Le trauma Milicic encore présent à Detroit

Avec le 9ème choix de la dernière draft, les Pistons ont jeté leur dévolu sur Andre Drummond, le jeune pivot sorti de Connecticut à seulement 18 ans.

De quoi rappeler des souvenirs douloureux du côté d’Auburn Hills et d’avoir des sueurs froides pour Joe Dumars…

Explications.

Darko, la victime collatérale

C’était en 2003, rappelez-vous, la draft de toutes les folies. Plus impressionnante encore que celle de 1984 qui comptait pourtant dans ses rangs, Hakeem Olajuwon, Michael Jordan ou encore Charles Barkley et John Stockton, celle de 2003 a surtout créé un traumatisme durable dans la franchise de Detroit.

Après le choix évident de Lebron James en premier choix par les Cavs, Joe Dumars avait cru avoir le nez fin en sélectionnant un inconnu du public américain : Darko Milicic. Passant outre les valeurs sûres qu’étaient Carmelo Anthony, Chris Bosh ou Dwyane Wade, Dumars avait pris sa décision bien avant la draft. En fait, et comme l’explique Kelly Dwyer sur son blog, le GM des Pistons l’a joué bien trop tranquille.

Son « Masterplan » était de laisser la voie libre à Tayshaun Prince qui progressait à vue d’œil en optant plutôt pour Darko Milicic et ainsi renforcer encore un secteur intérieur qui grouillait de Wallace avec Ben et Rasheed. De la même manière, Dumars avait déjà décidé qu’il allait se débarrasser de Rick Carlisle pour faire place à Larry Brown. Le résultat immédiat était plutôt bon : un titre raflé au nez et à la barbe des Lakers de Bryant, O’Neal, Malone et Payton.

Mais la suite a été moins glorieuse avec la lente descente aux enfers pour Milicic, d’Orlando à Minnesota ; mais aussi pour les Pistons qui n’ont plus fait les playoffs depuis 2009. Le pivot serbe a été détruit par Larry Brown qui n’avait cure de former un jeune joueur qui parlait à peine l’anglais alors que son propre destin de coach n’était pas assuré dans le Michigan.

Les leçons du naufrage

Pour Dumars, les conséquences de ce choix désastreux se ressentent encore aujourd’hui, et comme le rapporte notre confrère Brendan Savage de Michigan Live, Easy Joe a retenu sa leçon :

« Je pourrais vous pondre une thèse sur le sujet. Après avoir drafté Darko, depuis ce moment-là, la somme de recherches effectuées sur chaque joueur que l’on sélectionne est tout simplement hallucinante. On est la franchise qui creuse le plus avant de choisir nos joueurs à la draft. A l’époque de Darko, on était à 20% de ce que l’on fait maintenant. Quand je me remémore ce choix, je me rends compte que l’on ne savait pas la moitié des choses que l’on aurait dû savoir. »

Il sait désormais que ce qui importe, ce ne sont pas tant les chiffres statistiques du joueur ou encore moins les réponses que ce dernier peut offrir aux interviews que le nombre de personnes qui ont connu le garçon à différentes étapes de son développement.

« Ce ne sont pas juste les questions que tu poses [au joueur], c’est le nombre de personnes. Avec Darko, on n’avait que deux sources d’information. C’était tout. Avec ce gamin [Andre Drummond], on en a 10 ou 12. On a littéralement parlé à tout le monde. George David a même parlé à son professeur de collège. Ce n’était pas longtemps avant la draft. On a parlé à tout le monde. C’est ce que l’on n’avait pas fait avec Darko. Depuis ce moment, je me suis promis que ça n’arriverait plus. Je n’irai plus à la draft sans savoir tout ce que je dois savoir. »