Il ne reste plus qu’un mois et demi de compétition, et pour nos Frenchies, les playoffs (pour certains) et la fin de saison (pour les autres) approchent. Leur bilan sur la ligne d’arrivée ne sera ni hégémonique ni équilibré. Il y a du très bon, du satisfaisant, du normal et du mauvais.
A vrai dire, à bien y regarder comme on a décidé de le faire, seuls deux éléments (on ne vous fait pas l’injure de vous indiquer lesquels) pèsent vraiment sur le jeu de leur équipe. Une fois encore nous laissons de côté Ian Mahinmi, perdu dans la touffeur du Texas.
- Tony Parker
Que dire encore sur notre TP national ? La brosse à reluire a déjà été passée, ses pompes brillent comme celles de Patrick Bateman dans « American Psycho ». Tony peut se rassurer, contrairement au héros de Bret Easton Ellis, il a la plus belle carte de visite de la confrérie des Coqs de la grande ligue. Le triple champion NBA n’a jamais été aussi fort, ajoutant encore des outils à son arsenal offensif. Le voilà au dessus de la barre des 20 pts de moyenne et patron d’une franchise qui sans lui perd son âme. Et son leader, n’en déplaise à Tim Duncan. Avec l’arrivée de Gooden, TP peut rêver d’un nouveau sacre.
Les stats de Tony : 21.2 pts, 6 pds, 51 matches (50 dans le cinq), 33 minutes en moyenne, 48.8% aux shoots - Boris Diaw
S’il y avait un trophée de MIP décerné pour une progression au cours de la même saison, les votants n’auraient pas à se creuser les méninges. Les lauriers iraient à Boris Diaw sans hésiter. Depuis son passage aux Bobcats, Babac revit et redevient ce All Around qui avait convaincu Phoenix de faire péter le coffre fort pour lui. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 15.1 pts contre 8.3, 6.3 rbds contre 3.8, 4.9 passes contre 2.1, 44% à trois points contre 35%, 38 matches débutés sur autant de joués contre aucun en 22 avec les Suns et 37 minutes en moyenne de temps de jeu contre 24. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Leader d’un équipe en quête de sa première participation aux playoffs, Diaw logiquement shoote plus et donc déplore plus de déchets en passant de 56% de réussite aux tirs dans l’Arizona à 48% à Charlotte. Autre bémol, sa maladresse aux lancers. A part ça, c’est carton intégral pour le chouchou de Larry Brown, qu’il retrouvera chez les Bleus. Boris a même été adoubé par Sa Majesté en personne.
Les stats de Boris : 12.6 pts, 5.4 rbds, 3.9 passes, 50% aux shoots, 42% à 3-pts, 67% aux LF
Les cadors
- Mike Pietrus
Le cadet de la fratrie des kangourous de Guadeloupe affiche des stats équivalentes à celle de sa carrière outre-Atlantique, mais cette fois dans une équipe de haut de tableau. Mike traverse en ce moment une période difficile avec 10 points inscrits sur ses trois dernières joutes, pas de quoi pavoiser. Sous le soleil floridien, l’arrière-ailier du Magic joue les chiens de garde avec pour mission de décrocher ses flèches derrière l’arc quand liberté lui est donnée. Mike est utile mais n’est pas essentiel. Stan Van Gundy lui maintient sa confiance mais sans en faire le fer de lance que l’ex-Palois espérait être pour donner, enfin, une autre dimension à sa carrière NBA. C’est en playoffs que Pietrus peut reluire son jersey des hourras de la foule et des observateurs.
Les stats de Mike : 10.4 pts, 3.1 rbds, 1 passe, 34% à 3-pts, 43% aux shoots, 34 matches (21 dans le cinq) - Joakim Noah
Sur les quatre derniers matchs, l’ancien chéri de ses dames à Florida University passe 30 minutes sur les parquets contre 22 en moyenne sur l’ensemble de la saison jusque-là. Del Negro compte sur lui et Noah répond présent, mais avec irrégularité, sans toujours peser en attaque. Son répertoire est encore trop limité. Dommage. Et comme les Bulls ne décollent pas, difficile de jouer les porteurs de louanges. Au regard de son statut NCAA, Jo’ fait le minimum attendu. Au moins n’est-il jamais blessé et peut se targuer d’avoir démarré 35 matches dans le cinq sur les 60 joués au total. Comme Babac, Joakim a du mal à régler la mire aux lancers (même si ça va mieux en ce momentà. Et pour un pivot, c’est ennuyant. Si Chicago n’est pas en playoffs, la saison sera très mitigée pour Noah. Mais toujours mieux que la première.
