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[reportage] Road Trip Basket Episode 4 : Detroit – LA Clippers

Par  — 

[reportage] Road Trip Basket Episode 4 : Detroit - LA ClippersComme chaque année, notre photographe Thomas Savoja effectue un « road trip » aux Etats-Unis, pour nous emmener dans les coulisses d’une rencontre NBA. Ce soir de réveillon de Noël, c’est l’ultime étape avec un passage par Detroit, une ville en faillite où les prestigieux Pistons s’enfoncent dans la médiocrité.

AUBURN HILLS, Michigan – J’ai toujours rêvé de visiter un jour Motor City et me voici enfin dans la capitale du Michigan. Pourquoi une telle attirance ? Certainement pour la symbolique, celle d’un âge d’or révolu, celui de la révolution industrielle et de l’automobile roi. La ville qui était jadis l’incarnation de tous les possibles a connu et connaît encore des moments difficiles. Il suffit de faire un petit tour dans Downtown pour s’en rendre compte. En passant devant les ruines du United Artist Theater ou de l’imposante Michigan Central Station, je découvre l’ampleur du traumatisme. Mais c’est justement ce processus de décomposition qui m’intéresse ainsi que les prémisses de la reconstruction qui s’annonce et je ne peux que recommander à ceux que cela fascine l’excellent ouvrage des photographes Yves Marchand et Romain Meffre dont le témoignage est édifiant.
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A propos de décomposition, la franchise des Pistons n’a plus le lustre de sa grandeur passée. Cela fait quelques saisons qu’elle se morfond dans le ventre mou de la Conférence Est et malgré un millésime 2014/15 qui s’annonce très compliqué, il semble que la ferveur n’ait pas totalement disparue. Auburn Hills est situé dans la grande banlieue Nord-Ouest de Detroit. Siège Mondial des automobiles Chrysler, l’endroit est résidentiel et ne semble pas avoir trop souffert de la crise. « The Palace » est posé au milieu de nulle part, entouré d’une gigantesque zone de parkings. A l’évocation même de ce nom, comment ne pas mentionner les « Bad Boys » qui régnèrent sur l’endroit et bercèrent ma jeunesse : Joe Dumars, Bill Laimbeer, Dennis Rodman, j’avoue que cela me fait tout drôle de me retrouver ici. J’ai remis pour l’occasion mon T-Shirt vintage millésimé 1989 à l’effigie de mon favori de l’époque un certain Isiah Thomas !

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Un vent sec et glacial me pousse à m’engouffrer au plus vite par l’entrée de service dans les entrailles de la salle. Le vigile remarque mon siège portable à l’effigie du Wolfpack de NC State. « Du moment que ce n’est pas Duke, je vous laisse passer » marmonne-t-il d’un air très sérieux. En cette veille de Thanksgiving, le Palace a fait le plein et cela annonce une belle soirée de Basket ce soir face aux Clippers. Le public n’a rien à voir avec celui de Milwaukee. A l’image de la métropole, il y a ici beaucoup plus d’Afro-américains que dans le cœur du Midwest. Dans les couloirs du complexe, les Cheerleaders sont déjà à l’œuvre et dédicacent des photos en se faisant immortaliser au milieu des fans. Chose étrange, on circule comme dans un moulin au sein du complexe et c’est à peine si on ne me laisse pas m’installer au beau milieu du vestiaire pour écouter les causeries d’avant match.

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J’ai hérité d’une place de choix sous la gauche des panneaux du côté du banc des Clippers. Blake Griffith est un monstre physique. Je l’observe attentivement à l’échauffement et même si ça peut sembler banal de dire ça, il a un sacré « jump » doublé d’une puissance hors norme. C’est vraiment impressionnant. L’ailier turc Hedo Türkoglu me demande de reculer pour lui faire un peu de place : il a besoin d’espace pour s’échauffer à la corde à sauter ! La bonne nouvelle du jour c’est que Stan Van Gundy a changé de costume. Doc Rivers s’est quant à lui fait pousser la moustache pour « Movember ». Sam Cassell alias le chinois fait partie du coaching staff des Clippers et il me fascine en réussissant à conserver une attitude impassible durant toute la rencontre.

L’arrière de Los Angeles J.J. Redick, qui a souvent loué l’impact positif qu’avait eu sur lui Van Gundy lorsqu’ils évoluaient ensemble à Orlando est venu porter une longue accolade à son ancien coach avant le Tip-Off. Place désormais au jeu !

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L’entame est à l’avantage des Pistons plus incisifs à l’image de D.J Augustin à la manœuvre ou d’Andre Drummond omniprésent au rebond. Blake Griffin ne semble pas dans un bon jour. Il rate tout de qu’il entreprend en lançant des « Man, oh man !» sonores à chaque action ratée. Par contre, quelle facilité dans le jeu pour Chris Paul. CP3 va tellement vite dans ses enchaiînements que je n’arrive même pas à le suivre à travers le viseur de mon appareil.

