All-Star Break oblige, Basket USA vous dresse cette semaine sa liste des favoris aux différents trophées individuels de la saison 2022/23.
Du prestigieux titre de MVP au non moins convoité titre de Coach de l’année, en passant par les titres de Défenseur de l’année, Progression de l’année, Sixième homme de l’année et Rookie de l’année, état des lieux des forces en présence, à seulement deux mois de la fin de la saison régulière.
MVP | Nikola Jokic fonce vers le triplé
— Statistiques : 24.7 points, 11.5 rebonds, 10.1 passes et 1.3 interception, à 63% au tir, 39% à 3-points et 82% aux lancers.
— Bilan des Nuggets : 41 victoires et 18 défaites / 1er à l’Ouest.
— Matchs : 51 disputés sur 59 possibles.
On avait déjà du mal à le voir réussir le doublé la saison dernière et voilà que Nikola Jokic semble carrément parti pour réussir le triplé cette année ! Nommé MVP en 2021 puis 2022, le « Joker » se dirige lentement mais sûrement vers une prouesse rare —que seuls Bill Russell (1961-63), Wilt Chamberlain (1966-68) et Larry Bird (1984-86) ont accompli par le passé— alors qu’il paraît plus fort que jamais (oui, oui !). À la fois individuellement mais surtout collectivement…
Car, au-delà de tourner en triple-double de moyenne —une prouesse que seuls Oscar Robertson (1962) puis Russell Westbrook (2017-19, 2021) ont accompli par le passé— et de faire preuve d’une extrême propreté au shoot, le Serbe guide ainsi les Nuggets au sommet de leur conférence, et pas de peu (cinq matchs d’avance sur les Grizzlies à l’Ouest).
Autant dire que Nikola Jokic, toujours aussi monstrueux dans les statistiques avancées, fait figure de grandissime favori au titre de MVP 2023 et, outre une blessure ou un (surprenant) effondrement individuel ou collectif, on peine à imaginer ce qui pourrait l’empêcher de marquer davantage l’histoire, à désormais 28 ans…
→ Outsiders : Giannis Antetokounmpo (Bucks), Joel Embiid (Sixers), Jayson Tatum (Celtics), Luka Doncic (Mavericks).
Meilleur défenseur | La « Block Panther » Jaren Jackson Jr. récompensée ?
— Statistiques : 16.9 points, 6.7 rebonds, 1.1 interception et 3.3 contres, à 50% au tir, 36% à 3-points et 78% aux lancers.
— Bilan des Grizzlies : 35 victoires et 22 défaites / 2e à l’Ouest.
— Matchs : 40 disputés sur 57 possibles.
Si les Grizzlies sont, entre autres, la 3e défense la plus efficace de la ligue ou l’équipe qui accorde le plus faible pourcentage de réussite dans la peinture et près du cercle, ils le doivent en grande partie à leur muraille Jaren Jackson Jr. Absent, car blessé, lors du premier mois de compétition, il était revenu à la mi-novembre et, dans son sillage, Memphis a immédiatement retrouvé son assise défensive, car le meilleur contreur de NBA (à la moyenne) est plutôt du genre impérial de ce côté du parquet.
Seule ombre au tableau : sa tendance à commettre encore un peu trop de fautes et qui lui vaut d’être parfois dans l’incapacité de tenir (longuement) sa place sur le parquet, alors qu’il est pourtant indispensable aux Grizzlies défensivement. D’où l’importance pour les siens comme pour lui de jouer autant que possible, tandis que l’infranchissable « JJJ » possède aussi le meilleur « defensive rating » individuel de la ligue (103.2 points encaissés sur 100 possessions) et qu’il fait baisser le pourcentage de réussite de ses adversaires de 5% (Top 15 en NBA).
→ Outsiders : Brook Lopez (Bucks), Giannis Antetokounmpo (Bucks), Evan Mobley (Cavaliers), Bam Adebayo (Heat), Nic Claxton (Nets), Joel Embiid (Sixers).
Meilleure progression | Lauri Markkanen, la renaissance inattendue
— Statistiques : 24.9 points et 8.6 rebonds, à 51% au tir, 41% à 3-points et 88% aux lancers.
— Bilan du Jazz : 29 victoires et 31 défaites / 11e à l’Ouest.
— Matchs : 54 disputés sur 60 possibles.
Toujours compliqué de définir les critères qui déterminent la meilleure Progression de l’année, mais il est évident que Lauri Markkanen en coche un bon nombre. Notamment le plus important de tous : celui du changement de statut. Car, contrairement à un Shai Gilgeous-Alexander qui était déjà l’autoproclamé leader du Thunder la saison dernière (mais qui est, certes, encore monté d’un cran cette saison), le Finlandais était tout sauf un « go-to-guy » ou, du moins, tout sauf le genre de joueur à aligner les perf’ au-dessus des 20/25 points avec une aisance et une propreté folles.