Les stats de Joakim : 6 pts, 7.1 rbds, 1.5 contre, 53.3% aux shoots, 63.4% aux LF, 60 matches - Ronny Turiaf
Mister energizer de la baie d’Oakland reste un joueur sensationnel d’implication. Un bon boulot est celui qui est fait tous les jours : telle est la devise de l’ancien de l’INSEP. Les chiffres ne sont pas à sauter au plafond mais Ronny est un pion important dans le système dit des journées portes ouvertes dans lequel Don Nelson s’entête (mais bon, on ne change pas une tactique qui ne gagne pas !). En 20 minutes, Turiaf dévie plus de deux shoots adversaires en moyenne, en 40 il serait le meilleur contreur de la ligue. Ronny est dans ce qu’il sait faire. Il le fait bien mais pour devenir « bankable » il faudra faire autre chose.
Les stats de Ronny : 5,5 pts, 4 rbds, 2,2 contres, 50% aux shoots et 80% aux LF, 58 matches (9 dans le cinq)
Les statu quo
- Johan Petro
L’ex-enfant gâté du basket français est l’anti-thèse de Diaw : son transfert lui a coupé les toutes petites ailes qui lui poussaient au niveau de ses larges épaules. Ses stats ont été quasi divisées par deux depuis son passage du Thunder aux Nuggets. En Oklahoma, Johan avait débuté 12 matches sur 22 dans le cinq, dans le Colorado il se contente de 3 en 14 rencontres. Il continue de jouer peu, trop peu. Les saisons se suivent et se ressemblent pour l’éternel espoir. On veut bien qu’un pivot arrive à maturité plus tard, mais on ne berce pas dans l’optimisme le concernant. Mais bon, un certain Mike Gelabale doit quand même envier son ancien copain de jeu.
Les stats de Johan : 3.9, 3,6 rbds, 12 minutes par match, 36 matches (15 dans le cinq) - Yakhouba Diawara
On ne va pas en faire des tonnes sur le Yak’. Miami l’a recruté pour défendre et rien d’autre. Conséquence logique, ses stats sont faméliques. Mais Diawara n’est pas jugé là-dessus par son coach. Il a quand même débuté 15 rencontres, au Heat c’est une performance notable pour un joueur sur qui peu de spécialistes français aurait parié pour réussir une carrière en NBA. Yak’ est en train de le faire, dans son style. Il vaut mieux que de seulement montrer les dents même si son adresse ne lui permet pas de prétendre pour l’instant à autre chose. Dommage.
Les stats de Yakhouba: 3,3 pts, 1,3 rbd, 50 matches (15 dans le cinq), 13 minutes, 33% aux shoots, 53% aux LF
Les déceptions
- Alexis Ajinca
Mister DNP traîne sa grande carcasse sur le banc des Bobcats chaque soir. La chance qu’il nous confiait attendre en début de saison, il l’a pseudo eue et malgré un match solide, Larry Brown l’a depuis utilisé dans le garbage time. Alexis est encore trop tendre, c’est une évidence. Charlotte le couve en attendant des jours meilleurs. Viendront-ils ? Sa taille est un atout et lui vaudra des secondes chances permanentes. A lui de progresser en silence. Mais sans entraînements dignes de ce nom comme en Europe, calendrier oblige, notre ami Alexis n’a pas un contexte favorable. Et ce n’est pas en pleine lutte pour les playoffs que Brown va le relancer.
Les stats d’Alexis : 2.3 pts et 1 rbd, 6 minutes de moyenne, 31 matches (4 dans le cinq) - Nicolas Batum
Voilà un cas intriguant d’un joueur propre qui démarre presque tous les matches de son équipe mais sans presque jamais passer plus de 25 minutes sur le parquet. La confiance qui lui voue Nate McMillan est déjà une immense réussite pour Nico’, qui est tombé dans la meilleure franchise possible. De moins en moins timide, volontaire et efficace en défense, altruiste, Batum a compris la règle du jeu. Il a une intelligence de jeu très européenne et son coach adore. Il est maladroit, mais ça se travaille et avec la confiance le problème sera réglé. L’ex-Manceau « pue » le basket comme Diaw et TP. Les meilleures références possibles pour lui. On attend de voir en playoffs ce qu’il va donner.
Les stats de Nicolas : 5 pts, 2.8 rbds, 41% aux shoots, 60 matches (56 dans le cinq), mais 17,8 min en moyenne