« Il ne fait aucun doute que la limite a été franchie. » Ainsi s’exprime JB Bickerstaff, en amont de la rencontre face au Heat la nuit passée, sur une question relativement peu médiatisée : l’impact direct du monde des paris sportifs sur les protagonistes présents sur et autour du parquet.
Le coach des Cavs dit ainsi ne plus compter le nombre de fois où, sa formation menant de tant de points, on lui a crié dessus, lui intimant de laisser ses meilleurs joueurs sur le terrain pour atteindre un écart favorable aux parieurs. « C’est ridicule », qualifie-t-il.
Mais il y a bien pire encore : les menaces. « Ils ont obtenu mon numéro de téléphone et m’ont envoyé des messages insensés en me parlant de l’endroit où je vivais, de mes enfants et de tout le reste. Il s’agit donc d’un jeu dangereux, la ligne de démarcation est très fine, clairement », juge le coach, en précisant avoir fait un signalement auprès de la ligue. Le parieur qui lui avait envoyé les menaces a dans la foulée été localisé.
Protéger les acteurs du jeu
Ce sujet vient sur la table alors que Tyrese Haliburton s’est également exprimé sur la question, mercredi soir, déclarant se sentir parfois comme un « accessoire », destiné à faire le bonheur des parieurs donc. Des enjeux qui, couplés à la libéralisation de la parole dans les salles, compliquent la donne pour joueurs, coachs ou arbitres.
« Cela ajoute de la pression, cela apporte une distraction au jeu qui peut être difficile pour […] tous ceux impliqués. On doit vraiment faire attention à la façon dont on laisse cela se rapprocher du jeu et de la sécurité des personnes qui y sont impliquées. Car, encore une fois, cela a un poids. Bien souvent, les parieurs paient leur facture d’électricité ou leur loyer avec cet argent, et il y a les émotions qui en découlent. On est sur la corde raide, on doit faire preuve d’une extrême prudence pour protéger toutes les personnes impliquées », réclame JB Bickerstaff.
Ce dernier, alors que les fans peuvent parier directement depuis leur téléphone et au sein du Rocket Mortage FieldHouse, considère ainsi que la frontière entre le pari et le jeu n’a jamais été aussi étroite.
« Mais encore une fois, je comprends l’aspect commercial de la chose et la nature de l’activité. Mais c’est quelque chose qui, à mon avis, est allé trop loin », termine-t-il.
Son homologue du soir, Erik Spoelstra, confirmait que la situation est assez « contradictoire » et « bizarre », alors que la NBA multiplie les partenariats dans le domaine des paris sportifs, un levier de croissance énorme pour la ligue et ses franchises. D’ailleurs, Mark Cuban veut construire la future salle des Mavs dans un casino…