L’heure du Sacre va bientôt sonner

La fleur de lys tatouée sur son bras gauche rappelle qu’il est né à Baton Rouge, capitale d’un état américain vendu à l’Union par Napoléon. Mais également qu’il a grandi au Canada, dont il défend les couleurs en compétition internationale, notamment lors des Mondiaux 2010. Elle rend aussi hommage à son géniteur, l’ancien défenseur NFL Greg LaFleur. Le destin de Sacre ne peut être que royal, mais à quelques minutes près il ne serait sans doute pas à se décider aujourd’hui sur les parquets NBA.

Avant que les Lakers ne le choisisse à la 60^e place, la dernière, celle du cancre, à la draft de juin dernier, l’ex-terreur du championnat lycéen de Colombie Britannique textait à son agent « la Chine, ça peut le faire ». Il préparait déjà ses réponses aux discours de condoléances de ses amis et sa famille, tous désolés pour lui de le voir ainsi snobé par la ligue professionnelle la plus prestigieuse du globe. Et puis David Stern a finalement mentionné son nom.

Dans la foulée, Bynum a fait ses valises pour Philly et laissé la place à Howard et son dos en convalescence. Résultat, l’ancien big man de Gonzaga se retrouve dans le cinq de départ en pré saison. Il profite de ces minutes inattendues pour convaincre Mike Brown et le staff angeleno.

« Il est costaud, il n’a peur de rien et il joue avec une réelle intensité. Il est plutôt intelligent pour une rookie », assure le coach des Lakers dans le LA Times.

Sa prestation mercredi dans la défaite face aux Clippers symbolise à la fois son potentiel et ses lacunes : 13 pts et 7 rbds mais 5 balles perdues.  « Il a fait de bonnes choses et d’autres beaucoup moins bonnes », juge Brown.

« Je me sens vraiment en pleine confiance mais je dois vraiment limiter mes erreurs et me concentrer sur ce que je fais de mieux », répond l’intéressé.

« Il apprend, c’est normal », estime son coach.

Dans quelques jours, les Lakers vont annoncer qui reste et qui est prié d’aller rêver ailleurs. A priori, Sacre a gagné sa place dans l’effectif. La Chine devrait attendre. Mais pas son fils de un an, pour qui papa a déjà réservé un billet aller Spokane-Los Angeles.