Dans un registre à la Dirk Nowitzki, le « Finnisher » s’est pourtant imposé comme le nouveau patron de cette surprenante équipe du Jazz, rejointe en pleine intersaison en provenance des Cavaliers et au sortir d’un immense Eurobasket avec son pays. Passé de 14.8 points et 5.7 rebonds à 24.9 points et 8.6 rebonds entre Cleveland et Utah, l’intérieur n’est clairement plus un feu de paille et ce n’est pas un hasard s’il a récemment disputé son premier All-Star Game à… Salt Lake City. Là où sa carrière a pris une toute autre dimension donc, après quelques années de galère du côté de Chicago.
→ Outsiders : Shai Gilgeous-Alexander (Thunder), Jalen Brunson (Knicks), Tyrese Haliburton (Pacers), Nic Claxton (Nets).
Sixième homme | L’évidence Malcolm Brogdon
— Statistiques : 14.7 points, 4.2 rebonds et 3.7 passes, à 48% au tir, 46% à 3-points et 89% aux lancers.
— Bilan des Celtics : 42 victoires et 17 défaites / 1er à l’Est.
— Matchs : 50 disputés sur 59 possibles.
Aux portes du All-Star Game ces dernières saisons, Malcolm Brogdon devait pourtant laisser ses ambitions personnelles de côté en débarquant chez les Celtics, où un rôle de Sixième homme lui était promis. Le même que celui qu’il avait connu lors de ses deux premières années dans la ligue, chez les Bucks. Rompu à ce statut de remplaçant, le « combo guard » de 30 ans s’est vite adapté à sa nouvelle équipe, au point d’être aujourd’hui le parfait accélérateur de particules de Boston quand il sort du banc, dans un collectif qui tourne à plein régime.
Comme à son habitude, la moindre des décisions du Rookie de l’année 2017 est juste et propre, dans une optique d’efficacité maximale. Un luxe pour Joe Mazzulla, qui peut se permettre de faire souffler ses cadres en gardant toujours un joueur de qualité en jeu. Le plus important pour l’ancien maître à jouer des Pacers étant qu’il termine régulièrement les rencontres, dans un cinq « small ball » aux côtés de Jayson Tatum, Jaylen Brown ou Marcus Smart. Et c’est bien là l’essentiel, après tout : finir les matchs et non les démarrer.
→ Outsiders : Norman Powell (Clippers), Bennedict Mathurin (Pacers), Russell Westbrook (Lakers/Clippers), Malik Monk (Kings).
Rookie Of The Year | Paolo Banchero sans concurrence ?
— Statistiques : 19.9 points, 6.6 rebonds et 3.6 passes, à 42% au tir, 28% à 3-points et 75% aux lancers.
— Bilan du Magic : 24 victoires et 35 défaites / 13e à l’Est.
— Matchs : 52 disputés sur 59 possibles.
Il n’a pas fallu énormément de temps avant que Paolo Banchero ne s’établisse comme un « franchise player » en devenir et qu’il ne fasse surtout pas regretter aux dirigeants du Magic leur choix de le sélectionner en première position de la dernière Draft. En dépit de son jeune âge (20 ans), l’Italo-américain a démarré la saison tambour battant, enchaînant les sorties au-dessus des 15/20 point et faisant preuve d’une maturité rare pour un débutant. Ce qui lui a notamment permis de se sortir rapidement du fameux « rookie wall ».
Régulier dans son apport statistique, même quand il connaît une soirée sans au tir, car il sait comment attirer les fautes avec son physique imposant, l’ancien pensionnaire de Duke (où il a côtoyé le grand Mike Krzyzewski…) se dirige donc tout droit vers un trophée de Rookie de l’année amplement mérité. Et, ce, malgré des résultats collectifs mitigés (mais en progrès) avec Orlando. Sauf que son emprise sur le jeu est déjà frappante et cela devrait largement suffire à devancer ses autres camarades de la cuvée 2022.
→ Outsiders : Bennedict Mathurin (Pacers), Jalen Williams (Thunder), Jaden Ivey (Pistons), Walker Kessler (Jazz), Keegan Murray (Kings).
Coach Of The Year | Mike Brown, la surprise du chef
— Bilan des Kings : 32 victoires et 25 défaites / 3e à l’Ouest.
— Évolution en un an : +2 victoires et +9 places.
Sacré champion NBA comme assistant de Steve Kerr la saison dernière, Mike Brown décidait ensuite de quitter les Warriors pour mieux (re)voler de ses propres ailes, chez les voisins des Kings. Très vite, il a su imposer sa patte sur la franchise californienne et, sous l’impulsion de la paire De’Aaron Fox — Domantas Sabonis mais également d’une attaque de feu, les joueurs de Sacramento déjouent absolument tous les pronostics (les nôtres en tête) !
Surprenants 3e de leur conférence, mais pas à l’abri pour autant au classement, les Kings sont étonnamment bien partis pour retrouver les playoffs, quasiment 17 ans après leur dernière qualification ! Une réussite à mettre au crédit des joueurs, mais aussi de l’entraîneur, dont la méthode porte ses fruits auprès de tout le groupe. Et si l’équipe parvient à se maintenir (largement) à l’équilibre et dans le Top 4 de l’Ouest, il y a fort à parier pour que la course au Coach de l’année soit remportée par Mike Brown…
→ Outsiders : Michael Malone (Nuggets), Joe Mazzulla (Celtics), Jacque Vaughn (Nets), Mark Daigneault (Thunder).