Les premières notes d’ « Everybody dance now ! » retentissent dans la salle. Le but du jeu est de se trémousser un max dans les gradins pour attirer les cameras. Celles-ci se braquent soudainement sur un vigile chauve a l’air renfrogné et celui-ci se transforme d’un coup de baguette magique en une véritable « dance machine » qui fait le bonheur du public avec ses déhanchements suggestifs. J’avoue que le truc est bien huilé !

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A force de contester les décisions arbitrales, les Pistons enchaînent les fautes techniques à l’image d’un Kyle Singler au summum de sa frustration et L.A. recolle. Glen Davis, l’ailier remplaçant des Clippers a fait son apparition sur le parquet. Il a un physique hors norme de nounours avec ses 131 kg pour un petit double mètre. Sans vouloir être désagréable on se demande ce qu’il fait sur le terrain et lorsqu’il tombe au sol sur une action offensive, il provoque l’hilarité de la foule car il est incapable de se relever tout seul à cause de sa corpulence ! Deux de ses coéquipiers ne sont pas de trop pour le sortir de l’embarras. De retour sur le banc il regarde obstinément dans ma direction avec un air canaille et comme il a un gros strabisme cela m’inquiète un peu. Puis tout à coup je comprends ! Ce n’est pas moi qu’il regarde mais les deux attractives jeunes filles qui sont assises derrières moi ! Au passage, les Cheerleaders sont sacrément mignonnes à Motown. Peut être parce que l’équipe NFL des Lions ne dispose pas d’une « Dancing Squad » et les Pistons ont de fait l’embarras du choix !

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« Turk » lance Rivers ! En un clin d’œil, Türkoglu a ôté son survêtement qu’il balance négligemment à mes pieds et se tient prêt à faire son entrée pour distiller quelques « jump shoots » dont il a le secret. Les oreilles de Jordan Farmar sont les porte-bonheur des Clippers et à chaque temps morts ses coéquipiers prennent un malin plaisir à lui tirer les oreilles qui sont pourtant déjà bien décollées. En fin de second quart-temps, Rivers est impliqué dans un incident peu banal, puisqu’il est obligé de sauter à l’intérieur du terrain pour éviter le Rookie des Pistons Spencer Dinwiddie qui tentait de sauver une balle perdue. Les deux hommes se percutent même sur le terrain sous les huées de la foule mais les arbitres jugeront l’action involontaire et redonneront le ballon aux Clippers.

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A la mi-temps, le public a le droit à un spectacle de danse en costume retro parfaitement mitonné. Puis sur les écrans géants du Palace, on projette une vidéo de support aux Lions pour le match NFL de demain. Quand on demande aux Pistons leur joueur préféré parmi les Lions : le phénoménal receveur Calvin Johnson alias « Megatron » est plébiscité !

Les hostilités ont repris et Jamal Crawford jaillit du banc tel un démon sortant de sa boite a la main très chaude. Ses multiples changements directionnels provoquent des « cassages de cheville »à répétition dans la défense des Pistons. « J’essaie juste de m’améliorer, d’être plus performant et plus complet » dira après match le régional de l’étape qui a passé sa carrière universitaire à une heure d’ici chez Wolverines de Michigan. Ça chambre dur sur le parquet et après avoir réussi une feinte de grand père sur DeAndre Jordan, Caron Butler s’adresse au banc des Clippers en mimant un coup de téléphone.

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Le Rookie Spencer Dinwiddie propulsé sur le devant de la scène avec la blessure de Brandon Jennings saute sur l’occasion pour marquer les esprits et il inscrit la bagatelle de 10 points en 17 minutes. Mais Chris Paul va passer la vitesse supérieure à l’entame du 3equart-temps et le reste des Clippers prendra son sillage. Il y marquera 14 de ses 23 points et permettra ainsi aux siens de se détacher irrémédiablement. Los Angeles dominera Detroit 32-25 dans la dernière période avec une belle série de shoots primés pour finalement l’emporter 104-98.

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« Gagner un match NBA n’est pas chose facile » concèdera Doc Rivers en conférence d’après match. « Les gars ont été pros et ils voulaient interrompre notre mauvaise passe. Ils savaient que ce serait difficile et si on n’avait pas eu cette attitude on n’aurait pas gagné la rencontre »

Ce 26 novembre, Detroit pointe désormais à 3-12 et semble engluée dans une spirale négative avec ce 6e revers de suite qui en annonce malheureusement pas mal d’autres. C’est un véritable choc pour le coach Van Gundy qui n’a jamais manqué les Playoffs dans sa carrière NBA : « Je n’ai jamais vécu une telle situation » admettra-t-il après le match un brin désemparé.

Ainsi s’achève cette parenthèse Basket au cœur du Midwest. J’espère qu’elle vous aura mis l’eau à la bouche et qu’elle vous aura aussi donné envie de partir à la découverte du pays et de ses parquets NBA.

Toutes les photos de la rencontrehttps://www.flickr.com/photos/tsavoja/sets/72157647377168843/

 

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