Bienvenue (à nouveau) dans l’élite, Connecticut. Cette nuit, les Huskies ont validé le cinquième titre national de leur histoire, soit le quatrième meilleur palmarès de tous les temps à égalité avec Duke et Indiana, devant Kansas (4 titres) et seulement derrière UCLA (11 titres), Kentucky (8 titres) et North Carolina (6 titres). Soit les six « Blue Bloods » mythiques, ces programmes historiquement dominants sur le circuit universitaire.
En d’autres termes : après quelques années de disette à la fin des années 2010 puis deux dernières années de montée sereine en puissance, Connecticut a validé cette nuit un retour au premier plan, et récupère à nouveau une place de choix à la table des facs qui comptent comme des piliers dans le paysage du basket NCAA.
Le septième « Blue Blood » ?
Et une question se soulève alors, au lendemain de ce cinquième titre sur les 25 dernières années (1999, 2004, 2011, 2014 et donc 2023), le meilleur ratio du pays sur cette durée : UConn est-il à son tour devenu un « Blue Blood » ?
« Je veux dire… on a tous les ingrédients » lançait d’abord Dan Hurley, le coach de UConn, devenu d’ailleurs le troisième coach à remporter un titre avec le programme, après Jim Calhoun et Kevin Ollie. « On a plusieurs titres, plusieurs joueurs en NBA, une ‘fanbase’ de folie. Vous voulez quoi de plus ? »
Les plus tatillons des observateurs NCAA lui répondront sans doute que le programme de Storrs manque encore de régularité dans les performances en « March Madness », puisque les Huskies n’ont « que » six accessions au « Final Four » à leur actif. Un total loin de pouvoir rivaliser avec les 21 « Final Four » de North Carolina, le plus gros total de tous les temps, ou encore les 19 de UCLA et les 17 de Duke.
Quand les plus pragmatiques noteront, à juste titre, que l’important est ailleurs puisque l’histoire ne retient finalement que ceux qui soulèvent les trophées, pas les demi-finalistes ni les finalistes. Et à ce compte, les faits sont les faits : UConn, avec désormais cinq titres, s’assoit sans rougir à la table des « Blue Bloods ».
« Plus aucun doute. Plus aucun » assurait alors Kemba Walker, champion en 2011. « On appartient à l’élite, il n’y a plus grand chose à débattre à ce sujet. C’est comme ça, acceptez-le. On peut parler évidemment des Duke, des North Carolina. Mais désormais, vous avez plutôt intérêt à parler aussi de UConn. On appartient à la crème de la crème du basket universitaire car nous sommes la crème de la crème cette année. Et ce n’est pas fini. »
Même refrain, sans surprise, du côté de deux autres anciennes gloires du programme : Ray Allen, qui affirmait simplement que Connecticut avait « indéniablement pris part à la discussion » après ce cinquième titre, quand Emeka Okafor se demandait à juste titre « comment on pourrait nier ce statut à une équipe qui a plus de titres que n’importe qui d’autre sur les 25 dernières années. Le débat, si tant est qu’il y en avait un, est clos. »
La fierté de participer à l’histoire de manière indélébile
Mais avant de se questionner sur leur place dans l’histoire et leur potentiel statut de « Blue Blood » ou non, les héros de la nuit dernière préfèrent dans un premier temps vivre dans l’instant, et savourer.
Savourer d’être à tout jamais un morceau de la riche histoire d’un mythique programme.
« Les quatre titres précédents et le succès passé n’avaient rien à voir avec nous. Mais aujourd’hui, on a notre titre. On va accrocher notre bannière à la salle d’entraînement » ajoutait alors Dan Hurley. « On a nos ‘lottery picks’, avec James [Bouknight] en 2021 et très certainement Jordan [Hawkins] cette année. Et quand je regarderai par la fenêtre de mon bureau, tous les jours je verrai cette bannière, acquise par nos soins. On est dans l’histoire, on a notre chapitre, et on commence officiellement à construire notre armoire à trophées. »
Un sentiment énorme du devoir accompli, souligné avec fierté par Alex Karaban, « freshman » de UConn.
« Quand je retournerai au Gampel [Pavilion, la salle des Huskies, ndlr] dans des dizaines d’années, je pourrai dire à mes enfants : ‘Ce titre, j’ai aidé à l’obtenir’ » conclut ainsi l’ailier. « C’est surréaliste d’y penser. »