France – Australie : avertissement sans frais !

Malgré la distance qui sépare les deux nations, ce match de basket est un peu comme une rencontre dominicale dans le gymnase du quartier. Explications : Brett Brown, le coach australien est tout simplement le bras droit de Popovich à San Antonio. Avec le contingent français des Spurs, plus la relation entre Batum et Patty Mills qui date de Portland, ou encore les Valencians (Newley, De Colo, Piétrus), c’est la franche camaraderie.

Mais sur le terrain, pas question de se faire de cadeau, et avec Joe Ingles à 16 points et Patty Mills à 12 unités, les Australiens se rebiffent après leur grosse défaite de la veille contre le Brésil (87-71) pour abattre la France (69-67). Il s’en est fallu de peu car sous l’impulsion de Nando De Colo toujours aussi impérial (17 points), les Bleus étaient revenus à égalité après avoir traîné jusqu’à 16 points de retard. Dommage !

Batman is back !

On l’attendait depuis longtemps, et il ne s’est pas fait attendre dans ce match puisque c’est lui qui, en ligne de fond, inscrit le premier panier du match sur un dunk. Nicolas Batum est bien de retour et ça fait bien plaisir. Mais son pote Patty Mills est lui aussi chaud pour le match du soir avec tant de coéquipiers sur le terrain (les Spurs français) ; il score 7 points à 100% et lance parfaitement les Boomers.

Vincent Collet le rappelle durant un temps mort, l’Australie est une équipe de shooteurs, il ne faut pas les laisser prendre leurs positions de tirs, mais malheureusement, les Aussies ne ratent pas grand-chose. Les français tiennent le choc en jouant bien en attaque, avec beaucoup d’altruisme. Après 8 minutes, 14-18 au tableau d’affichage, c’est la guerre !

Joe nous la fait à l’Inglès

Le pivot de Sienne, David Andersen, prend le relais de Mills avec deux bombes à trois points. Et puis c’est Aron Baynes qui place un alley oop sur la tête de Batman, les voyageurs des antipodes nous la jouent à l’envers (31-23). Il faut dire qu’en face, nos attaquants ne sont pas encore réglés ; d’abord, il y a Séraphin qui perd deux balles, puis TP nous fait quelques cagades à la finition avant que même Ali Traoré nous rate un panier tout cuit (ne charrions pas trop, Bomayé en est à 6 points).

Les Bleus sont à la traîne à la pause (40-30) et c’est aussi le plus gros écart du match. Joe Inglès et ses 12 points n’y sont pas innocents mais, et sans chauvinisme, cela n’a rien de véritablement alarmant quand on constate le 0/4 de Parker ou le 2/6 de Batum. Les systèmes sont les bons, les intentions sont là, il faut désormais conclure les actions, à l’instar d’un Nando De Colo toujours aussi magistral (7 points, 4 rebonds).

Le marasme français

Mais le troisième quart commence comme le second avait terminé ; dans un faux rythme qui paralyse les français. Avec leur 8/22 à trois points et leur maladresse chronique dans les tirs en périphérie, le jeu offensif français est stéréotypé et pour cause, les Australiens remportent la période sans forcer (25-10).

Le jeune Dellavedova mange dans ce match contre les stars françaises. Dans le marasme général, De Colo nous sort un panier venu d’une autre planète au buzzer pour sauver les meubles (57-44). Et aussi innocent qu’il fut, ce panier permet d’enchaîner un 10-0 à cheval sur les deux périodes, et l’équipe de Vincent Collet revient un petit peu (51-57).

Nando De Colo remet le couvert

En 5 petites minutes, Séraphin et Piétrus se sont relayés pour ramener leurs troupes dans le cœur de l’action. Nicolas Batum n’est pas en reste avec deux tirs primés, dont un déclenché depuis le centre ville de Strasbourg. Il n’y a plus que 3 points d’écart (65-62). La défense française s’est encore inspiré de l’effort combiné de Bokolo et Piétrus, plus que jamais capitaines de défense.

Mais Patty Mills remet le nez à la fenêtre avec un superbe lay up tout en contorsion et en toucher. Puis, De Colo décoche une nouvelle flèche derrière l’arc et la France est enfin revenue complètement à hauteur (67-67). Mais ce diable d’Aron Baynes (17 points, 10 rebonds) ramasse encore un rebond et va tout claquer dans le cercle.

Avertissement sans frais

Il reste une possession et Parker a le cuir entre les mains. Il lance son mouvement, s’empêtre une première fois, trouve Boris Diaw qui renonce (encore) à se montrer dangereux, et Parker balance un tir à trois points pour la gagne. Raté, l’Australie s’impose d’un cheveu (69-67). La France a payé son manque de concentration du début de match, une caractéristique que l’on raillait naguère et que l’on avait oubliée depuis l’Euro.

Avertissement sans frais pour cette fois, mais plus le droit de se rater à l’avenir. Prochain match : Team USA !