et en don de soi. Un bel exemple de basket total.
7. Serbie (+1)
Nation éternelle du basket en Europe, la Serbie a longtemps fait peur aux prétendants au titre (battant au passage les Bleus au second tour)… mais sa jeunesse l’a rattrapé au pire moment ! Lourdement sanctionnée en quart face à l’Espagne, les serbes ont néanmoins réussi à accrocher in extrémis le dernier ticket pour la prochaine Coupe du Monde l’été prochain. Une belle consolation pour cette génération serbe qui monte à l’image du futur Warrior Nemanja Nedovic, un arrière avec du TNT dans les jambes !
8. Italie (+9)
Exceptionnelle d’entrée avec 5 victoires d’affilée, l’Italie a ensuite craqué de toutes parts avec 5 défaites… et une victoire contre l’Espagne ! Privée de bon nombre de ses stars NBA (Bargnani, Gallinari), la Squadra Azzurra aura tout de même été une des animations essentielles du tournoi avec son jeu quasiment sans intérieur. Avec Bellinelli, Datome, Gentile ou Aradori, les Italiens ont pilloné sévère. Malheureusement, leur carence intérieure les prive de billet pour le Mondial.
9. Finlande (-)
Comme en 2011, la Finlande se trouve à sa place en 9ème position. Sortie du premier tour, les scandinaves ont cependant perdu tout espoir d’aller plus loin quand leur totem et plus vieux joueur du tournoi, Hanno Mottola, s’est brisé les croisés. Une vieille tuile est tombée sur les têtes finlandaises qui ne s’en sont jamais remis.
Belgique (+11)
Grosse performance pour nos amis belges ! Bons derniers en Lituanie, la Slovénie a apparemment davantage plu aux Lions qui ont réussi à sortir de leur groupe avant de craquer au second tour. Avec 3 victoires et 5 défaites, la Belgique a prouvé qu’elle savait également jouer au basket en privilégiant un jeu de courses et de contre-attaque.
11. Grèce (-5)
Pressenti comme un prétendant légitime au trône continental, la Grèce n’a pas réussi à surmonter ses pépins physiques. A l’instar de leur leader Spanoulis blessé pendant la compétition, les grecs n’ont pas su répondre à la répétition des matchs. Car sur le fond (en battant l’Espagne à la loyale), l’équipe de Trinchieri avait les armes. Mais un Euro se gagne aussi au physique, et à ce jeu là, la Grèce est clairement sur le déclin. Un passage de témoin entre générations devrait prendre place.
Lettonie (+10)
Figurant parmi les équipes les plus atypiques du continent, les Lettons ont réussi un tournoi complet. Sortie avec brio du premier tour, la Lettonie a même cru jusqu’au dernier match du second tour à ses chances d’arriver en quarts… mais la Belgique plus physique a eu raison de leur espérance. Dans la tradition balte, une équipe de pistoleros qui ne se décourage jamais. Consolation supplémentaire, le jeune Ivars Zvigurs a remporté le concours de dunks des jeunes.
13. Bosnie Herzégovine (+4)
Avec 3 victoires et 2 défaites, la Bosnie Herzégovine a raté de peu la qualification au second tour. La faute à une défaite d’entrée de jeu face à la Lettonie. Mirza Teletovic (21 points, 8 rebonds) a encore profité du tournoi pour dégainer à tout va et reprendre confiance pour sa prochaine saison NBA alors que l’arrière du Bayern, Nehad Djedovic (18 points) a lui aussi fait valoir ses qualités offensives.
Grande Bretagne (-)
Privée de ses meilleurs éléments, la Grande-Bretagne a su maintenir son niveau de 2011. Avec d’autres valeurs cette fois : davantage de combativité, une défense plus sérieuse et des automatismes bien huilées en attaque. La troupe de Joe Prunty s’installe bon an mal an dans l’élite du continent.
Suède (E)
La Suède s’y installe quant à elle tout juste. Absente en 2011, la sélection suédoise retrouvait le gratin et si la mise en route fut difficile avec deux lourdes défaites face à la Grèce et la Finlande, les coéquipiers du bondissant Jeffery Taylor (21 points) ont néanmoins réussi à grappiller la première victoire de leur histoire en Eurobasket. Un premier pas donc !
République Tchèque (E)
Pour son retour en championnat d’Europe, la République Tchèque visait également à marquer les esprits et pourquoi pas renouveler l’exploit de 1999 en France. Il n’en fut rien… ou si peu car les coéquipiers d’un immense Jan Vesely (17 points, 11 rebonds) n’ont pas réussi à passer le premier tour. Leur défaite rageante face à la Slovénie dès le 1er jour a scellé leur destin.
17. Allemagne (-8)
Tombeuse de la France dès le 1er match, l’Allemagne faisait belle figure. Mais ce ne fut qu’une apparence trompeuse pour la jeune Mannschaft qui a explosé en vol. Une dernière victoire face à Israël a cependant permis aux allemands de quitter la Slovénie sur une bonne note.
Monténégro (+3)
On en attendait peut-être un peu trop de l’équipe coachée par Luka Pavicevic… Avec plusieurs joueurs référencés dont le pivot du Magic, Nikola Vucevic, le Monténégro semblait lancée pour passer le premier tour mais hélas, trois fins de matchs mal gérées ne permettaient pas cette qualification. La dernière victoire face à la Serbie atteste cependant d’un potentiel à développer.
Géorgie (-6)
Equipe en réussite en 2011, la Géorgie est rentrée dans le rang en Slovénie. Il faut dire que leur groupe avec l’Espagne, la Croatie et la Slovénie ne les aidait vraiment pas à faire mieux. La Géorgie reste néanmoins l’équipe poil à gratter par excellence.
Turquie (-6)
Nation historique de basket, la Turquie et ses stars NBA a encore fait flop ! Comme souvent quand le tournoi n’est pas sur ses terres, les turcs sont arrivés en Slovénie la tête ailleurs. Jamais en rythme et plus désolidarisés que jamais, les idoles turques ont pris l’eau de toutes parts. Une fin de cycle douloureuse !
21. Macédoine (-17)
Demi-finaliste à la surprise générale en 2011, la Macédoine pensait bien pouvoir à nouveau faire le hold up en Slovénie. Toujours avec McCalebb et Antic, les macédoniens n’ont cependant jamais trouvé leur grinta lituanienne et se sont même complètement écroulés si ce n’est pour la belle réaction d’orgueil face aux Serbes.
Israël (-7)
Dans le groupe de la France, l’Israël a fini bon dernier avec un seul succès face à la Belgique. Malgré la présence de Casspi ou d’Elyahu, l’équipe israélienne n’a jamais trouvé d’équilibre, se laissant porter de match en match par les performances de ses pistoleros.
Russie (-18)
C’est la chute la plus impressionnante sur l’échiquier continental. La Russie médaillée de bronze en 2011 n’est même pas sortie de son groupe en 2013. Si le constat fait peur, la réalité est toute autre puisque la sélection russe est arrivée défigurée, sans bon nombre de ses cadres. Le passage des générations a déjà commencé avec Shved, le loup du Minnesota, comme chef de meute.
Pologne (-4)
Talentueuse sur le papier, la Pologne ne parvient toujours pas à décoller. La paire Gortat – Lampe qui faisait saliver tout le continent n’a rien pu faire et la sélection polonaise fait office de bon dernier pour cette édition 2013. Heureusement, la victoire face à la Slovénie lors du dernier match de poule a sauvé l’honneur du pays. Ouf !