Les Warriors à +41 en dernier quart-temps de leur victoire face aux Spurs, la grande carcasse de James Wiseman s’est levé du banc pour entrer sur le terrain. Il s’agissait de ses premières minutes de jeu depuis quatre matches. Le pivot aura été discret dans ses neuf minutes sur le parquet, avec 2 points et 2 rebonds, tout en multipliant les erreurs de placement en défense et au rebond.
Après la rencontre, Steve Kerr avait endossé son costume d’équilibriste pour parler du 2e choix de la Draft 2019 et du dilemme qu’il présente à son entraineur et à ses dirigeants.
« C’est vraiment difficile pour n’importe quel joueur d’être hors de la rotation après avoir joué et ça l’est encore plus pour un jeune joueur comme James [Wiseman] qui a déjà eu de nombreux obstacles dans sa carrière » a-t-il reconnu. « Mais ce que j’aime chez James c’est qu’il a une attitude parfaite. Il a tout ce qu’il faut pour réussir et je crois en lui, je sais qu’il va devenir un super joueur mais pour y arriver, il a besoin de temps de jeu, il a besoin de jouer. Et c’est compliqué quand vous n’avez pas de temps de jeu. »
La réponse à ce dilemme est somme toute logique et mène à Santa Cruz, où les Warriors possèdent leur équipe de G-League. Steve Kerr semblait toutefois réticent à annoncer l’inévitable nouvelle : James Wiseman va bien être envoyé dans l’équipe de développement pour pouvoir emmagasiner de l’expérience et trouver du rythme.
« Il va aller à Santa Cruz dès demain (mardi), et il va y rester pendant une longue période pour pouvoir s’entrainer et jouer plusieurs matchs » a finalement annoncé le technicien. « Ce ne sera pas juste pour un match. On veut lui donner dix jours ou plus, et je sais qu’il trouvera le moyen de revenir dans notre rotation. Mais la meilleure chose pour lui aujourd’hui, c’est de jouer et d’enchainer. »
« Je lui ai dit que ce n’était pas une régression. Ce n’est pas une punition »
Cette décision s’apparente à un pas en arrière pour le jeune pivot. Mais peut-être s’agit-il aussi d’une dernière chance chez les Warriors si les dirigeants ne voient aucune progression, au point d’envisager de s’en séparer…
On n’en est pas encore là, et rappelons que ce n’est pas la première fois que Golden State opte pour cette stratégie avec l’un de ses jeunes talents. On l’oublierait presque en le voyant planter 36 points contre San Antonio, mais Jordan Poole, lui aussi en difficulté, avait été envoyé en G-League lors de sa deuxième saison.
L’arrière était revenu transfiguré, confiant, adroit, et ce sont ces quelques matchs avec Santa Cruz qui l’avaient mis sur la bonne trajectoire au point de devenir le sixième homme de Golden State l’année dernière, et de décrocher le jackpot cet été. Le joueur de 23 ans expliquait d’ailleurs avoir dit à James Wiseman de prendre ce passage en G-League comme une opportunité, comme un tremplin, plutôt que de le prendre comme une punition.
« Je lui ai dit que ce n’était pas une régression. Ce n’est pas une punition. Il va aller là-bas et prendre autant de tirs qu’il veut, avoir autant de ballons qu’il veut, travailler autant de mouvements qu’il veut » résume Jordan Poole, qui sait qu’un passage en G-League peut faire du bien.
Et qu’en pense l’intéressé justement ? « Non, c’est juste du basket » a-t-il répondu à propos du terme « régression ». « Je vais aller là-bas et simplement jouer au basket. Je ne vois pas ça comme une régression, ou quoi que ce soit. Je vais juste jouer au basket. »
Propos recueillis à San Francisco.